Contre toutes attentes j'ai beaucoup aimé ce film, car je sentais le four à des kilomètres, encore une pistonnée par Francis Ford et la famille, Gia c'est la petite dernière, la nièce de Sofia, on va lui mettre le pied à l'étrier avec les moyens qu'il faut et tu fais joujou avec la caméra, et au final c'est une vraie réussite ! Elle m'a coupée le sifflet la bougresse !
Autant le dire j'ai eu très peur dans le premier quart d'heure, car force est de constater les ressemblances assez flagrantes avec le style de Sofia, l'intimisme de la jeunesse américaine, l'esthétisme ou la bande son, je me serais cru dans la suite de "The Bling Ring", non pitié pas ça ! Filmer le vide pour le vide c'est tellement dénué d'intérêt ... Puis on fini presque involontairement par se laisser prendre au jeu et se familiariser avec les personnages attachants de Emma Roberts et Jack Kilmer (respectivement nièce de Julia Roberts et fils de Val Kilmer (qui fait une apparition)) ainsi qu'aux enjeux de cette jeunesse en manque de repères face aux addictions, à la solitude, la détresse, l'instabilité et l'amour.
Le scénario est basé sur un recueil de nouvelles autobiographiques de l'acteur américain James Franco, qui tient le rôle de ce prof de sport s'éprenant de sa jeune élève, ce sont des chroniques sur des destins qui s'entremêlent dans l'univers de la banlieue chic californienne de Palo Alto.
Pour un premier long métrage la mise en scène est réellement à saluer, Gia Coppola, du haut de ses 27 ans (tout de même) parvient à extirper quelque chose de ses acteurs et nous donner de jolis petits moments de grâce, la construction se fluidifie et n'est jamais barbante comme chez tata, on se laisse aller et c'est tout à fait plaisant.
Ces adolescents reflètent l'éventail de la société américaine aisée et leur recul face au monde qui les entoure, leurs hésitations, leurs craintes et leurs espoirs, le traitement est subtil et ne cède pas à des raccourcis vulgaires ou préconçus, Gia filme leur histoire, elle ne prétend pas donner de leçon, leurs vies n'a qu'un intérêt cinématographique et poétique, une bulle rafraîchissante, un reflet.
"Palo Alto" est une de mes surprises de 2014, Gia Coppola dans la tradition des premiers pas de Sofia arrive a taper juste en gardant une véritable sincérité presque candide mais assumée et sans prétention, et ça fait mouche. Un joli petit film dont il faut se laisser glisser ...