"Les Poings contre les murs" est sans doute et avant tout un CHOC terrible auquel on ne s'attend pas, ou alors pas à ce point !
On se trouve littéralement embarqué et plongé au sein de cette prison où vient d'être envoyé le jeune Éric; plongé dans une violence inouïe et tellement palpable, omniprésente que les émotions, les sens, le regard sont mis à très rude épreuve...
Cet acteur, Jack O' Connel crève l'écran par son jeu d'un réalisme incomparable et d'une force sans égal jusqu'à maintenant ! Impressionnant !
C'est en effet tout simplement incroyable à ce niveau-là, tant Éric est à l'état brut tel un animal sauvage, la tension complètement exacerbée, prêt à exploser sans cesse et sans prévenir...
Ce qui compte avant tout ici par rapport à l'excellent "Le Prophète" d'Audiard, c'est la rencontre entre Éric et son père qu'il ne connait pas du tout ou si peu, rencontre qui va donner lieu à une relation indescriptible et presque inqualifiable car elle passera par des situations complètement surréalistes !
Et par dessus tout, malgré toute cette violence totalement imprévisible et qui ne nous est jamais épargnée, c'est la rencontre avec ce père inconnu, Ben Mendelsohn lui aussi dans une composition époustouflante qui va le faire avancer, comme nous le prouvera cette scène finale à couper le souffle où l'espoir se laisse percevoir enfin !
Il reste aussi à saluer la prestation de Rupert Friend en thérapeute passionné et presque trop investi dans son groupe de parole, assez dérangeant entre autre pour l'administration, dont certaines scènes sont très révélatrices du malaise carcéral et du travail à effectuer...
Les dessous troubles et inquiétants entre le personnel, la direction et certains prisonniers sont extrêmement bien décrits et explicites pour nous éclairer sur le fonctionnement de cette terrible société !
Certains films ont l'art de nous transformer, de nous emporter et de nous bouleverser, celui de David Mackenzie en fait partie... Chapeau bas !!!