Le réalisateur Rabah Ameur-Zaimeche s’est intéressé au personnage de Jésus dès sa plus jeune enfance : "Jésus a donc été un personnage important, qui m’a aidé à comprendre qui j’étais, qui je voulais être". Faire un film sur cette figure mythique était donc une évidence pour le cinéaste.
Rabah Ameur-Zaimeche a voulu appuyer la dimension humaniste de Jésus, un guide pour les siens qui évolue au sein de son peuple et leur apporte son aide. Le réalisateur le voit également comme un homme qui partage ses connaissances et se défie de la parole figée qui peut devenir un instrument de domination et de soumission.
Histoire de Judas se réintéresse à la trahison de Judas envers Jésus et en donne une nouvelle interprétation : "[Jésus] ne se cachait pas, poursuivait son enseignement dans les synagogues et restait visible pour tout le monde, même les forces de répression. Il était facile pour les Romains de se saisir de lui sous prétexte de perturbation à l’ordre public", explique le réalisateur.
Le film fait de Judas la figure centrale de son récit : "Un personnage comme Judas a une dimension tragique inouïe et il mérite d’être réinventé, ré-imaginé. D’ailleurs, il est surprenant qu’on ne l’ait pas exploré davantage au cours de l’histoire du cinéma", explique Rabah Ameur-Zaïmeche. Le cinéaste a cherché à le "réhabiliter" et faire en sorte que ce personnage ne soit source d’aucune forme d’antisémitisme.
Rabah Ameur-Zaïmeche a construit son projet en étudiant des livres, des tableaux et des témoignages de chercheurs. "La seule chose qu’on sait, c’est qu’on ne sait pas grand-chose de cette époque... Les intenses et minutieuses recherches sur ce moment crucial nous montrent que nous disposons de très peu de sources d’information sur la première communauté christique", déclare-t-il. Le cinéaste est néanmoins parvenu à construire son scénario grâce à l’aide de la littérature avec des livres comme Ponce Pilate de Roger Caillois et Le Maitre et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov.
En ce qui concerne la peinture, Rabah Ameur-Zaïmeche a puisé ses influences dans l’œuvre de Caravage et Rembrandt. Leurs tableaux ont aussi bien influencé la lumière du film mais aussi ses costumes.
Le film a été tourné en Algérie, dans la région de Biskra, là où commence le Sahara et dans les montagnes des Aurès, en pays berbère. "La population nous a reçus de façon exceptionnelle avec un sens de l’hospitalité unique, inouï. Ma famille est originaire du nord de cette région et elle m’a largement soutenu dans ce périple", s’enthousiasme le réalisateur.
Jésus est joué par un ami du réalisateur, Nabil Djedouani, lui-même metteur en scène de documentaires et de fiction. Il a été également assistant réalisateur de Rabah Ameur-Zaïmeche sur le film.