Le film de Baltasar Kormákur est une adaptation de l'ouvrage autobiographique "Tragédie à l'Everest" ("Into Thin Air: A Personal Account of the Mt. Everest Disaster") écrit par l'écrivain, journaliste et alpiniste Jon Krakauer en 1997. Le livre retrace le désastre de l'Everest de 1996 dans lequel huit alpinistes réputés ont péri dans une redoutable tempête. Envoyé par le magazine Outside pour participer à cette expédition maudite sur le célèbre mont, Krakauer a été le témoin de cette tragédie.
Le vrai alpiniste Guy Cotter (campé par Sam Worthington) a été consultant principal en alpinisme sur le tournage. Au moment de la tragédie, il avait été coordinateur des secours espérant sauver son ami Rob Hall mais en vain. Les deux hommes avaient pratiqué l’alpinisme ensemble et ce depuis leur adolescence. Cotter explique : "Pour nous, au sein de la communauté des guides de haute-montagne, ces événements nous ont beaucoup appris. On s’est énormément interrogé après coup, pour que cette tragédie ne puisse jamais se reproduire. D’une certaine manière, cela nous a permis d’évoluer en tant que profession. Rob était au sommet de sa carrière. Mais nous étions alors au début du métier de guide de haute-montagne et parfois les pionniers ne survivent pas à la découverte des paramètres de leur environnement."
A l'origine, le rôle de Rob Hall devait être tenu par Christian Bale qui préféra se désister pour tourner dans Exodus: Gods And Kings de Ridley Scott. Finalement, il a échu à Jason Clarke qui a déjà précédemment remplacé l'acteur gallois dans Terminator Genisys réalisé par Alan Taylor.
Le réalisateur Baltasar Kormakur a réellement tourné au Népal, au pied de l'Everest. Toujours dans le pays, la mythique cité de Katmandou a également servi de décor au film. Si la majorité des scènes de montagne ont été tournées au Népal, certaines séquences ont été réalisées dans une autre chaîne de montagne, à savoir les Alpes italiennes, plus précisément dans la région du Trentin Haut-Adige.
Plusieurs scènes ont donc été tournées en très haute altitude dont le maximum atteignait 4 870 mètres. Un grand changement pour les comédiens qui ont donc pu constater à quel point la montagne est un endroit dangereux à cette hauteur : "L’eau était gelée et on n’avait pas de chauffage dans nos hébergements. On dormait dans des couvertures chauffantes. On pouvait à peine se lever du lit pour aller pisser tellement il faisait froid", témoigne le cinéaste.
Au sein du casting du film, on retrouve Robin Wright et Michael Kelly, deux acteurs qui se connaissent bien puisqu'ils se donnent la réplique dans la série télévisée américaine House Of Cards. De même pour Keira Knightley et Sam Worthington qui ont partagé l'affiche du drame romantiqueainsi que et Elizabeth Debicki et Jason Clarke dans Gatsby le Magnifique.
A l'instar d'Everest, plusieurs films prenant pour cadre spatial de hautes montagnes ont déjà vu le jour. Parmi les plus célèbres, nous pouvons citer Cliffhanger (1993) ou encore Vertical Limit (2001).
Ce n'est pas la première fois que le livre de Jon Krakauer fait l'objet d'une adaptation visuelle puisqu'en 1997 un téléfilm sur le sujet a été réalisé par Robert Markowitz : Mort sur le toit du monde.
La thématique de l'homme propulsé dans un milieu naturel extrêmement dur a déjà été abordée par le metteur en scène Baltasar Kormákur dans l'un de ses films. Il s'agit de Survivre (2012) dans lequel il se penchait sur l'histoire vraie du marin Guðlaugur Friðþórsson qui, suite au naufrage de son bateau de pêche au large des côtes islandaises, a nagé pendant des heures dans une eau glaciale de 5 degrés et est parvenu à regagner miraculeusement la terre ferme.
Everest est doté d'un casting comprenant plusieurs acteurs très habitués aux rôles physiques. C'est surtout la cas de Sam Worthington et Jake Gyllenhaal qui ont l'habitude de se transformer physiquement pour les besoins de tel ou tel rôle. Le premier a par exemple gagné beaucoup de masse musculaire pour camper Persée dans Le Choc des Titans tandis que le second en a fait de même dans des films comme Jarhead - la fin de l'innocence, Prince of Persia : les sables du temps et La Rage au ventre.
Un autre projet intitulé lui aussi "Everest" aurait pu voir le jour. Il s'agit d'un film que devrait réaliser (pour Sony) Doug Liman avec Tom Hardy dans le rôle d'un alpiniste engagé dans une quête éperdue pour atteindre le sommet de la fameuse montagne himalayenne dans les années 1920.
Jon Krakauer est également l'auteur d'un autre livre qui a donné lieu à un film. Il s'agit de "Voyage au bout de la solitude" relatant l'histoire réelle du jeune aventurier Christopher McCandless qui mourra en Alaska et dont Into the Wild de Sean Penn en est l'adaptation.
Avec un budget de 65 millions de dollars, Everest le film le plus cher que Baltasar Kormákur a réalisé, devant 2 Guns qui avait couté 61 millions.
Pour le metteur en scène Baltasar Kormákur, l'histoire dépeinte dans le film Everest est autant un exploit qu'une mise en garde : "Everest est une métaphore de l’ambition : quiconque a de l’ambition a besoin de l’équilibrer avec sa vie de famille. Il y a la montagne d’un côté et il y a le foyer de l’autre, et la distance entre les deux est immense, car chacun des deux pôles vous attire dans deux directions diamétralement opposées."
L'un des principaux soucis de l'équipe a été d'adapter l'histoire de manière à rendre hommages aux 8 morts de la tragédie de mai 1996. Pour ce, il ne fallait ni critiquer ni justifier les décisions prises par les alpinistes ce jour-là.
Les acteurs ont surtout été choisis en rapport avec le fait qu'ils allaient devoir supporter des conditions de tournage extrêmement difficiles : "Pour tourner au pied de l’Everest, à haute altitude, il a fallu y grimper nous-mêmes. Et le tournage dans les Dolomites a eu lieu par - 30°, 12 à 14 heures par jour pendant 6 semaines. Nous avons aussi créé une sorte de congélo géant sur le plateau de façon à pouvoir souffler de la vraie neige sur les acteurs", avance Baltasar Kormákur.
Josh Brolin et Jake Gyllenhaal se souviennent avoir été très surpris lorsqu'ils se sont essayés à un test d'altitude à 9 000 mètres : "On a fait un test d’altitude à 9 000 mètres pendant dix minutes dans un caisson et Josh et moi avons décidé de rester plus longtemps. On pensait qu’on pouvait le supporter, car on se sentait bien. On était en train de plaisanter sur le fait que ce n’était finalement pas si terrible quand tout à coup on en est sorti et on a immédiatement eu la nausée. Au cours des dix minutes qui ont suivi, on est passé d’un état assez joyeux à une profonde tristesse : cela nous a fait comprendre les effets puissants de l’altitude sur l’esprit", explique le second.
Pour être crédibles dans la peau de leurs personnages, la plupart des comédiens du film ont dû suivre une préparation rigoureuse pour s’habituer aux effets de la haute altitude, qui passa bien évidemment par l'alpinisme. C'est le consultant Guy Cotter qui s'est chargé de cet entraînement. Certains acteurs ont également rencontré les proches des alpinistes qu'ils incarnent : ce fut par exemple le cas de Jake Gyllenhaal qui est entré en contact avec les enfants du défunt Scott Fischer.