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Akamaru
2 836 abonnés
4 339 critiques
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4,0
Publiée le 7 novembre 2012
Une oeuvre impeccable,très moderne pour l'époque pour un suspense de haute volée par Henri-Georges Clouzot,le Hitchcock français de l'après-guerre."Quai des Orfèvres"(1947)transcende une classique histoire de meurtre,sur fond de jalousie et d'arrivisme.On est frappé par la rythmique très rapide des dialogues et par la mise en scène au scalpel de Clouzot,qui s'autorise quelques savoureuses métaphores visuelles pour contourner la censure.C'est aussi une peinture du Paris de la fin des années 40,où tout le monde tente de se faire une place au soleil,privilégiant l'individualisme et le mensonge.Bernard Blier incarne un brave homme,qui devient le suspect idéal après avoir proféré des menaces de mort envers un puissant lubrique.Suzy Delair y est sa femme,chanteuse de cabaret prise dans l'engrenage.Bien sûr,le clou du spectacle,c'est la composition incroyablement humaine,cynique et inspirée de Louis Jouvet en inspecteur Antoine.Il est aussi têtu dans son enquête que volubile quand il s'agit de cuisiner des suspects,tout en étant très protecteur en vers son jeune fils.Clouzot livre un policier de haute volée,lucide et ludique.
Exclu de la grande famille du cinéma français, le grand H-G Clouzot revenait en grandes pompes (pris de la mise en scène à Venise) dans le monde du cinéma. L'intrigue est simple au 1er abord et ressemble à du Simenon, la seule différence étant qu'au débonnaire commissaire Maigret s'est substitué le touchant inspecteur Antoine, gouailleur et perspicace, flanqué d'un petit enfant adopté (relation à peine exploitée içi). L. Jouvet se régale avec des dialogues sur mesure, bien entouré par les B. Blier, S. Delair ou R. Dalban. C'est du cinéma de papa comme on dit mais c'est bien mis en scène et l'intrigue se révèle bien tordue et rebondit jusqu'à la fin. Une étude de caractères parfois pertinente doublée d'une enquête policière solide, un truc qu'on ne sait plus trop faire de nos jours, surtout en France. D'autres critiques sur
Toujours un film merveilleux, tant par l'intrigue remarquablement mise en scène par Clouzot, que par la performance des acteurs, du chef opérateur, de la musique et des décors qui font tout renaître avec nostalgie le Paris d'avant-guerre. Bref, un chef d'oeuvre.
Toujours dans le cadre de la rétrospective HG Clouzot, j’ai revu « Quai des Orfèvres » sorti en 1947 et j’avoue avoir été un peu déçu ! L’intrigue du célèbre romancier policier belge Stanislas-André Steeman - déjà à l’origine de l’adaptation de « L’assassin habite au 21 » - peut in fine se résumer en 3 lignes … et je trouve que Clouzot a – en quelque sorte – parasité son film avec trop de sons parois criards (piano, chants dont le fameux « avec son fameux p’it tralala », bruits au café-théâtre, bruits lors des interrogatoires, bruits des journalistes à la PJ …) et des images trop denses en nombre de personnages avec une caméra trop mobile ne permettant pas de s’attarder sur la psychologie des personnages et même l’enquête. On y retrouve les qualités de Clouzot en termes de noir & blanc et de cadrage (cf. la scène du miroir où on voit Bernard Blier se supposant déjà condamné à la guillotine) mais aussi ses obsessions : mari hyperjaloux interprété par un Bernard Blier bien « mollasson » face à l’exubérance de sa femme, Suzy Delair ; homosexualité latente avec le personnage de Dora (blonde comme bon nombre de femmes dans le cinéma de Clouzot) ; remarques sur la bourgeoisie (« Excusez-moi Madame, nous ne sommes pas les plus forts » dit un chauffeur de taxi lors d’une séance de reconnaissance de suspects) et même suicide avec comme dans « La vérité » la section des vaisseaux du poignet avec – point à souligner – une des toutes premières représentations au cinéma d’une transfusion sanguine effectuée de bras à bras à l’aide d’une seringue de Tzanck … Obsessions également ou mieux fidélité de Clouzot envers ses acteurs fétiches qui jouent des petits rôles tels Charles Dullin en amateur de photos de nus, Raymond Bussières, Pierre Larquey … Le personnage d’Antoine – joué comme il se doit à la Jouvet – est troublant : il n’est pas commissaire car il a raté à 2 reprises son examen, et semble très nostalgique d’une jeunesse passée aux colonies où il a été blessé au bras droit (comme Noël Roquevert dans « Le Corbeau ») et n’a pu intégrer l’aviation (cf. le nombre impressionnant d’affiches y faisant allusion au long du film). Il en est revenu veuf avec un petit métis qui – comme son père – n’est pas très doué pour les maths et échouera aussi à son examen mais « aura quand même son mécano pour Noël » car l’enquête menée avec malice et légèreté se clôt comme il se doit un jour de Noël sous la neige. Sans les fameuses répliques du grand Louis Jouvetspoiler: (par exemple malgré l’avertissement de son supérieur qui lui dit que vu la personnalité tuée « il faudra mettre des gants », il répond « Je n’ai pas les moyens de m’en payer » ; « C'est un faussaire qui m'a appris l'alphabet et c'est un escroc qui m'a appris la comptabilité » ou encore face à Suzy Delair qui lui explique pourquoi elle lui parait « arriviste », il répond « Moi, je suis le fils d’un larbin ») , je pense que ce film n’aurait pas eu le succès qu’il a eu et continue d’avoir spoiler: … car comme le dit Louis Jouvet lui-même « C’est une histoire sordide et comme les histoires sordides, ça se termine en pipi de chat » !
Tavernier disait au cours d'une interview qu'il tenait ce film pour un chef d'oeuvre et que c'était le meilleur de Clouzot. Je ne partage pas cet avis. Je ne suis pas sûr du tout qu'aujourd'hui il ferait encore plus de 5 millions d'entrées en salle. Certes, deux ans après la guerre, les gens étaient avides de se distraire et il n'y avait pas encore beaucoup de choix. La télévision n'existait pas encore, et tout le monde n'avait pas la TSF ! Et puis, les anciennes stars d'avant-guerre arrivaient encore, mais pour plus longtemps, à faire recette avant d'être envoyées à la retraite par le public et la jeune vague d'acteurs montante. Je n'ai pas été tenu en haleine par ce film d'autant que le rythme en est interrompu par des chansons comme "son tralala" devenues aujourd'hui des "scies musicales" et sans intérêt pour l'action si tant est qu'elle existe ici ! Cette exhumation permet néanmoins de revoir d'anciens acteurs renommés et le retour de Clouzot après une mise en quarantaine au lendemain de la guerre pour sa conduite durant celle-ci...Quant à Louis Jouvet, on aime ou on déteste ! willycopresto
Vu à la suite du « Corbeau » c’est un peu décevant. Un très bel exercice après un coup de génie. Mais tout de même quelle somme de talents ! Louis Jouvet incarne formidablement un grand personnage, les personnages ont tous leur complexité, la mise en scène est virtuose, que ce soit pour montrer un music hall ou les locaux de la police criminelle.
Un bon policier qui n'a pas trop mal vieilli dans l'ensemble, l'enquête est intéressante à suivre à défaut d'être très originale mais ce sont surtout les dialogues qui donnent tout son sens à ce film, ils sont pour la plupart très bons et sonnent souvent justes même à notre époque. Maintenant le son est très moyen, ce qui donne du fil à retordre pour comprendre certaines répliques trop criardes et je n'ai clairement pas aimé les phases en chanson ainsi que les musiques qui accompagnent assez mal l'intrigue. Evidemment, les acteurs sont excellents et la mise en scène parfaite pour l'époque, à voir au moins une fois, sans soucis.
J'ai été déçu de ce Clouzot, parce que j'adore Clouzot en général, mais là j'ai trouvé Quai des orfèvres en dessous des qualités du réalisateur. Certes, on retrouve une vraie maîtrise en terme de mise en scène, mais je trouve qu'il a déjà mieux fait en terme de réalisation, je pense par exemple aux Diaboliques. Et puis il y a un vrai problème de scénario, parce que quand même les enjeux sont très pauvres, c'est bien là que le bas blesse principalement. C'est d'ailleurs décevant de la part de Clouzot, car en général il a des scénarios en bétons derrière lui. Alors on retrouve avec plaisir les dialogues et certains de ses comédiens fétiches, mais même là, les dialogues sont pas inoubliables, à part quelques petites répliques sympas. En gros, c'est pas un mauvais film, mais tout est un peu moins bien que dans les bons Clouzot, du coup ça reste décevant.
Un vieux film policier qui vaut par ses personnages attachants et tout particulièrement l'inspecteur (Louis Jouvet) avec sa diction épouvantable et sa répartie hilarante. Pour ce qui est des jeux de "lumière" pour lesquelles Clouzot est celebre, rien de bien folichon (d'autant plus que c'est en noir et blanc), juste une utilisation excessive de projecteurs avec des ombres incohérentes (voir meme 3 ombres pour un meme personnage).
Est-ce en raison du nom de son réalisateur que ce film bénéficie de tant d'éloges? Car honnêtement, le grand Clouzot nous a habitués à beaucoup mieux. Ce "thriller" d'époque est certes passablement bien mené. Mais la fin aurait pu être ô combien plus recherchée et retorse. Surtout de la part d'un génie comme Clouzot. De la loin pas le meilleur film de ce dernier en tout cas.
Je l’ai vu au cinéma lors d’une diffusion spéciale. Le film semble d’actualité, originale et plein d’humour. L’un des rares film d’après guerre pas du tout ennuyeux.
Un chef-d'oeuvre qui ne vieillit pas au fil des visionnages (5 en 40 ans !). Si l’histoire policière est banale et pas originale, elle n’a ici que peu d’importance. Tout est dans les atmosphères parfaitement rendues, tant celle de la PJ que celle d’un music-hall. Ambiances transcendées par une caméra virevoltante et une mise en scène de virtuose, primée à Venise. Et tout ça avec des interprétations magnifiques – Suzy Delair, Bernard Blier, Simone Renant – et l’Interprétation avec un grand I de Louis Jouvet au sommet. Maniant avec génie la froideur et l’ironie pour cacher sa profonde humanité dans une société très noire et peu glorieuse, déjà !