Divin enfant : les secrets du tournage

Acteur-réalisateur, Olivier Doran s’était fait discret ces dernières années. Absent des écrans depuis 2010 et le film Tournée de Mathieu Amalric, il retrouve la réalisation cinq ans après son dernier long-métrage, Le Coach où il dirigeait Jean-Paul Rouve, Richard Berry et Anne Marivin. Ce film est le cinquième de sa carrière.

Entre chacun de ses films, Olivier Doran laisse souvent s’écouler plusieurs années. Ce laps de temps qui varie entre deux et dix ans se veut comme une jachère dans le travail du cinéaste : "Il y a surtout pour moi, entre deux films, le besoin de retrouver la vie, la vraie vie ! Pour inventer, écrire mes personnages, qu’ils s’incarnent et soient crédibles, je dois me retrouver face à de véritables situations du quotidien et ne pas tendre la main vers un assistant en disant : « Je voudrais un coca » ! J’aime ne pas trop enchaîner les tournages", avoue-t-il.

Divin enfant est une relecture d’un film suédois réalisé par Kjell Sundvall, sorti au siècle dernier, en 1999 et intitulé Tomten är far till alla barnen. Ce long-métrage avait déjà fait l’objet d’un remake en 2007 en Allemagne (Meine schöne Bescherung).

Alors que l’histoire se situe dans la région du Bordelais et ses vignes, dans les faits, le film n’y a pas été tourné. C’est près de la frontière franco-luxembourgeoise, dans la vallée de la Moselle qu’Olivier Doran a posé ses caméras.

Plus que tout, Olivier Doran souhaitait tourner en dehors de Paris. Ce lieu déconnecté devait lui permettre de mettre en avant le terroir français et donner du relief à ses personnages. "Nous ne voulions pas situer les choses à Paris, qui comme toutes les capitales est une exception dans un pays, culturellement et sociologiquement. Pour bien marquer la modernité de notre personnage féminin principal, il fallait la faire évoluer en plein terroir !", appuie le réalisateur.

Olivier Doran s’est attaché à filer la métaphore religieuse jusque dans la manière de nommer ses personnages. "Je suis athée à 150 % ! Mais comme le titre Divin enfant est arrivé très tôt dans le projet et que l’histoire se déroule un soir de Noël, je me suis dit qu’il fallait conserver cette symbolique‐là, jusqu’au bout (…) dans les prénoms, le mystère de cet enfant à naître ou la fin dans l’église…", indique le cinéaste.

Avec Emilie Dequenne, Sami Bouajila, Guillaume de Tonquédec et le reste de son casting, Olivier Doran s’est entouré d’une flopée de comédiens reconnus et appréciés du grand public. Cette réunion, il l’a voulue afin de convaincre les gens d’abandonner leur télévision. "J’ai, comme beaucoup de gens, un nombre incalculable de chaînes de télé qui diffusent un nombre incalculable de films. Donc pour me sortir de chez moi, aller au cinéma et payer ma place dix euros, il me faut une bonne raison ! L’une d’entre elles est de voir de bons comédiens qui n’ont jamais joué ensemble. Je pense que c’est le cas ici", soutient-il.

C’est ce que l'on appelle une aventure qui dure. Malgré le fait qu'Olivier Doran n'ait réalisé "que" quatre films depuis 1997, Emmanuelle Baude a toujours répondu présente quand le metteur en scène a sollicité ses services. Celle-ci a ainsi monté les quatre longs-métrages de Doran.

Marco Prince joue, ici, un chanteur de rap à succès. Un rôle que l’ancien juré de la "Nouvelle Star" connaît bien puisqu’il est lui-même une star de la musique, révélé dans les années 1990 avec son groupe FFF.