Avis sur Les Fruits sauvages

Dans une famille pauvre et nombreuse, sans mère, et avec un père alcoolique, un soir, la fille aînée tue le père. Seule solution, la fuite, autrement c'est la dispersion des frères et soeurs en maison. Les enfants s'enfuient donc à la campagne, accompagnés d'une jeune femme, amoureux du fils aîné. Ils trouvent un village abandonné et s'y installent. Mais la police les cherche...
Sujet intéressant et presque plausible. Le début du film, très réaliste, vaut le détour : immeuble, escalier, appartement, misère sociale. La plus grande partie du film narre la fuite des enfants et leur vie au village abandonné. Malgré quelques faiblesses, le film reste intéressant, les enfants sont supportables et ce n'est pas trop niais. Belle prestation d'Estella Blain, qui semble-t-il n'a pas survécu à ce film. spoiler: La fin tragique est assez belle.

Quelle aubaine de revoir cette pépite oubliée montrant le road movie campagnard d'une petite tribu adolescente fuyant la misère, le taudis et le père aviné en permanence pour se ressourcer au contact d'une nature à image fixe fidèle à elle même depuis la nuit des temps.

Une agréable parenthèse rurale permettant à des jeunes sans repères de découvrir à l'air pur liberté et sensualité en attendant la venue des hommes et de leurs pénalités.

Un très bel opus rageur et sensible sur l'éveil d'un "moi" impossible à révéler en milieu urbain.

L'histoire d'une jeune fille qui tue par accident son père alcoolique et qui se rèfugie avec frères et soeurs dans un village de Haute Provence où il n'y a pas âme qui vive [...] Le monde des gosses rappelle celui de "Chiens perdus sans collier" (1955), tournè deux ans après par Jean Delannoy! Qu'est-ce qui importe à la sociètè, le sort d'un père de famille èthylique ou celui de ses pauvres enfants ? L'âge de l'innocence, son insouciance, ses joies et ses peines! On pourra trouver ce film surannè et pourtant il n'y a pas lieu de se plaindre tant les jeunes comèdiens collent parfaitement à leurs rôles! Avec pour leurs dèbuts à l'ècran Roger Dumas et surtout Estella Blain qui trouve en Maria un personnage qui accepte les èvènements avec fatalisme, d'une manière qui fait tristement ècho au film de Hervè Bromberger puisque l'actrice s'est suicidèe en 1982! Le dènouement semble donc inèluctable avec un chef op' qui abat un boulot aussi beau que dèlicat...