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Myene
18 abonnés
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3,5
Publiée le 23 septembre 2013
Une allégorie de notre société mondialisée, grouillante en perpétuelle couse avec le temps dans un espace qui veut le maîtriser : les trains partent à l'heure c'est bien connu! .La gare du Nord est filmée comme le personnage central ou se croisent des humanoïdes désespérés et/ou désespé fourmilière est humanisée par Nicole Garcia, spoiler: sorte de Chloé qui n'aura pas droit à la grâce de l’héroïne de Varda et Reda Kateb qui rendent crédibles une histoire improbable. De même Monia Chekri rend touchant un rôle symbole des liens de destinées .Ce film sera agréable a revoir, même s'il comporte quelques longueurs Il entremêle les aspects néo documentaires avec l' imaginaire , il est teinté d'onirisme,voire de surnaturel ( Personnages délirants insérés ou marginaux,hallucinations visuelles de Mathilde, figures énigmatiques du destin : spoiler: négative avec le vieux bookmaker auxiliaire de la grande faucheuse , positive avec la jeune apprentie chamane qui interpelle le ciel à coup de didgeridoo.. )
Gare du Nord (à Paris), on peut se perdre ou se trouver. Claire Simon réalise un documentaire du genre "vrai faux" (acteurs), fleuve (2 h), mais intéressant (aspect strictement documentaire) autant qu'émouvant (fiction). La "scénarisation" est discrète, les émotions palpables, les prises de vue, alternant les plans larges (décors) et resserrés (personnages), constituant une "grammaire" fluide. Nicole Garcia, au premier plan (comme sur l'affiche) est parfaite de vérité et humanité (le reste du casting ne déméritant pas). A découvrir.
À côté des quatre personnages principaux, existe une quantité de rôles secondaires (en gros ceux qu’Ismaël interroge pour les besoins de son enquête), la plupart africains ou asiatiques, exerçant des petits boulots (serveurs, dame pipi) en dessous de leur niveau d’études et alimentant le réservoir sans fond des sans-grades, des immigrés et des déplacés.
Gare du Nord constitue un inédit objet filmique, attachant et bancal, qui réserve des beaux moments d’émotion, d’autres instants cocasses qui installent une atmosphère fantastique inattendue dans un lieu dédié au transport, pourtant « une place de village global ». La cinéaste sait parfaitement utiliser tous les ressorts scénographiques de l’immense bâtiment haut de cinq étages, strié de dizaines d’escaliers mécaniques, offrant des perspectives et des angles de vue que le format cinéma parvient à idéalement mettre en valeur. Elle réussit pareillement à nous faire connaitre en quelques plans et minutes de minuscules fictions.
Peut-être la fiction, et au premier chef l’histoire d’amour, prend-elle largement le pas sur la dimension documentaire du film qui, du coup, ne prend que partiellement le pouls de l’endroit qui, pour les deux tiers, parait étrangement manquer de vie. Lorsque la gare est soudain immobilisée suite à l’occupation des voies par des manifestants, le film s’agite soudain et fait davantage corps avec son objet, en faisant d’ailleurs passer au second plan la romance qui parait s’étioler. Au-delà des moments de flottement qui laissent penser que la pâte ne va pas lever ou va retomber aussitôt et des nombreuses ruptures de ton et de rythme, il n’en reste pas moins le parti pris audacieux de s’en tenir au périmètre de la gare, de ne pas faire exister par exemple l’histoire entre Ismaël et Mathilde à l’extérieur. Et il finit curieusement par s’en dégager un parfum tenace de mélancolie, celle qu’on ressent et qui prend aux tripes à savoir des milliers de possibilités en jachère et d’en voir à peu près autant s’évaporer (le thème de la disparition, réelle ou métaphorique, est récurrent, voire primordial, dans le film).
Vu quand il est sorti, le souvenir de ce film se bonifie avec le temps, et l'on n' oublie pas les errances de Nicole Garcia dans l'immense gare, et sa rencontre avec Reda Kateb. Ils sont tous deux bouleversants. Un beau film.
Claire Simon nous immerge au plus profond de cet immense vaisseau qu’est la Gare du Nord. Cette ville dans la ville, paroxysme de l’anonymat, recèle un formidable réseau humain d’où émergera une histoire d’amour improbable entre une femme mûre malade et un étudiant. La rencontre et les retrouvailles programmées de ces deux-là constituent les moments les plus beaux de ce film. Dommage que la réalisatrice sépare ce couple en plein milieu de son récit car l’attention que l’on portait jusque là se dilue au fil des diverses histoires parallèles qui y sont développées et qui ne sont pas toujours crédibles ou convaincantes. Beau travail de mise en scène en tout cas et interprétation impeccable de Nicole Garcia et Reda Kateb.
Entre deux durs, des mirontons se croisent et des destins s’emmêlent. Ballet de vieilles locos, entrêpage polymorphe, le réalisateur regarde ses cabotins évoluer dans ce lieu haut en couleurs, théâtre d'amourettes urbaines.
Gare du nord est une très belle surprise et un film d'une grande originalité qui tient en grande partie son pari. C'est un film somme qui en même temps part dans toutes les directions sans trop s'égarer grâce à la fluidité de sa mise en scène, la qualité de sa recherche documentaire et la force de ses interprètes. Non seulement Gare du nord voit s'affronter dans une parfaite dualité le documentaire et la fiction dont le centre de gravité serait cette magnifique histoire d'amour très retenue et prude. Mais le film recèle en son sein une multitude de genres cinématographiques : le film choral, documentaire, social, politique, sentimental, le film à suspens, fantastique et même l'épouvante avec une allusion au films de zombie dans une scène flippante... Le découpage au cordeau de ce film à partir d'un scénario travaillé et la puissance de la mise en scène permet à Gare du nord de rester dans l'esprit du cinéphile. Claire Simon a réussi la gageure de si bien filmer la véritable faune vivant dans cette gare si tentaculaire qu'on voit le jour et la nuit. En donnant au film au touche fantastique quasi poétique, la réalisatrice n'est pas si loin de l'univers des oeuvres de Jean Cocteau. A noter aussi, la belle partition musicale qui donne au film un côté assez universel. Nicole Garcia est très émouvante dans la retenue, elle va même jusqu'à pleurer dans une cabine téléphonique (belle idée). François Damien et Reda Kateb jouent aussi juste, loin de l'imagerie d'Epinal du rigolo pour l'un ou de la Kaira pour l'autre. N'oublions pas aussi une multitude de seconds rôles mais marquants : Lou Castel, Jacques Nolot une fois de plus dans le gay de service (cliché?). Et la belle révélation d'inconnus au charme réel et de Mania Chakri, une femme déchirée. Exceptées certaines longueurs et lieux communs (telle l'interview des blacks),Gare du nord est un beau film triste et fantomatique comme si nous pouvions douter de ce que nous avions vu.
Passé les multiples longueurs, inhérentes à ce type de films, Gare du Nord recèle de scènes et de personnages dramatiques et fascinants. Toutes ces rencontres sont remarquablement mises en scène et le propos social, à l'instar de la thèse du protagoniste principal, est ravageur. Cet endroit sordide, où l'on est obligé de passer, voir de travailler (si l'on a fait des études ne menant à rien ou après un parcours de vie chaotique), est le contraire de ce qu'on souhaiterait dans nos vies, et pourtant l'humanité y est partout.
Appréhension avant de voir un film que je n'aurai sûrement pas vu si je ne prenais pas 1 à 2 fois par semaine la Gare du Nord, connue pour ses déboires et sa mondialisation assumée. A vrai dire, le film au départ semble totalement mauvais, mais peu à peu l'histoire se met en place, et on trouve un peu de cohérence dans le film ; des histoires différentes avec un but différent : amour, paternité, retrouvailles. De quoi rendre la Gare du Nord plutôt loin de ses vérités. Un brin de réalisme dans la gare avec des personnages bizarres, des "racailles". Ca tient vraiment vite fait la route, mais le tout est cohérent.
Gare du Nord, fourmilière et cour des miracles. Fugueuses et hommes d'affaires. Toute une population hétéroclite. Il y a ceux qui ne font que passer et ceux qui y travaillent ou qui s'y installent chaque jour comme attirés par ce "village global". Comme toujours dans son cinéma, Claire Simon mélange documentaire et fiction. La greffe est compliquée et ne prend pas systématiquement. Les 4 personnages principaux sont d'un intérêt inégal et on n'a, au fond, que des bribes d'histoires à se mettre sous la dent. Qu'importe, le but est aussi de se perdre, puis de se retrouver dans ce magma de vies entremêlées. Le talent de Nicole Garcia, Reda Kateb, Francois Damiens et Monia Chokri, jouant souvent au milieu de "vrais gens" fait passer une émotion réelle. Le vrai thème du film, outre son aspect sociologique, ne serait-il pas celui de la disparition ? Le surnaturel s'invite même dans quelques scènes parmi les plus réussies. La Gare du Nord est un chaos qui semble organisé où des tas de gens apparaissent et disparaissent. Une sorte de monstre paléolithique qui avale et recrache des existences. Le film, avec ses imperfections et quelques longueurs, quand même, lui ressemble. En ce sens, le portrait est fascinant.
Un film très astucieux, très bien fait . Sur un scénario de faux film documentaire, on croise le destin de personnages très intéressants . La trame se construit autour d'un père qui recherche sa fille , avec son chien. Et les personnages s' emboitent là dedans. Parfois un peu surréaliste, le film surprend souvent et ne nous laisse pas indifférent . On ne s'ennuie pas une seconde.. Garcia et Kateb survolent le film et ajoute du poids au récit qui nous tient bien en haleine.
Quand j'étais au collège à Toulon j'avais une camarade qui s'appelait Claire Simon. Elle a épousé un polytechnicien et on se revoit de temps en temps. La réalisatrice Claire Simon a elle aussi grandi dans le Var. Mais elle n'a pas épousé de polytechnicien et je ne l'ai jamais rencontrée. En 1996 elle avait réalisé un documentaire qui avait retenu mon attention : "Recréations" se déroulait dans une cour de maternelle et y décrivait un univers impitoyable. Puis elle est passée à la fiction : "Ca brule" racontait les émois de la sortie de l'adolescence. Avec "Gare du Nord" elle continue à entrelacer le documentaire et la fiction. Claire Simon a planté sa caméra dans un non-lieu fascinant : la Gare du Nord où personne ne vit mais où tout le monde passe. Nous la connaissons tous pour y être passés un jour ou l'autre, en partance pour Lille, Bruxelles ou Londres, ou pour y accueillir un(e) ami(e) ... L'inimitable Reda Kateb y campe un étudiant en sociologie, Nicole Garcia une prof d'histoire dévastée par un cancer, François Damiens un père à la recherche de sa fille .... Ces personnages de fiction croisent des personnages bien réels : le Népalais qui tient le magasin de confiserie, la Dame pipi, l'agent de sécurité ... Le problème du film de Claire Simon est qu'il ne réussit pas à arrêter son parti. Entre fiction (trop fade) et documentaire (pas assez travaillé) il reste au milieu du gué. Et il réduit la gare à un microcosme, à un village certes mondial mais clos sur lui-même, un "repaire plus qu'un repère" comme l'écrit joliment Télérama. Il néglige une dimension essentielle de la gare : c'est un lieu dont on vient mais aussi d'où l'on part. C'est un lieu où l'on pose ses valises mais aussi à partir duquel on entreprend des voyages, on forge des projets, on nourrit des espérances.
Selon moi, ce film est original, brillant, sa construction particulièrement intelligente : c’est un moment d’école buissonnière. On se perd dans la foule, puis on repère des gens, en détresse, dont le destin paraît se jouer dans ce lieu de perdition et de rencontre. Les moments de grâce viennent de la présence de Nicole Garcia et ses sourires tristes qui espèrent encore en la vie. Ce désordre, loin des vies rangées, savamment entretenu est traversé d’émotions et d’éclaircies. A peine un peu long, mais profondément touchant.
Les gares sont des lieux magiques pour une caméra et un micro. Qu’ils se croisent à l’heure ou pas, se remplissent ou se vident à grande vitesse, les trains fascinent toujours… Petits métiers et trafics multiples ; agents Sncf ou de sécurité ; clandés et clodos, dragueurs et femmes légères, voyageurs ou non... sont source d’observations sans fin. La gare du Nord est un carrefour du monde…
Ou le « village global », dont Ismaël, étudiant un brin attardé, a fait le sujet de sa thèse. En arpentant les galeries, il rencontre Mathilde, une prof de fac qui rôde dans la gare comme la maladie rôde en elle. Improbable coup de foudre entre ces deux solitaires en attente d’amour. La quête de Sacha qui cherche sa fille fugueuse dans cette fourmilière ; ou la situation de Joan, Bac + 8 et contrainte d’abandonner sa famille pour un pauvre job, sont tout aussi aléatoires.
D’un côté, une pâte très riche pour un documentaire. De l’autre, quatre personnages de fiction qui n’ont que leur solitude à offrir en partage. Docu-fiction : deux genres que le film ne parvient pas à faire cohabiter. En sacrifiant trop à un folklore attendu dans le premier cas ; et en ne situant pas clairement son registre fictionnel, à l’image du rôle de François Damiens. Comme Nicole Garcia et Reda Kateb peinent aussi à se sortir de leur propre ambiguïté, on a du mal à monter dans le train de Claire Denis. Malgré la photo et les acteurs. Parfois on reste à quai en gare du Nord.