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mem94mem
115 abonnés
575 critiques
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3,5
Publiée le 18 mai 2014
Bon documentaire sur cette cathédrale perpétuellement "en chantier". Les images aériennes sont fantastiques (merci les mini drones). En revanche, le travail documentaire aurait pu être plus exhaustif et m'a un peu laissé sur ma faim. Aucune émotion ressentie, dommage pour un tel sujet.
Un beau voyage à travers la passion d'un homme. Et une réflexion sur ce que peut être (représenter) un temple à notre époque. Voix du conteur un peu grandiloquente. Et un symbole lourdingue de personnage androgyne qui apparaît et qui disparaît au sein de la cathédrale (?)
Voici un film sur l'un des monuments les plus énigmatiques, la Sagrada Familia de Barcelone. On connaît cet édifice dont la construction a quelque chose de rocambolesque : commencée en 1882, la grande église reste à ce jour inachevée. Cela n'empêche pas des milliers de visiteurs de se ruer vers la basilique pour attendre en des files interminables que s'ouvre enfin la porte du Ciel. Car il y a dans ces mouvements de foule quelque chose de mystique, d'extatique, de déraisonnable assurément. Le film que nous présente Stefan Haupt n'a rien de spectaculaire. Non, il se veut humble, à l'image de Gaudi, le génial architecte que l'on prenait pour un mendiant quand il connut ce terrible accident - il fut renversé par un tramway - qui devait lui coûter la vie. A l'image aussi de tous ces acteurs de la construction - architecte, urbaniste, chef de chantier, sculpteur, peintre sur verre... - qui répondent aux questions qui leur sont posées avec une infinie modestie, trop conscients d'être dépassés par le projet auquel ils participent du mieux qu'ils peuvent et en toute honnêteté, trop conscients aussi que leur tâche relève d'une exigence qui déborde amplement du cadre strictement artistique. Exemplaires de ce point de vue sont les éléments de réflexion apportés par un sculpteur japonais élevé dans la religion bouddhiste mais converti au christianisme pour pouvoir mieux saisir le "regard" spirituel du maître Gaudi. Exemplaires aussi les propos de Jordi Savall qui parle des rapports mystérieux existant entre musique et architecture et qui par ailleurs nous donne à entendre des fragments de la Messe en si de Bach, sorte de fil rouge qui se déploie tout au long du film. Mais tout ce bel idéalisme n'empêche pas de tenir compte des dangers actuels qui pèsent sur la Sagrada Familia dont le passage du TGV au pied du monument. Malgré tout, ce qu'on retiendra en priorité, ce sont ces envolées, ces contre-plongées qui nous amènent à nous interroger sur le mystère de la création et sur l'inachevé qui parfois rejoint l'Infini.