Une femme à la retraite rencontre un homme qui a l’âge d’être son fils... Entre ces deux personnages que tout sépare, une histoire brûlante et sensuelle impose ses lois anarchiques et bouscule l’existence policée de Caroline, qui n’attendait que cela. (Rue 89
Pensez donc, nous nous sommes précipitées au cinéma pour voir un sujet pareil !
Le film commence au moment d'un passage à vide pour l'héroïne : le début de la retraite et la perte d'une amie. Au départ ce n'est pas une cougar, elle ne cherche pas une aventure, elle est entourée d'un mari aimant, d'enfants et de petits-enfants, mais elle a privilégié sa vie professionnelle au détriment de sa vie de famille. Les relations avec ses filles ne sont pas des relations de complicité et elle se sent décalée dans l'univers de l'association 3ème âge, "Les beaux jours", où ses filles l'ont inscrite et où elle rencontrera le beau gosse.
Elle sait que cette liaison est sans avenir, lui c'est un tombeur de femmes et il ne le lui cache pas. Malgré elle, elle souffre, mais vit aussi des moments intenses. Elle réussira à s'en sortir et à acquérir un équilibre apaisé. Apaisée aussi parce que dans ce club de personnes du 3ème âge, qu'au début elle regarde de haut, elle a finalement rencontré des êtres chaleureux et la complicité avec d'autres femmes de son âge.
Fanny Ardant, blonde, belle, mince, classe ne cache pas ses rides, loin du glamour hollywoodien botoxé, même si elle dort en soutif et maquillée (au réveil pas besoin de se faire des smokey eyes !). Loin du glamour parisien aussi puisque l'histoire se déroule au sein de la petite bourgeoisie de province dans une ville portuaire sans charme et l'environnement rude et sauvage accompagne les tourments de Caroline. Au début elle est figée, raide, coincée dans ses vêtements d'un certain prix, mais assez classiques, le visage fermé et regard perdu, elle se transforme peu à peu et termine le film en jeans, décontractée.
Parler des gens qui vieillissent paraît tendance maintenant que la génération du baby boom a atteint ou dépassé la soixantaine, cela correspond à un phénomène sociologique. Ces derniers temps on parle souvent des femmes, de leur sexualité, "yes, they can" encore à 60 ans ! Ici les scènes d'amour sont filmées avec pudeur et humour, rien de malsain, pas de voyeurisme.
En somme une jolie comédie de Marion Vernoux où l'on trouvera quelques clichés mais aussi quelques vérités, de l'humour et de la tendresse, bien servie par des acteurs attachants et vrais.
Petit ou grand aveu... Nous aurions bien aimé prendre la place de Fanny Ardant pour ce rôle - on peut toujours rêver !