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    Hijacking
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    190 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 17 juillet 2013
    Un mot sur ce très bon film danois par le scénariste de la série « Borgen » sorti dernièrement avec beaucoup de discrétion. Vous ne verrez peut-être pas passer ce film dans vos salles habituelles et c’est bien dommage !

    Un paquebot est pris d’assaut par des pirates en plein océan Indien. La société danoise, propriétaire du navire devra mener d’intenses négociations avec les preneurs d’otages afin de permettre la libération de ses sept employés. Pris entre la pression de son conseil d’administration qui souhaite une issue rapide et la nécessité de se montrer ferme face aux pirates, qui chercheront à en demander toujours plus si la situation le permet, Peter, le PDG devenu négociateur, devra faire tout son possible afin qu’un dénouement le plus favorable possible puisse avoir lieu.

    Ce film aborde un thème très intéressant et mal connu : les négociations avec des preneurs d’otage. Hijacking traite exclusivement de cette partie avec beaucoup de détails et de réalisme pour un résultat extrêmement convainquant. J’ai été gagné d’un sentiment de malaise et de tension permanente pendant une heure et quarante minutes. Tobias Lindholm a réussi à me plonger dans cet univers jusqu’à me dissuader pour un moment de voyager dans les mers du sud… Les deux acteurs principaux Pilou Asbaek (Mikkel) et Soren Malling (Peter) sont d’une incroyable justesse afin de transmettre toutes les sensations de ce scénario qui positionne le spectateur en témoin d’un drame probable...

    Hijacking n’est pas un film amusant, ça n’est pas son objectif, il est ce qu’il raconte, une histoire qui laisse des traces et qui touche tous les protagonistes que vous deviendrez également en regardant cet excellent film danois. Si comme moi vous aimez ces films capables d’insuffler de l’émotion à travers la pellicule même s’il ne s’agit pas d’émotions agréables vous ne serez pas déçus je vous le garanti.

    Si vous suivez un peu l’actualité de PopCorn teaser, vous savez peut-être qu’hollywood sortira bientôt (13-11-13) « Captain Philipps » avec Tom Hanks retraçant l’histoire vraie d’une prise d’otage en mer. Inutile de vous dire que j’attends avec intérêt de pouvoir comparer ces deux œuvres.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 23 août 2013
    Hijacking vous frappe de bien des façons. À la justesse et l'intensité du jeu des acteurs, en tête desquels brillent Pilou Asbaek et Soren Malling, s'allie le refus éclairé de caricaturer les personnages qu'ils interprètent, voire de les romancer. De là découle une œuvre à l'authenticité troublante et profondément humaine, exempte de tout manichéisme ou cliché. Tobias Lindholm s'interdit en effet les considérations moralisantes et psychologisantes à deux balles : il n'y a ni bons ni mauvais, seulement des victimes et des bourreaux, des otages et des ravisseurs qui, parfois, poussent ensemble la chansonnette, ou qu'une partie de pêche rapproche. À mi-chemin, le PDG de la compagnie assume la responsabilité, au détriment d'un quelconque discours politique, d'une situation dont il est à la fois le prisonnier et la clé. Seul espoir de l'équipage en même temps que dernier obstacle à sa libération, comme se plaît à le faire croire Omar, le manipulateur, Peter incarne une figure salutaire complexe : c'est qu'ils ont beau être dans le même bateau, lui n'est pas à bord. Et si à tous le temps paraît long, il existe bien trois temporalités que révèlent les nombreuses ellipses.

    Hijacking saisit encore par son décor crasseux, son montage sonore brutal et son image tremblotante, autant d'éléments qui plongent le spectateur dans un état de tension permanente et lui permettent de s'identifier aux personnages sans recourir au pathos. Le voilà qui retient son souffle et n'ose plus bouger, de peur qu'au moindre faux mouvement, le pirate au "doigt sur la gâchette" ne commette l'irréparable. Ce que Mikkel et ses compagnons d'infortune ne comprennent pas, le spectateur ne le comprend pas davantage : Tobias Lindholm a fait le choix judicieux de ne pas traduire les répliques en somali (1). Le comportement versatile des pirates qui déstabilise et fragilise les captifs, le spectateur le subit aussi : c'est ensemble qu'ils font un tour de montagnes russes. spoiler: Et c'est ensemble qu'ils rentrent chez eux, soulagés mais secoués.


    Hijacking est donc un très bon film qui, comme Royal Affair en 2012, révèle tout le potentiel du cinéma danois, ou plus généralement du cinéma nord-européen.

    1) Somali ou arabe, je ne saurais dire, je n'ai pas vraiment fait attention.

    Si la critique vous a plus, n'hésitez pas à faire un tour sur mon site !
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 11 juillet 2013
    Les Danois savent raconter des histoires, et savent faire du bon cinéma. Ils possèdent les bases (simplicité - rigueur - sincérité) et se donnent à fond. Et il va de soi que ça marche. Tout comme "Royal affair" l'année passé (Film très injustement oublié lors des récompenses et qui, n'ayons pas peur des mots, pouvait prétendre au titre de meilleur film de l'année), le cinéma s'impose encore cette année avec cette prise d'otage d'un navire appartenant à une grande compagnie Danoise. Et là où Hollywood aurait placé des "éphèbes", de la pyrotechnie et des "climax" épiques à la va comme-je-te-pousse, Lindholm raconte son histoire avec rigueur, authenticité et une approche quasi-documentaire qui renforce la puissance de son propos et sa direction artistique. Tout sonne juste, et le suspense est d'une intensité rarement atteinte. Voilà du cinéma comme on aimerait en voir plus souvent ; engagé, pris au sérieux, porté par très bon casting et totalement au service de l'histoire qui est racontée. Un film excellent.
    Raphael Hugnet
    Raphael Hugnet

    33 abonnés 20 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 septembre 2013
    Un scénario très réaliste et très bien construit.
    Des acteurs qui donnent énormément de qualité au film.
    Dans l'air du temps.
    Les quelques longueurs sont choisis par le réalisateur pour appuyer l'attente insupportable de l'équipage pris en otage.
    Un très bon film à recommander.
    A voir en VO absolument.
    Piwi47
    Piwi47

    46 abonnés 246 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 juillet 2013
    À quelques mois du coup d'envoi du nouveau Paul Greengrass au cinéma – le thriller haletant « Capitaine Phillips » – la Scandinavie s'intéresse elle aussi aux prises d'otages maritimes, plus particulièrement le réalisateur danois Tobias Lindholm qui sort aujourd'hui sur les écrans « Hijacking », auréolé de la Flèche de cristal au Festival de Cinéma Européen des Arcs.

    Synopsis Allociné : En plein océan Indien, le navire danois « MV Rosen » est pris d'assaut par des pirates somaliens qui retiennent en otage l'équipage et réclament une rançon de 15 millions de dollars. Parmi les sept hommes restés à bord, Mikkel, le cuisinier, marié et père d'une petite fille. Prisonnier et affaibli, il se retrouve au cœur d'une négociation entre Peter, le PDG de la compagnie du cargo et les pirates. Pour l'armateur, sauver ses hommes est un devoir. Mais le sang-froid et les millions suffiront-ils à ramener tous ses marins dans leur famille ?

    Bien que son synopsis sur Allociné rappelle étrangement celui d'un certain « Piège en haute mer » avec Steven Seagal, il n'en est absolument rien en réalité, puisque « Hijacking » concentre essentiellement son action sur deux fronts, la prise d'otage en elle-même à bord d'un cargo danois, marqué par un style réaliste trépidant proche du docu, et les négociations fondées sur une unité de temps et de lieu (environ cent vingt-sept jours d'échanges avec les pirates somaliens, sous forme de coups de téléphones et de fax déstabilisants).

    Réalisation sobre, soignée et maîtrisée, acteurs convaincants et convaincus, tension sans relâche et rythme tambour battant, sans temps mort, suspense haut de gamme, écriture de qualité … aucun doute, « Hijacking » est une petite bombe.

    Impeccablement mis en scène par un homme au savoir-faire indéniable – Tobias Lindholm est le scénariste attitré de Thomas Vinterberg et de la formidable série « Borgen » – « Hijacking », combinaison d'une vingtaine de cas « réels », est un thriller en huit clos intelligent et nerveux, mais pas que. Car, derrière la prise d'otages, Lindohlm, bien documenté sur le sujet, s'empresse de dénoncer la cohabitation du capitalisme institutionnalisé avec le capitalisme sauvage.

    « Les pirates doivent repartir avec le sentiment qu'ils n'auraient pas pu obtenir davantage » s'exclame-t-il en interview, témoignant des difficultés pour négocier avec ces types là.

    Côté cast', Soren Malling (« A Royal Affair ») crève l'écran en PDG improvisé négociateur. Pas d'étonnement donc lorsqu'on apprend que le comédien vient d'être récompensé d'un prix d'interprétation masculine au Festival précédemment cité.

    Bilan : « Hijacking » vient de placer la barre très haute en terme de thriller maritime. Paul Greengrass, tu sais ce qu'il te reste à faire !
    velocio
    velocio

    1 321 abonnés 3 154 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 juillet 2013
    A l'instar d'autres séries TV européennes comme l'espagnole "Amar en tiempos revueltos" ou les britanniques "Downtown Abbay" et "The Hour", la série danoise "Borgen, une femme au pouvoir" se situe cent coudées au-dessus des si nombreuses séries américaines dont on nous rebat les oreilles. Aussi, lorsque sort "Hijacking", un film de cinéma réalisé par un des scénaristes de "Borgen" et réunissant 3 de ses acteurs dans des rôles majeurs, on est forcément curieux, voire même impatient de voir le résultat. Eh bien, cette histoire de piraterie maritime est menée de main de maître, sans manichéisme, avec un grand souci de véracité.A la sortie du film, on se demande ce que le même sujet aurait pu donner s'il avait été traité dans un autre pays, par un autre réalisateur. On peut imaginer ce qu'en aurait fait Ken Loach : certainement un film tout aussi excellent, mais beaucoup plus politique, beaucoup plus dénonciateur. On peut aussi s'interroger sur le résultat qui aurait été obtenu dans le cadre du cinéma américain : probablement beaucoup plus tapageur, plus grandiloquent, plus appuyé. In fine, on se réjouit que ce soit le cinéma danois, avec son goût pour un cinéma proche de la vraie vie, qui se soit emparé de ce sujet délicat. Peut-être le succès qu'on espère pour ce film permettra-t-il la sortie de R, le premier film réalisé par Tobias Lindholm, en collaboration avec Michael Noer.
    cinono1
    cinono1

    309 abonnés 2 066 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 août 2013
    Faisant fi des scènes spectaculaires (l'abordage n'est pas montré), le film se concentre sur les conditions des otages et surtout, sur l'affrontement psychologiques entre les preneurs d'otage et le PDG de la compagnie du paquebot. Alternant scènes de dialogues avec moments de stoïcisme, le film n'a pas vraiment de qualité cinématographique particulière mais avec une bonne histoire auquel on prend soin de donner une dimension réaliste et juste, on obtient un excellent film, de plus en plus prenant au fur et à mesure de son avancée. Dans le rôle du directeur, Soren Malling, méthodique et humain, responsable et intransigeant, est loin du portrait de l'entrepreneur cynique et est ici, juste parfait.
    dominique P.
    dominique P.

    844 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 juillet 2013
    Un excellent film concernant la prise d'otages d'un bâteau et les négociations avec les pirates.
    Très prenant.
    gvnm73
    gvnm73

    7 abonnés 184 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 août 2013
    A must see movie.
    How do you react when facing a situation there is nothing you can do? How do you face the cruel moments where you realise that you are on the verge to be killed just like an ant crawling on the floor?
    How do you negotiate, when there is nothing to negotiate, and when people put their only hope to survive in yourself?
    Hijacking analyses men behaviours and resources in their ultimate moment of truth, whether as a commander responsible for everything or as a desperate victim who can’t even choose to end-up its own martyr. All the actors are great; you deeply feel the stress of the situation room and the desperations of the hijacked crew members, just as if you were actually on this lost ship in the middle of the Indian Ocean.
    selenie
    selenie

    6 346 abonnés 6 209 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 8 août 2016
    Le joli succès et la reconnaissance critique est bien là mais le petit danois sera malheureusement un peu oublié ensuite par l'arrivée du mastodonte et néanmoins excellent "Capitaine Phillips" de Paul Greengrass sur le même sujet. Tomas Lindholm signe un thriller psychologique fort et puissant, jamais manichéen. Un film rigoureux, terriblement vrai qui montre une autre facette et une autre option à "Capitaine Phillips", les deux font d'ailleurs un dyptique intéressant et s'enrichissent mutuellement. A voir et à conseiller.
    Incertitudes
    Incertitudes

    210 abonnés 2 322 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 avril 2020
    D'un côté, les négociations pour libérer l'équipage d'un bateau. De l'autre, le quotidien de ces marins retenus en otage par des pirates. Un quotidien évidemment éprouvant qu'on suit comme eux la peur au ventre : difficultés pour se nourrir, pour se laver, pour avoir un peu d'intimité, la peur de recevoir une balle dans la tête à tout moment. Car ces pirates peuvent autant se montrer amicaux que changer d'humeur dans la demi-seconde qui suit. Il n'y a pas d'héroïsme de la part des captifs. Il ne faut pas s'attendre à un assaut et à une immense scène d'action finale. La tractation se fait depuis le Danemark avec le chef d'entreprise. Et quel chef d'entreprise. D'entrée, on voit le PDG voulant tout contrôler. Sévère mais juste. Capable de tenir tête au spécialiste des prises d'otages venu le conseiller. Il assume tout. Ne se défile pas. Chapeau car il faut avoir les nerfs et les épaules solides. Jamais, il ne craquera même face aux familles. C'est de la froideur mais aussi du courage car il faut prendre des décisions rapidement en prenant en compte qu'il a la vie de ses hommes entre ses mains. Lui aussi, c'est une sorte de soldat. Il aura appliqué les mêmes tactiques que dans le marketing. Puis, une fois l'opération terminée, il rentre chez lui. Comme si de rien n'était. Peut-être que lui aussi sera marqué à vie par cet épisode. Je suis sûr que si on l'interrogeait, au vu de son calme et de son sérieux, il aurait l'audace de dire qu'il n'a fait que son travail.
    JeremGar
    JeremGar

    96 abonnés 1 569 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 3 mars 2019
    On est là, bien sagement installé dans le canapé quand soudain nous tombe sur la tête une véritable pépite. "Hijacking" est absolument à voir ou à se procurer. Oubliez les clichés des films américains, cette réalisation scandinave vous fera rentrer dans le vrai. Une histoire qui n'est pas inspirée de faits réels mais qui relate une vérité. D'ailleurs, le jeu des acteurs n'en demeure que plus impressionnant lorsqu'on apprend que Tobias Lindholm les a fait tourner au large du Kenya dans un véritable navire piraté des années plus tôt.
    "Hjacking" est un "double huit-clos" : sur le navire et dans les bureaux de la compagnie du navire menée de mains de maître par Søren Malling. Les rapports humains sont au cœur de cette histoire : entre otages et pirates sur le navire, entre négociateurs, entre la compagnie et les familles...Au début, on n'y croit pas vraiment et petit à petit la tension s'installe. La pression psychologique monte crescendo et même lorsqu'on croit que tout est fini, un événement brutal jaillit.. mais toujours avec subtilité.
    Après "R", "The War" ou bien encore "Les Oubliés" (pas du même réalisateur mais avec Roland Moller, campant le rôle de Jan dans "Hijacking"), le cinéma Danois n'a décidément pas fini de nous surprendre !
    mister
    mister

    20 abonnés 202 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 juillet 2013
    Dans le genre docu-fiction, le film est énorme. Le plus réussi est la tension extrême que le réalisateur arrive a créer et à tenir tout au long du film. La scène d'introduction avec les japonais est essentiel et le parralèle avec la négociation sur les otages, édifiant. Une parabole sur un monde ou pour gagner tu dois avoir des nerfs d'aciers et etre plus malin que ton adversaire, sinon tu sombres. Le réalisme, le soins des détails, l'interprétation contribuent à faire l'expérience de l'intérieur d'une prise d'otages. Le positionnement d'Omar, le "traducteur", apporte un éclairage très instructif sur le jeu que joue les négociateurs lors de prises d'otages : manipulateur, initiateur, se defaussant continuellement tantot sur les pirates, tantot sur le PDG, tantot sur les otages mais principal bénéficiaires de la transaction. Le personnage est odieu. Sinon ce n'est pas un film d'action.
    Fritz L
    Fritz L

    187 abonnés 767 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 août 2013
    Le cinéma danois se démarque depuis quelque temps de son académisme, dont Susanne Bier (« After the wedding », « Adam’s apple ») toute excellente qu’elle soit était jusque là le fer de lance. Sujets plus percutants, cinématographie carrée et glaciale, c’est une nouvelle vague qui nous arrive du grand Nord. Tobias Lindholm (« La chasse ») nous embarque ici dans un film d’action pour le moins tourmenté et étouffant. Se reposant sur des acteurs très convaincants niveau physique et justesse de jeu, il déroule le timing de ce Hijacking avec beaucoup de subtilité sur deux décors diamétralement opposés : le bateau détourné (ambiance plus que malsaine) et les bureaux de la direction (tout y est aseptisé). Et plutôt que de favoriser des scènes violentes (elles ont toujours lieu hors champs), il insiste ici sur la complexité des rapports humains en pareil circonstance, et surtout le traumatisme qui, tel un poison lent, s’installe durablement en chacun d’eux. Cela crée un vrai suspens, une ambiance très réaliste et surtout une mise à nue des nerfs du spectateur qui ne peut rester insensible au drame qui se joue.
    Chris58640
    Chris58640

    216 abonnés 761 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 juillet 2013
    Difficile de sortir indemne de la salle de cinéma après un tel film, on pourrait même dire une telle expérience, tant tout dans ce film respire le réalisme. Et la réalité, elle est moche, elle est sale, elle est cruelle. On alterne en permanence entre l’ambiance étouffante du navire arraisonné et celle, feutrée mais tout aussi pénible, de la salle de crise de l’entreprise danoise. L’intérêt du scénario, et aussi de la réalisation, c’est d’incarner cette dualité au travers de deux personnages principaux, le cuisinier du Rosen, et le PDG qui négocie. C’est au travers des yeux de ces deux hommes qu’on suit l’avancée des négociations. Le cuisinier est parfaitement bien incarné par l’acteur Pilou Asbaek, et le traumatisme que l’interminable prise d’otage provoque chez lui, progressivement, saute aux yeux et fait froid dans le dos. Quant à l’acteur Soren Malling (que je retrouve avec plaisir dans un rôle fort différent de celui qu’il tenait dans la série « The killing »), il incarne tout en sobriété un PDG qui lui non plus ne sortira pas indemne de l’expérience. Parce qu’il tient à assumer ses responsabilités, il conduit lui-même les négociations. Mais, ce faisant, il accepte de jouer à un jeu dont il ne connait pas les règles, et on flirte quasiment tout le temps avec le drame absolu. Nerveusement, pour le spectateur, c’est un film qui n’est pas de tout repos ! Le mécanisme subtil et étrange des négociations avec les pirates somaliens, apparaît ici dans toute sa complexité. On y parle beaucoup d’argent, parce qu’il n’est question que de çà dans cette prise d’otage, pas de politique ni de religion, juste du fric. Mais étrangement, il y a assez peu de cynisme dans cette situation. Tout le monde ne sera peut-être pas d’accord avec moi, mais aucun des protagonistes de cette histoire ne m’a donné une impression de cynisme absolu, tant du côté de l’entreprise que des pirates. D’ailleurs, il n’y a pas de héros dans « Hijacking », pas de salauds non plus, juste des hommes dans une situation qui, au fil du temps, devient inhumaine. Les relations entre otages et pirates sont fluctuantes, elles passent par des moments de tension, de manipulation mais aussi par des moments de camaraderie et même de complicité, ce qui sonne très vrai tout en étant extrêmement déstabilisant. De l’autre côté du globe, l’équipe qui négocie hésite, se trompe, fais des erreurs et surtout connait le doute et l’angoisse : les scènes de contacts téléphoniques, nombreuses, sont toutes aussi anxiogènes que celles du bateau. La réalisation est suffisamment intelligente pour ne quasiment jamais montrer directement les scènes dramatiques, mais plutôt les suggérer, ce qui est bien pire pour les nerfs ! Pas grand-chose à redire sur ce film, en résumé, sauf que c’est le contraire d’un film pop-corn et qu’il détonne, programmé ainsi au cœur de l’été. Il est une nouvelle preuve aussi de l’essor du cinéma scandinave qui, décidément, en télé, en littérature comme en salle, continue de montrer ses indéniables qualités.
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