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Edgar L.
193 abonnés
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3,0
Publiée le 1 décembre 2014
Tobias Lindholm, scénariste de la série "Borgen" ou du film "La Chasse" avec Mads Mikkelsen, nous offre sa seconde réalisation avec "Hijacking" un thriller haletant qui mettra vos nerfs à l'épreuve. Pourtant, tout n'est pas parfait dans ce film qui aurait pu être de bien meilleure facture. Un cargo danois voit sa route stoppée par des pirates somaliens. en plein océan Indien. Dès lors, l'équipage va être pris en otage, et vivre sous le joug de ces pirates particulièrement cruels. Ceux-ci vont réclamer 15 millions d'euros de rançons au PDG de la compagnie de cargo. S'en suivront d'âpres négociations qui mettront à l'épreuve les nerfs de tous les protagonistes. [...] En axant davantage le film sur l'âpre négociation entre les somaliens et les danois, Lindholm en oublie totalement les aspects psychologiques qui auraient été si intéressants s'ils avaient été traités. Le film est un parfait symbole de ce qui se fait beaucoup aujourd'hui, à savoir qu'on oublie bien souvent de s'intéresser aux personnages et à ce qui peut bien se passer dans leurs têtes. Malgré tout, Lindholm parvient à instaurer une tension et un suspens haletant à travers ce paradoxe entre un cargo crasseux et aux conditions de vie misérables, et des bureaux flambant neufs dans lesquels se jouent les vies des otages. Un bon film choc, auquel on peut faire certains reproches, mais qui a au moins le mérite de ne pas laisser indifférent.
Un drame nordique très réaliste, qui propose un scénario original. Un huit-clos qui place l'aspect humain au centre de son histoire et dans lequel la tension monte crescendo. La réalisation, assez profonde, offre du suspense, et les acteurs sont justes. Cependant, la mise en situation est un peu longue et le film ne bouleverse jamais vraiment, demeurant trop froid !
La tension monte crescendo dans ce huis-clos oppressant qui décrypte les tractations houleuses entre pirates somaliens et hommes d’affaires danois, suite à la prise d’otages d’un navire marchand. L’aspect humain est au centre de cette histoire psychologique sobre et le stress est palpable à l’écran grâce notamment à Pilou Asbaek et Soren Malling, tous deux excellents.
Rien à rajouter sur les qualités de Hijacking. C'est fort, c'est bien, il y a une volonté de rentrer presque charnellement dans les plans qui en fait un film à voir. Je n'ai pourtant pas pu me défaire d'une sorte de frustration, sans doute à cause de la patte très journalistique de Tobias Lindholm . L'immersion dans un hijacking n'aurait-elle pas été l'occasion de montrer les ingrédients à l'œuvre dans le passage à l'acte des pirates ? La piraterie dans le secteur mer rouge-océan indien remonte à loin (cf. Henry de Monfreid), sauf que son visage a profondément changé en devenant le gagne-pain de villages entiers. Qu'est-ce qui vibre là-dedans ? Comment on parle de ça quand on est somalien, yéménite ou qui sais-je encore et qu'on pille les bateaux des riches compagnies blanches ? Aucune réponse ne sera donnée sur le pont du cargo alors même que T.B. dresse une chronique de l'immobilité et de la promiscuité. Son propos semble ailleurs : dans l'attente. Les pirates attendent leur jack pot, les otages attendent qu'on donne le jack pot, l'armateur attend pour négocier le jack pot. Une bulle suspendue en l'air que le cinéaste danois veut à tout prix retraduire. Mais tout à son pari formel, il se coupe de cette liberté ultime du créateur : tenter de parler du réel. Ou plutôt, s'il montre quelque chose qui est de l'ordre du réel, il ne lui a pas donné la possibilité de se manifester complètement, par exemple en déplaçant d'un millimètre le curseur du côté des pirates. C'est, disons, la limite de l'exercice...
Un film coup de poing qui ne fait pas beaucoup parler de lui, à tord... C'est une oeuvre réaliste et profonde, les acteurs sont très justes, la tension est à son comble du début à la fin. Nous sommes ni face à une prise d'otages de type film d'action, ni sur un film documentaire expliquant les raisons sociales et les enjeux géopolitique des attaques pirate. Ce n'est pas un film prétentieux ici on plonge dans deux personnages : le cuisinier, le visage humain la destruction psychologique et le PDG qui risque sa tête et qui adapte ces techniques de négociations d'affaires à régler une prise d'otage, deux faux héros terriblement convaincants.
Le parti-pris du réalisme et de l’anti-spectaculaire est respectable et fonctionne plutôt pas mal. Construit sur le principe de l’ellipse, le film évite méthodiquement – et parfois un peu trop systématiquement – les moments d’action et se focalise sur une lente et éprouvante négociation téléphonique. Cela n’empêche pas le suspens de s’installer progressivement et le film se montre plutôt convaincant dans la tenue de son récit (le côté huis-clos en pleine mer, la lente érosion du personnage principal, le rapprochement improbable entre les marins et certains pirates, les dilemmes du cadre chargé de la négociation). C’est dans le fond où « Hijacking » pose d’avantage problème. Avec un sujet aussi politique, qui aborde frontalement la violence ultralibérale où tout devient marchandise – l’homme en premier lieu – et où chacun est poussé dans une logique aussi absurde que mortifère (la négociation au plus bas prix de la vie d’une poignée d’homme considérée par le cadre autant comme une nécessité induite - c’est un cadre responsable ! - que comme un « challenge » - c’est un tueur de la négo !) : voilà une matière riche et complexe que le film abandonne bizarrement en cours. Car s’il refuse tout manichéisme et dresse un portrait plutôt subtil de ce cadre pris dans un cas de conscience infernal, on est surpris de la façon dont le film « exonère » finalement son protagoniste de tout regard critique et finit par neutraliser la charge qu’il transporte. Oubliée la logique inhumaine qui filtrait derrière les parois vitrées de la multinationale, ne reste que le combat solitaire de deux hommes. Et le happy end final a le goût amer de la compromission : finalement, le cadre a gagné son combat, il a sauvé « ses hommes » tout peut reprendre son cours habituel dans le monde merveilleux du libéralisme sauvage. Un peu court…
Un beau film. Ca démarre assez vite, une fois que les pirates sont sur le bateau la tension est presque omniprésente. J'ai trouvé que c'était assez dur et hyper réaliste.
Hijacking est plutôt un bon film. Un scénario calibré sans surprises, avec une mise en scène classique mais réaliste. Le côté négociations est vraiment le point fort du film.
Vision réaliste de ce qu'on appelle la piraterie de nos jours, "Hijacking" est un film bien construit qui nous montre parallèlement ce que subit l'équipage captif et les agissements du PDG de l'entreprise à qui appartient le bateau qui tente de ramener ses hommes en négociant. Le film surprend par la manière dont il nous montre les choses, sans grandiloquence mais plutôt avec lenteur, les négociations prenant plus de quatre mois, la tactique de ceux qui doivent payer étant de toujours proposer moins que la somme demandée afin que les pirates finissent par céder en espérant qu'aucune personne ne soit tuée. Cette longueur se fait bien ressentir dans le film qui n'en est pas pour autant ennuyeux, porté des acteurs vraiment talentueux et une mise en scène très immersive même si elle reste froide dans l'ensemble. Malgré une baisse de rythme vers la fin, le film est loin des clichés hollywoodien et ne nous montre ni héros ni acte de courage, simplement des hommes qui tentent de maintenir le cap dans la tourmente et avouons-le, ça fait parfois du bien de voir ça.
En réunissant deux acteurs de la série Borgen dont il a écrit le scénario et en prenant, comme à son habitude, un soin tout particulier à rendre sa fiction le plus réaliste possible que Tobias Lindholm nous livre un huis-clos stressant retraçant la prise d’otage d’un cargo par des pirates somaliens. Le rapt a souvent été traité au cinéma pour donner lieu à des films d’actions ou de thriller mais c’est cette fois sous forme de thriller psychologique que se construit le scénario, avec pour originalité principale le fait de donner une place identique au calvaire d’un des otages qu’à la pression ressentie par le responsable des transactions. S’éloignant de l’image classique du riche armateur cynique, le PDG de la société apparait comme un professionnel de la négociation tiraillé à ses dépens entre ses remords et les conséquences financières de l’opération. La justesse du procédé rend Hijacking captivant, mais avoir approfondi les motivations et les relations des pirates aurait donné à la démonstration davantage d’impact.
La négociation d'une prise d'otages en milieu maritime filmé comme un docu-fiction réaliste et sobre, au suspens assez haletant par moment, mais on regrette un léger manque d'intensité.
Indéniablement, Tobias Lindholm a le sens du réalisme et des détails, comme en témoigne de la plus belle des manières « Hijacking ». Très dense, toujours solide et sans fausses notes, ce récit d'une prise d'otages sur mer suivie de la longue négociation nécessaire aux deux partis pour se comprendre fait à plusieurs reprises froid dans le dos, d'autant plus que l'on comprend avec beaucoup de précision les réactions des uns et des autres. Ainsi, ce qui aurait pu apparaître monstrueux en apparence devient ici presque naturelle, chacun défendant ses intérêts tout en essayant de trouver un compromis, (petit) pas par (petit) pas. La démonstration est souvent glaçante, parfois implacable, et l'on aimerait en aucun cas être à la place du PDG de la compagnie et ses associés. Mais alors pourquoi seulement trois étoiles ? Et bien parce qu'à force de vouloir réaliser le film parfait, de vouloir être irréprochable à tout point de vue, l'œuvre manque en définitive un peu d'émotion, et on a beau compatir un minimum avec ces pauvres otages, on ne s'intéresse pas plus que cela à eux, si ce n'est à l'exception d'une ou deux séquences réussies et poignantes. Toutefois, ne faisons pas la fine bouche, car si je n'ai pas été aussi bouleversé que j'aurais souhaité l'être, cela reste du vrai bon cinéma, intelligent, précis, subtil, où l'humain garde une place tant qu'il ne coûte pas trop d'argent : un discours hélas on ne peut plus d'actualité...