Ce film là, j'en ai entendu énormément de bien depuis février 2013 et sa sélection lors de la dernière Berlinade. Les critiques et les festivaliers ne tarissaient pas d'éloge sur ce road movie à travers la France autour d'une Catherine Deneuve plus immense que jamais. Ces échos ont continué à être tout aussi excellents lors de sa sortie salle le 18 septembre dernier. Or, après avoir vu ce film ( le jour de mon anniversaire, invité par Pathé), je dois dire qu'au bout de la route, c'était quand même la grosse déception qui prédomine.
La "elle" du titre en question, c'est Betty, restauratrice bretonne ( tiens, encore la Bretagne, c'est rare qu'on veuille la quitter pourtant cette région), qui part au départ pour se chercher une cigarette, puis parcourt la région sans se retourner, et s'offre un voyage atypique fait de rencontres parfois improbables, parfois touchantes, et parfois aussi, disons le, car je l'ai ressenti comme cela, agaçantes et un peu vaines.
Evidemment, on ne peut que s'incliner devant la performance d'actrice de Catherine Deneuve , fabuleuse dans ce rôle conçu pour elle par Emmanuelle Bercot qui l'adore. Et evidemment ce rôle d'une femme que son amant vient d'abandonner (un choc qui devient le moteur d’un départ impromptu qui la surprend elle-même) et qui elle-même essaie de tout larguer le temps d'une escapade lui permet d'afficher les immenses facettes de son jeu.
Malheureusement, l'énorme talent de la star Deneuve ne suffit pas à masquer les insuffisances de ce scénario qui prône la liberté à tout va, mais, qui, du coup manque vraiment de structure et d'interet, notamment dans l'écriture des autres personnages, trop peu incarnés pour toucher véritablement.
Le film, surtout dans sa première partie ne fonctionne pas, et donne l'impression d'être une succession de scène un peu bancales, un peu baclés, un peu inutiles, joués a fortiori par des comédiens pas vraiments convaincants (dont la chanteuse Camille, aussi agaçante dans la comédie que dans la musique ou l'acteur qui incarne le gigolo de la boite de nuit, pas bon du tout), et le style lassant façon caméra à l'épaule lassante d'Emmanuelle Bercot n'arrange rien à l'affaire. Ce qui fait qu'on regarde le film pendant plus d'une heure de façon assez détachée, sans ressentir de vraie émotion.
Heureusement, le film prend du corps et de la chair dans sa dernière partie, avec l'apparition assez géniale du peintre Gérard Garouste dans le rôle d'un maire de village bourru et pourtant très humaine, et les scènes finales apportent un vrai charme et il se passe enfin une vraie émotion à l'écran... hélas, cela est un peu tardif pour emporter l'adhésion...