La première mouture de ces romans internationalement connus et célébrés par une horde de jeunes femmes en manque de sensations érotiques, plus que par la critique littéraire il faut l’avouer, était sympathique. Avec étonnement, sans avoir lu le bouquin, on passait un agréable moment tout en découvrant ces personnages qui nous emmenaient dans une romance gentiment perverse. Rien de révolutionnaire, certes, mais des atermoiements sentimentaux qui en valait d’autres, réalisés avec une application scolaire pour ce qui s’apparentait à une bluette sentimentale au-dessus du lot. Ici, on plonge vraiment dans le roman Harlequin à l’eau de rose sur grand écran, ce que le premier parvenait la plupart du temps à éviter.
Toujours sans avoir lu aucun des livres, cette suite au cinéma n’est donc pas du tout du même acabit. Si les images sont toujours aussi soignées mais mises en boite sans aucun génie ni originalité, on a de plus en plus l’impression de regarder un roman photo auquel on a donné vie en images. L’histoire ne se renouvelle absolument pas rendant « Cinquante nuances plus sombres » redondant et répétitif. On a la désagréable impression de visionner déjà le remake ou le reboot du premier opus. Si l’ajout d’un patron séducteur pour Anastasia Steele et de réminiscences du passé pour Christian Grey tentent de masquer la vacuité du scénario, on n’est pas dupes et on finit par trouver le temps long à regarder ces deux-là essayer de trouver un équilibre et un juste milieu à leur relation. Les milieux dans lequel ils évoluent étant tellement éloignés de ceux de monsieur et madame tout le monde que l’identification à leurs personnages s’avèrent de plus en plus difficile ; l’argent et le pouvoir rendant presque tout possible. Quant à certaines révélations dites psychologiques, elles frôlent le ridicule.
Les acteurs ne sont pas mauvais mais sont au strict minimum de leurs capacités, limitant leurs expressions et faisant ce qu’ils peuvent avec des dialogues plus pauvres que dans « Cinquante nuances de Grey ». Quant à l’érotisme promis, il est encore plus timoré que dans ce dernier faisant de cette suite, un long-métrage hypocrite et plutôt cul-cul. On est même à la limite de s’ennuyer, le film durant presque deux heures. Les fausses péripéties et un rythme nonchalant nous laissent de totalement de marbre. Au final, ce qui s’avérait un tantinet original, plaisant et regardable dans un premier film, s’avère totalement inutile, déjà-vu et faussement racoleur ici. Pas besoin de préciser qu’on n’est est plus vraiment pressés de voir le suivant.