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    Jeune & Jolie
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    709 critiques spectateurs

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    Edgar L.
    Edgar L.

    196 abonnés 271 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 décembre 2014
    "Jeune et Jolie", c'était le titre d'un magazine pour ados, mais aujourd'hui c'est surtout le portrait d'Isabelle une adolescente qui, à l'aube de ses 17 ans, découvre la sexualité et tous les troubles que cela peut engendrer. Dès lors, la jeune fille sera complètement bouleversée, elle découvre le pouvoir de sa beauté, et l'argent que celle-ci pourrait lui apporter. Après qu'un homme l'ait abordée à la sortie du lycée en lui proposant de louer ses services, l'adolescente s'est lancée dans le monde de la prostitution sans que l'on ne sache vraiment pourquoi. C'est bien en cela que le film fascine et frustre en même temps, on n'arrive absolument pas à comprendre cette jeune fille qui a tout pour elle et ne manque de rien (sa famille est aisée). Pourtant, elle n'hésite pas à se prostituer, phénomène qui touche malheureusement nombre de jeunes étudiantes de nos jours. [...]
    Sélectionné au dernier Festival de Cannes, on comprend très vite que cela n'était absolument pas galvaudé, au contraire de certains autres films à la qualité plus contestable. Le film révèle ici une actrice dont on entendra certainement encore beaucoup parler en la personne de Marine Vacth. Il se dégage une froideur à la fois frustrante et captivante de ce film. Le thème est gênant et traité d'une manière encore plus gênante, mais c'est bien là le génie de François Ozon. Le cinéma français sait encore nous livrer quelques petites perles, et ça, à vrai dire, ça fait du bien !
    lara cr28
    lara cr28

    75 abonnés 123 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 janvier 2014
    François Ozon a filmé habilement et depuis sa racine cette sève qui transforme un enfant en adulte. La dérive adolescente prend ici la voie de la prostitution. Le spectateur se trouve confronté à ce mouvement contraire du désir identitaire-le désir de jeunesse et de beauté- et le rejet pour le sexe tarifé dans lequel la jolie Léa semble se complaire. La morale sociétale, incarnée par la mère et la police ne semble pas avoir de prise dans ce suicide virtuel où l’écran prend toute son importance. La vraie jouissance de la froide Isabelle ne se trouve ni dans le sexe ni dans l’argent, c’est l’espoir d’une aventure trouble que promet chaque nouveau texto. Peu importe ce qui advient. Cette inconséquence est le propre de l’adolescence. Mais c’est à Charlotte Rampling que le réalisateur laisse le soin de toucher du doigt jusque dans son grand âge la jeunesse, la beauté, ce « moment hormonal » qu’Ozon a voulu décrire.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 21 août 2013
    Envoutant, poétique et troublant/dérangeant. "Jeune & Jolie" est un quatrain puissant qui traverse avec émotion et finesse les doutes, fantasmes et désirs d'une adolescente perdue dans sa récente sexualité. Marine Vatch est superbe dans son rôle, autant habillée que nue.
    Néanmoins on pourrait reprocher à Ozon d'user les mêmes beaux plans que "Dans la Maison", son précédent film. De plus, en évitant de juger son personnage principal sur ses activités "anormales", le réalisateur effleure la question et laisse un goût d'inachevé (le découpage en quatre saisons est une bonne idée, simplement on dirait que seul l'été est mis à l'avant à l'écran, les autres servant simplement de chapitre).
    En clair, "Jeune & Jolie" est un bon film, supérieur à ce qu'on peut voir d'habitude dans nos salles, mais souffre du classicisme du cinéma parisien dans lequel il est allé se cacher (attention Mr Ozon, il ne faut pas se reposer sur ses lauriers).
    Dans tous les cas, allez le voir, on se laisse facilement bercer !
    traversay1
    traversay1

    3 638 abonnés 4 875 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 août 2013
    De son affiche à sa bande-annonce, en passant par les déclarations, maladroites, de son réalisateur, Jeune & Jolie semble avoir été "marketé" comme film sulfureux, voire choquant. Sauf que Ozon est trop malin pour s'en tenir à l'argument de base du film : une fille de 17 ans, sans soucis d'argent, se prostitue occasionnellement et de son plein gré. Ce n'est que prétexte à un portrait d'adolescente parmi les plus beaux et ambigus que le cinéma ait eu à proposer. Comme il fallait s'y attendre, le cinéaste, après une demi-heure crue dans les mots et relativement pudique dans les images, passe à autre chose. Dans son cocktail, l'amoralité est un ingrédient parmi d'autres, il y a aussi de la tendresse, de l'humour, de l'ingénuité et de l'innocence. Et en passant, le film ne se prive pas de s'attaquer aux hypocrisies, moins voyantes certes, du monde des adultes. On reprochera certainement à Ozon son absence de point de vue et de jugement, avec pour corollaire la relativisation et la dédramatisation des agissements de cette jeune fille. Ce n'est pas nouveau, cette obsession qu'il semble avoir à créer le malaise. Comme une évidence, on va louer avec raison le jeu de Marine Vacth, sorte de Laëtitia Casta de poche, mais bien meilleure comédienne, qui tient pratiquement le film sur ses frêles épaules. Son face à face final avec Charlotte Rampling touche à la grâce absolue. On est très loin du soufre annoncé, quand l'émotion prend largement le dessus.
    septembergirl
    septembergirl

    607 abonnés 1 069 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 août 2013
    Un joli drame de François Ozon qui, après "Dans la Maison", s’intéresse de nouveau à la jeunesse. Malgré un sujet lourd, le réalisateur trouve le bon équilibre et réussit un traitement élégant, profond, et tout en finesse. Une réalisation envoûtante et poétique, portée par une Marine Vacth brillante et charismatique. Un film audacieux, juste et sensible, rythmé par les chansons mélancoliques de Françoise Hardy !
    selenie
    selenie

    6 331 abonnés 6 203 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 août 2013
    Un film qui offre un petit scandale pour les fémnistes bloquées sur leur propre petite personne et qui, aveuges, ne voit que ce qu'on leur mets directement sous les yeux mais qui n'ose jamais réellement gratter derrière... Car finalement, ce choix de prostitution n'est pas plus stupide que de coucher avec autant de mec mais gratuitement... Une nouvelle fois François Ozon explore la jeunesse d'aujourd'hui (après "Dans la maison") et et les femmes (après "Swimming Pool", "Le refuge" ou encore "Potiche")... La première réussite du film est incontestablement son actrice principale, Marina Vacth magnétise l'écran. Elle est aussi la jeune femme parfaite, un corps entre deux âges que le début du film démontre rapidement, des vacances d'été adolescente à une jeune femme en tailleur qui sait ce qu'elle veut. Le fond de l'histoire n'est pas tant la prostitution estudiantine (sinon l'héroïne ne serait pas si "volontaire") que simplement la recherche du soi profond à un âge où on est sur la passerelle fluctuante vers l'âge adulte. Parfaitement écrit avec l'intelligence de ne pas juger et/ou de trop diriger le spectateur on peut saluer la direction d'acteur (Marina Vacth est avant mannequin... plus que maintenant...), la jeune actrice joue parfaitement de ce flou entre la jeune femme qui décide et qui goutte aux expériences qu'elle désirent et une jeune fille qui n'est pas toujours sûre d'elle. Par contre quelques scènes peuvent laisser perplexes ; par exemple pourquoi faire du petit frère un voyeur et confident (c'est lui le malaise au final) ou pourquoi une ado cacherait son première fois à sa meilleure amie (réelle sans prostitution) ?!... Des détails maladroits car sans conséquence mais qui ne collent pas forcément à cette ado. Par contre très jolie BO avec des chansons de Françoise Hardy qui font échau célèbre poème de Rimbaud récité dans le film. Un beau et bon film, avec une révélation et, chose assez rare pour le noter, une fin séduisante avec un bel épilogue entre Marina Vacth et Charlotte Rampling... La boucle est bouclée serions-nous presque obligé de dire.
    Chris Art
    Chris Art

    78 abonnés 398 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 août 2013
    Présenté en compétition à Cannes 2013, Jeune & Jolie est le 14ème long métrage de François Ozon [i], qui après Dans la Maison (2012), aborde un de ses thème de prédilection : les errances de l’adolescence, ici en quatre saisons et 4 chansons. Malgré le scandale provoqué, Jeune & Jolie va bien plus loin que l’idée de prostitution : ce sont toutes les thématiques de la séduction, du jeu, des valeurs sociétales, de l’entrée dans la vie adulte, du rapport au corps et à l’altérité, qui sont abordées ici avec élégance et distance par un réalisateur accompli (...) Véritable diamant brut, Marine Vatch magnétise l’écran par sa beauté froide et triste. Elle campe une Isabelle aussi belle qu’insaisissable, aussi lumineuse que Ludivine Sagnier dans Gouttes d’eau sur pierres brûlantes (1999), sublimée par une mise en scène discrète et distanciée, d’un réalisme assumé. L’érotisme que dégage l’actrice se concocte parfaitement avec une certaine pudeur qui la rend infiniment touchante : « Ce n’est pas moi qui suis dangereuse » : en effet, jamais on ne songe à vouloir réprimander son personnage (...) Ozon dont on connaît le goût de la provocation, parvient ici avec intelligence et une certaine finesse à éviter l’écueil d’une explication psychologisante rébarbative, et ne tombe jamais ni dans le vulgaire, ni dans le voyeurisme. Aucune volonté de juger ni de disperser une quelconque morale. Ici tout est dans la poésie, le regard, les plans très courts et serrés sur Isabelle. Ozon joue comme souvent avec les codes de la narration classique et les références cinématographiques notamment Belle de jour de Luis Bunuel (1967) (...) Jeune & Jolie est saisissant, justement parce que le mystère est suspendu : quelles sont les motivations d’Isabelle, le fantasme ? L’interdit ? Le danger ? Ici, tout est affaire de sensualité et de suggestion et les questions en tout genre hanteront longtemps après l’esprit du spectateur, scotché par cette troublante initiation des sens et du corps qui s’achève par une scène épilogue avec Charlotte Rampling [ii] d’une puissance émotionnelle impressionnante, comme un miroir vieillesse/jeunesse, un relai d’une rare sensibilité (...) Grâce à un traitement élégant, profond, et tout en finesse, une réalisation envoûtante et poétique, aux couleurs extraordinaires, portée par une Marine Vacth brillante et charismatique, Jeune & Jolie est un film audacieux et contemplatif, juste et sensible, une ode à la jeunesse, au mystère féminin, une fable contemporaine sur l’envoutement des sens, à l’âge de l’insouciance. Rappelons-nous : « On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans » (Rimbaud).
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 22 août 2013
    Un filme en plusieurs couches... au fil des saisons... des casting et acteurs impeccables, en particulier Marine Vacth veneineuse et paumé à la fois... et sublimement belle.
    L'excitation des premières fois melée d'angoisse dans les longs couloirs des hôtels, est parfaitement retranscrite...
    et le denouement est d'une classe Ozonesque !
    mazou31
    mazou31

    98 abonnés 1 285 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 août 2013
    Splendide film, beau et plein de pudeur (mais si !) sur l’adolescence et ses mystères, placé sans équivoque sous le signe de Rimbaud. Un tour de force de François Ozon qui questionne sans juger ni ratiociner, qui montre sans tomber dans le graveleux ou le voyeurisme. Bien peu aurait réussi à le faire ! Un film prenant, contradictoirement glacé et émouvant, illuminé par une véritable révélation du cinéma, Marine Vacth (… puisse-t-elle rester dans les annales plus que l’autre !) Mais n’oublions pas non plus Géraldine Pailhas, toujours parfaite, et tous les autres. Un très grand film sur les jeunes filles en fleur.
    Charles R
    Charles R

    52 abonnés 424 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 août 2013
    Première image : des jumelles braquées sur le corps d'Isabelle, une jeune fille dont la plastique a de quoi faire rêver. Elle s'étend sur une plage, à l'abri des regards, pense-t-elle, suffisamment pour oser un topless, sauf que son frangin de 13-14 ans que travaille l'éveil de la sexualité, a sa soeur aînée "à l'oeil" et ne la lâchera jamais, persuadé qu'elle saura lui révéler des secrets sur la vie amoureuse. D'emblée le ton est donné : le film est constamment articulé autour du thème de la sexualité et pas seulement dans sa version la plus hard - la prostitution d'Isabelle - mais également chez tous les membres de la famille : le beau-père aux attitudes plus qu'ambiguës vis-à-vis de la jeune adolescente, le frangin qui a encore bien des choses à apprendre et qui se contente dans l'immédiat d'imaginer et de s'amuser seul, et la maman indignée par le comportement de sa fille, qui sera surprise par Isabelle dans une attitude équivoque avec un ami de la famille. Famille et sexualité sont donc les deux thèmes dominants du film qui aborde la question sous l'angle du rapport entre les êtres d'une même famille (voyeurisme et exhibitionnisme seront de la partie), mais aussi sous celui de la vie privée et de ce fait incommunicable. Loin de céder à une succession de scènes torrides, François Ozon adopte le parti de la pudeur. Certes il y a bien quelques plans où le spectateur-voyeur ne néglige pas son plaisir face à la radieuse beauté de Marina Vacth, mais ils sont brefs et peu "descriptifs". Ozon a visiblement le souci de la vie intérieure et de ses secrets. Du reste jamais les raisons véritables de l'expérience que fait Isabelle de la prostitution ne nous seront présentées. Les saisons passent - de l'été au printemps - articulant le film mais aussi le "destin" de l'héroïne. Quant au casting, il est impeccable : Marina dont on ne saurait dire tout le bien que l'on pense d'elle - et pas seulement pour sa plastique corporelle -, mais aussi Géraldine Pailhas dans le rôle de la mère et Frédéric Pierrot dans celui - à la fois dérangeant et drôle par moments - du beau-père, sans oublier Fantin Ravat qui, dans son rôle de jeune déluré, est tout à la fois convaincant et sympathique. Et puis en fin de film - cerise sur le gâteau - apparaît Charlotte Rampling : c'est beau, mais cela ne saurait se commenter, il faut aller voir...
    Christophe R
    Christophe R

    29 abonnés 465 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 août 2013
    "Jeune et Jolie" est un film brillant du très doué et productif François Ozon. Très touchante et sensible, cette immersion sensuelle dans le passage à l'age adulte si particulière de son héroïne est vraiment réussie. Il faut bien dire que Marine Vacth est véritablement un événement à elle toute seule : sublime, jeune et jolie (donc), et au jeu hyper épidermiquement bluffant. Une actrice majuscule que l'on reverra forcément, tant son talent est grand et ce tremplin (risqué mais) plein d'horizons. Quant à Monsieur Ozon, il ne fait que rajouter une ligne à sa filmographie déjà exemplaire. Bravo et merci !
    guifed
    guifed

    65 abonnés 286 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 septembre 2013
    François Ozon ne m'avait jamais déçu, et ce n'est pas avec ce film qu'il le fera. Isabelle est une jeune adolescente qui mène une double vie. Après avoir vécu une "première fois" décevante (à quel point et dans quelle mesure, c'est ce qu'on se demande pendant tout le film) elle décide de se donner à des hommes pour de grosses sommes d'argent. Evidemment, on pense d'emblée que le thème du film est la prostitution. Mais il s'avère par la suite qu'il y a bien plus de pistes de réflexion. Comme c'est une fille de bourgeois, qui ne manque de rien, on se demande pourquoi elle le fait? Crise d'adolescence, comme semble le penser le psychologue? Vice latent, comme le suggère sa mère? Ou simple conséquence de sa jeune beauté, comme l'avance le beau-père? On peut penser que la jeune Isabelle est en réalité beaucoup plus fascinante que cela. Elle affiche même un certain pouvoir sur ces proches (son beau-père, sa mère et son père). C'est le mystère qui entoure son mobile qui nourrit constamment l'intrigue. Personnellement, j'y vois la volonté de ressentir quelque chose dans l'acte sexuel. Sa première expérience lui a été tellement traumatisante, qu'elle va se lancer dans la recherche désespérée de la jouissance ressentie plus que sentie. Pourquoi ne pas passer par des moyens plus "orthodoxes" ou "éthiques", par des relations construites et spontanées? Pour se mettre dans la situation où l'homme n'a pas besoin de séduire pour l'avoir. La tendresse et la séduction ne sont qu'optionnelles pour eux. Si tendresse il y a, elle n'en sera que plus authentique et véritable. D'ailleurs, après la mort de Georges, le seul qui lui ai montré de la tendresse (et peut-être même de l'amour, si on en croit la fin), sa relation avec Alex commence avec un"non, pas le premier soir" retentissant après une telle première heure et surtout révélatrice des intentions d'Isabelle.
    Le film repose donc grandement sur son personnage principal. Et Marine Vacth est plus qu'à la hauteur: bouleversante, elle suscite l'empathie du spectateur malgré un personnage qui peut paraître repoussant; elle irradie de talent. C'est à se poser des question sur la légitimité du prix d'interprétation féminine. La BO est unique en son genre, car elle s'emboîte parfaitement dans la trame chronologique: 4 saisons 4 chansons; et les paroles trouvent un écho particulier dans l'histoire d'Isabelle.
    En somme, un film qui donne énormément à réfléchir, dans la lignée de Dans la maison. Et du même acabit. Excellent.
    Yves G.
    Yves G.

    1 494 abonnés 3 512 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 octobre 2013
    Isabelle fête ses 17 ans au bord de la mer, au lendemain d'un dépucelage mi-figue mi-raisin.
    Elle est jeune et jolie. Elle a une mère aimante, un beau-père sympa, un petit frère mignon.
    Et puis, osons avec Ozon : Isabelle-Léa fait la pute. Dans des hôtels chics et d'autres qui le sont moins. Avec des papys gâteaux tout tendres et des cadres dynamiques pervers et puants.
    Pourquoi ? Pour le fric ? Elle n'en a pas besoin et ne fait rien de celui qu'elle gagne sinon de l'entasser dans sa cachette. Pour un père manquant ? Elle ne le voit jamais et ne semble pas souffrir de sa défection. Pour se venger des hommes ? Aucune blessure d'amour chez cette fille trop belle sur laquelle tout semble glisser.
    La question n'est pas là. Ozon en tout cas n'y répond pas, évitant à son film de tomber dans l'ornière du film à thèse, du film "Dossier-de-l'écran" : la prostitution au lycée, nouveau fléau du siècle.

    Le film d'Ozon est beaucoup moins ambigu qu'on l'a écrit ici ou là. Il s'agit d'un film sur la sortie de l'adolescence, une catégorie à part entière dans la filmographie américaine : on les appelle les coming-of-age movies. Les héros de ces films traversent des épreuves initiatiques souvent traumatisantes dont ils sortent transformés : la rencontre d'une cougar ("Le lauréat") ou d'une vieille grand-mère rescapée des camps ("Harold et Maud"), l'amitié nouée avec un hors-la-loi en cavale ("Mud"), la découverte de l'homosexualité ("My summer of love"), une histoire d'amour avec son beau-père ("Beau-père", "Fish tank") ou le père de sa meilleure amie ("Ginger et Rosa"), la passion anti-conformiste pour la danse classique ("Billy Elliot"), ... ou une guerre nucléaire évitée de justesse ("War Games")
    L'épreuve initiatique que Isabelle-Léa s'impose à elle-même est d'une nature tout aussi surprenante.

    Elle place le spectateur dans une situation inconfortable.
    Car de deux choses l'une.
    Soit, estimant que la prostitution n'est pas un acte anodin, on s'en choquera au risque de passer pour un réactionnaire rétrograde
    Soit, considérant avec Ozon qu'il s'agit d'un rite de passage ni plus ni moins inoffensif qu'un autre, on sera accusé d'être un libertaire libertin.

    Et c'est là que se niche l'habileté machiavélique de ce cinéaste retors qui, sans l'air d'y toucher, réussit presqu'à chaque coup à nous happer dans des questionnements dérangeants.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 22 août 2013
    Un ton juste, une belle mise en scéne, jeu d'acteurs parfait. On ne tombe pas dans le pur sexe sans intêret ni le mélo drame. C'est un film à voir qui pousse la réflexion. du cinéma comme je l'aime
    sophie p.
    sophie p.

    2 abonnés 46 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 juin 2013
    Ma première remarque concernant ce film est la suivante : ne regardez SURTOUT PAS la bande annonce, qui non seulement vous dévoile tout, mais qui, en prime, en donne une bien mauvais image, et il serait triste de s'attarder sur ces quelques secondes.
    J'avais gagné des places pour voir ce film, et, au vue du synopsis, je n'y serai pas forcément allée.
    Au final, je suis loin de regretté, car j'ai tout adoré.
    Les acteurs, tous exceptionnels, qui jouent avec un naturel fou. Marine Vacth, l’actrice principale, est incroyable. Elle joue avec une légèreté et une insouciance très naturelle, et arrive à endosser toutes les casquettes du rôle. A 23 ans, elle joue une jeune fille de 17 ans, et possède toute la fraicheur demandé au rôle.
    L'histoire, critiquée par beaucoup, va bien plus loin que l'idée de "prostitution". Ce sont toutes les thématiques de la séduction, du jeu, des valeurs, du rapport au corps, de l'entrée dans la vie adulte, des thématiques adolescentes, du rapport aux amis ... L'histoire est admirablement bien tournée, on est pris dans les sentiments et dans la tête d'Isabelle. Les images ne sont pas du tout choquantes, elles sont au contraire belles, sensuelles par fois, mais rien de pornographique.
    Je le recommande vivement, on sort apaisés, avec beaucoup de questions en tête.
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