Jeune & Jolie….J’aime le cinéma de François Ozon, j’aime les risques qu’il prend parfois, les histoires qu’il raconte, les comédiens qu’il choisit. Même lorsqu’il fait « 8 femmes » ou « Potiche » que je déteste, je n’arrive pas à lui jeter la pierre, c’est dire l’affection que je lui porte !
Dans « Jeune & Jolie », il y a du très bon, du bon, du moyen, du concon, et du très mauvais, voire du pas crédible du tout. C’est donc un film inégal qui nous fait passer de l’émotion, la grande, à l’énervement puissance vingt-mille.
Le pitch ? Isabelle, 17 ans, belle à tomber perd sa virginité au cours de l’été. De retour à Paris, elle se prostitue sans en avoir besoin, mais un peu par défi, avec le courage, l’inconscience et l’arrogance que l’on peut avoir à cet âge charnière. Tout se passe bien, jusqu’au moment où…je n’en dirai pas davantage.
Le personnage d’Isabelle est incarné par Marine Vacth, qui est LA perle, la révélation, la réussite de ce film un peu « facile ». C’est bien simple, quand quelqu’un d’autre est dans le plan, cet autre comédien(ne) est invisible ! Même Géraldine Pailhas que je vénère, disparaît lors de la scène chez le psy. Marine Vacht prend tout : la lumière, l’attention, la péloche, tout…
Jamais Ozon ne juge son personnage, ce qui est plutôt bien, mais on sent qu’il ne pousse pas le bouchon aussi loin qu’il aurait pu. C’est franchement dommage car le film reste tiède. Moi, j’aurais aimé être dérangé. C’est une ado, provocante, provocatrice, une fille que l’on aimerait recadrer de temps en temps parce qu’elle fait la gueule non-stop, parce qu’elle parle mal, parce qu’elle a un côté pervers qui, à la limite n’est que virtuel….en fait elle veut se prouver des choses à elle-même…mais j’en attendais plus, et je reste sur ma faim…pourtant un sujet comme ça avec Ozon au volant c’était assez séduisant…vieillirait-il prématurément ?
Il y a une scène géniale qui m’a fait dresser les poils sur tout le corps : la lecture du poème de Rimbaud « Roman » (on n’est pas sérieux quand on a 17 ans), par des adolescents de l’âge du personnage, des garçons, des filles, c’est bien vu, bien foutu, et ce poème est un tel hymne à nos jeunesses perdues, qu’il m’a encore fait couler quelques larmes.
Je ne vais pas faire la fine bouche en recommandant tout de même « Jeune & Jolie », pour Marine Vacht, simplement.