Bien qu'étant un bon exercice de style, ce Tom à la ferme ne mérite cependant pas la pluie d'éloges dont il a fait l'objet, certains même n'hésitant pas à le comparer à du Hitchcock. Loin, bien loin de ses trois quasi-chefs-d'oeuvre précédents, Xavier Dolan semble s'être offert une petite récréation sous la forme d'un film de genre, lui-même ayant déclaré dans une interview l'avoir réalisé très rapidement. L'ensemble est bancal, offrant pas mal de surplace mais aussi quelques moments intenses, en particulier lorsqu'il s'agit de traiter de l'ambiguïté qui règne entre Tom et le frère de son défunt amant. Mais le souci majeur est que, malgré les thèmes traités, aucune réelle émotion ne semble affleurer à la surface du film, tant Dolan paraît avoir voulu maîtriser absolument tout, de manière froide et scolaire (malgré le fait qu'il n'y ait presque plus rien ici des éclats esthétiques auxquels il nous avait habitués). Sans compter que le moment paroxystique tant attendu de ce prétendu thriller n'arrive en fin de compte jamais. Finalement, on peut se dire que, venant du petit génie québécois du 7ème Art, ce film est décevant, mais aurait pu paraître bien plus accompli s'il avait émané d'un réalisateur un peu plus lambda...