La France est un pays formidable, du moins pour ça : On peut y voir des films du monde entier. Après le cinéma argentin, les cinémas taïwanais ou coréens, c’est l’Iran qui semble depuis plusieurs années tenir notre faveur. Une tendance encore amplifiée par le méga succès de "Une séparation" l’an passé qui voyait s’ajouter le nom d’Asghar Farhadi à la liste déjà longue des maitres du cinéma persan : Abbas Kiarostami, Jafar Panahi, Bahman Ghobadi, Mohammad Rasoulof, et j’en oublie… "Une famille respectable", premier long-métrage de Massoud Bakhshi, profite de cet engouement. Projeté cette année à Cannes, dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs, il désappointa pourtant un public bienveillant et curieux. J’en étais, et pour tout dire je fus très déçu. Le film vient de sortir en salle, mobilisant une critique quasi unanime et suscitant l’enthousiasme de pas mal de spectateurs. J’y suis donc retourné. Je sais ce qu’il faut de courage, d’obstination et aussi de ruse, pour réussir à tourner aujourd’hui en Iran, y filmer l’histoire qu’on veut raconter et la faire parvenir jusqu’à nous; j’aurais voulu moi aussi aimer ce premier film ambitieux. Ambitieux mais malheureusement raté. Trop d’imperfections techniques (image moche, cadre incertain) trop de maladresses aussi (caméra subjective qui s’emmêle dans les points de vue..). Des comédiens très inégaux, un montage hésitant, un récit d’une mollesse languide… Bref, "Une famille respectable" n’est pas le grand film qu’on nous chante ici et là. C’est juste le nouveau film iranien, et parfois ça ne suffit pas.