Le cinéaste britannique David Mackenzie confie avoir voulu mettre en scène Comancheria pour deux raisons principales : parce qu'il ne s'agit pas d'une histoire manichéenne d'une part et pour mélanger différents genres cinématographiques de l'autre. Il explique :
"Ce qui m'a intéressé dans ce projet, c'est qu'il met en scène ce que j'appelle la 'criminalité rédemptrice', autrement dit, il s'attache à des personnages honnêtes qui transgressent la loi pour des raisons légitimes. C'est aussi un croisement très rare entre le western, la comédie, le film de braquage et le road-movie."
Après The Finest Hours sorti au début de l'année 2016, Comancheria marque la seconde collaboration entre Chris Pine et Ben Foster.
La comancheria est le nom donné à la région habitée par les Comanches avant 1860. Elle englobe l'actuel Etat du Nouveau-Mexique, l'ouest du Texas et d'autres territoires. Indiens, Latinos et Texans y cohabitent aujourd'hui. Beaucoup y souffrent de la pauvreté et d'une criminalité toujours plus impitoyable liée à la drogue.
De nombreux figurants sont en réalité des habitants du Nouveau Mexique, où s'est déroulé le tournage de Comancheria.
Le script de Comancheria était inscrit sur la fameuse blacklist des meilleurs scénarios en attente de producteurs avant d'être acquis par Kimmel Entertainment et Film 44, la société de Peter Berg. Les producteurs ont décidé de faire appel pour la mise en scène à David Mackenzie après avoir vu Les Poings contre les murs (2014), film carcéral violent et réaliste porté par Jack O’Connell et Ben Mendelsohn.
Le scénario du film est signé Taylor Sheridan, qui jouait dans les deux premières saisons de Sons of Anarchy (et dans le tout début de la troisième) le policier taciturne David Hale. Il avait récemment écrit Sicario, violent film sur les cartels de drogue réalisé par Denis Villeneuve. Sheridan voit ces deux scripts comme les deux premiers volets d'une trilogie sur le "Nouvel Ouest".
David Mackenzie et le directeur de la photographie Giles Nuttgens ont opté pour une mise en scène minimaliste privilégiant les comédiens et la lumière naturelle du Nouveau Mexique. Tout a été fait pour que le spectateur ressente à fois la pression (sociale, économique mais aussi physique du fait du désert et du soleil écrasant) que cette région exerce et les émotions des personnages.
Pour évoquer le western, David Mackenzie a utilisé des caméras numériques de haute précision et au format scope (pour que le style visuel du film soit contemporain). Par ailleurs, le cinéaste a réduit au maximum le matériel de tournage. Il n'a par exemple pas utilisé de clap et de script sur le plateau, et a monté le film en même temps que le tournage.
Toujours dans une optique de réalisme, les décors naturels ont été privilégiés. La productrice Julie Yorn se souvient : "En faisant des repérages, on a, par exemple, été attentifs au nombre de banques qui ont dû fermer leurs portes et on a rencontré des propriétaires terriens en crise, tout comme Toby et Tanner. On constatait sur le terrain à quel point l'histoire était réaliste."
Pour l'anecdote, l'une des banques retenues par la production a été braquée une semaine après le tournage !
Pour les scènes des banques attaquées par les deux frères, le chef décorateur Tom Duffield a rénové plusieurs succursales désaffectées. L'équipe a par ailleurs pu tourner dans une agence en fonctionnement de Western Bank. Cette dernière a fermé pendant une journée pour accueillir le tournage.
Pour la scène du premier braquage, l'équipe souhaitait poser ses caméras dans la ville d'Archer City où a été tourné La Dernière séance en 1971. Mais pour des raisons de budget, elle n'a pas pu y tourner.