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willyzacc
78 abonnés
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3,5
Publiée le 2 mars 2013
L'actrice est vraiment habitée (et magnifique) sa prestation vaut 3 étoiles à elle seule, à côté le réalisateur nous dépeint un tableau de la femme musulmane oppressée qui trouve dans cette "Pierre de patience" un moyen de se libérer de tout ses non-dits et ses secrets. Un moment forcément éprouvant, mais un film marquant par son sujet et la façon dont ce monologue raconte tout.
Je sais que c'est l'auteur qui a réalisé et qu'il y a mis toute son ardeur , cependant je n'ai pas totalement adhéré éprouvant de la distance dans la beauté indéniable et la forme théâtralisante. C'est un cinéma qui porte pour moi une charge intellectuelle démonstrative un peu trop lourde , le jeu de l'actrice sublime cette maladresse quasi idéologique d'en avoir fait trop.
Atiq Rahimi a adapté son propre roman, qui dépeint la société supra-machiste afghane où la femme n'est qu'un objet. Un très beau film mais avec une vraie déception qui est la fin. Elle laisse en effet une impression d'eau de boudin car elle n'amène pas de vraie conclusion.
Avec "Terre et cendres", Atiq Rahimi avait déjà adapté l'un de ses romans au cinéma. Avec "Syngué Sabour", il s'attaque à livre éponyme, lauréat du prix Goncourt. Dans ce film, Rahimi ne s'éloigne guère du roman. Le sujet principal développé par l'écrivain/cinéaste est avant tout la place de la femme dans la société afghane, coincée entre la religion dans son application la plus rigoureuse et une tradition patriarcale, toutes les deux privatives de libertés. Alors quand son mari a sombré dans le coma, la femme libère sa parole et ses actes. Formidablement bien porté par Goldshifteh Farahani, "Syngué Sabour" souffre néanmoins de quelques longueurs et d'une froideur empêchant le spectateur de ressentir les émotions adéquates. Du coup, le film est assez plat malgré de nombreux passages intéressants et un sujet/contexte qui l'est tout autant.
"Ceux qui ne savent pas faire l'amour, ils font la guerre". Sorte de conte féministe en terre afghane (y a du boulot!). C'est un peu lent à se mettre en place et à tendance soporifique (après les explosions) avant la moitié mais au bout du conte, malgré l'austérité générale du sujet, c'est génial. L'actrice est superbe et le patriarcat en prend dans l'os. Une histoire de souffrances de femme, de timide émancipation et de lente désaliénation vis-à-vis de la religion. A voir.
Adapter au cinéma le Goncourt 2008 était une gageure. Pas tout à fait cinématographique, le monologue de cette femme au chevet de son mari dans le coma qui passe son temps à lui éponger le front ou lui glisser un tuyau d'eau sucrée dans la bouche! L'adaptation faite par l'auteur et Jean Claude Carrière a permis d'aérer l'action avec flash-backs sur le passé de la jeune femme ou en la baladant dans un Kaboul en ruine. Cependant, je n'ai pas été totalement convaincu par cette mise en images. L'histoire est toujours aussi forte mais peut être un peu conventionnelle. Le sort des femmes musulmanes est très souvent abordé en ce moment au cinéma et le film en pâtit un peu. Mais ici, il manque un vrai regard de cinéaste pour sublimer le propos. Aérer le film est un bon moyen de nous faire ressentir la vie oppressante de cette femme, considérée juste comme un bout de viande. Mais cela n'apporte guère plus au film. Ce sont les moment de face à face avec le mari que l'on attend. Et même si l'on en terrain trop connu, et même si la fin est banalement romanesque (mais pourquoi dans les histoires de femmes musulmanes, les maris sont si souvent stériles, une épidémie ?), j'ai aimé ces moments calmes et forts, très esthétiquement filmés. Ils sont portés par une sublime comédienne Golshifteh Farahani qui illumine l'écran par sa beauté, son talent, sa grâce. Vibrante d'émotion, de haine, de dévouement, d'hésitations, elle porte le film sur ses épaules et arrive à faire passer une vraie émotion ( sauf peut être dans la scène ratée où l'héroïne ne retrouve plus son Coran). La fin sur le blog
Voilà une juste cause, celle de la condition de la femme dans les pays musulmans… Voilà surtout un pertinent énoncé d’une évidence pourtant déniée par les tenants de tous les obscurantismes, celle que la femme est sujette au désir sexuel au même titre que les hommes. L’actrice principale, Golfishteh Farahani, iranienne exilée, est incontestablement très belle et possède un charisme remarquable. La progression de son récit à son mari mourant est très bien construite jusqu’à une fin un peu trop mélodramatique toutefois. Mais le principal bémol est à chercher du côté d’une mise en scène un peu trop académique et surtout d’un ensemble un peu trop convenu. Le sujet aurait mérité plus d’originalité et plus d’invention cinématographique. C’est malgré tout une œuvre intéressante et digne d’intérêt.
Oh que c'est joli ce conte au milieu de la guerre. ça pourrait se dérouler partout et c'est la force et la faiblesse du film, un peu irréel. Reste de jolis visages, une grande pudeur. Une œuvre à la fois très photographique dans ses portraits et très littéraire dans son écriture. Manque peut-être un encrage plus puissant dans la réalité?
Un film très poignant qui décrit la vie d'une femme afghane dans un pays en guerre. En délaissant ses deux filles à sa soeur, elle peut s'occuper de son mari, qui devient son confident puisqu'il est dans le coma et aussi s'occuper d'elle. Elle se lie d'amitié à un homme qui a voulu la violer en pensant que c'était vraiment une prostituée. Elle fait tout pour garder son mari jusqu'à la fin, mais on ne comprend pas vraiment si elle garde son amant.
Film sur une femme afghane tourné par un afghan. Le titre signifie Pierre de patience, le réalisateur doit être solide comme la pierre pour oser tourner cette confession intime, improbable une fois la burka posée. Il s’agit d’une réalité si lointaine de nous, que ce soit à cause de la guerre à durée indéterminée, ou de la présence d’une société machiste et rétrograde, que je me sens pas qualifié pour juger, condamner ou glorifier ce qui s’y passe. Il nous faut juste écouter sa voix, comme la Pierre, et les confidences qu’elle distille au fur et à mesure que les barrières entre dominant/dominée, entre vivant/mort, entre sensualité/reproduction sont effacées dans un univers chaotique et clos. Comme quoi, il n’y a pas de besoin de grands moyens techniques obligatoirement pour faire naitre une histoire qui interpelle et vous restera en mémoire. Qui peut penser une seconde que voiler une femme la rend invisible, c’est peut-être le contraire. Beaucoup moins transgressif que Much loved, le film de Rahimi s’aventure sur le terrain miné de la sexualité féminine en milieu musulman. Quel défi ! Quel pudeur pour évoquer des sujets tabous, quelle idée de génie, ce mort-vivant qui écoute avant de choisir entre le paradis et l’enfer. DVD sept 16
La belle Golshifteh Farahani incarne à merveille cette jeune victime culturoreligieuse qui devra, comme bien d'autres d'ailleurs , user de subterfuges pour survivre dans cette dictature islamiste, terriblement hypocrite et hostile à l'épanouissement, même le plus légitime, des femmes. Le commerce d'enfants et de toutes jeunes filles "au nom d'allah" est d'une indécence à la limite du supportable. J'en savoure d'autant plus la chance que j'ai eu de naître ici en france de parents civilisés et respectueux de mon intégrité. Joli film qui en dit long sur le supplice quotidien de toutes ces enfants, de toutes ces filles et de toutes ces femmes. عار على هذه الكلاب المسعورة.
Le film est beau, intense, la photographie est magnifique. Mais il y a quelque chose de trop lent, de suranné qui nuit à ce qui aurait pu être un chef d'œuvre.
Voila une actrice que j'aime beaucoup depuis plusieurs années et qui me donne toujours beaucoup d'emotion chaque fois que je la voit. La dans ce film assez surprenant , elle tient le film a bout de bras , et nous entraine avec crainte pour ce personage ou l'on se demande ou cela nous entraine Par contre la fin est toalement decalée spoiler: spoiler:
Je dois l'avouer, en voyant que c'était Atiq Rahimi lui-même qui s'était attelé à la réalisation de l'adaptation de son roman lauréat du Prix Goncourt, j'ai eu très peur. Il faut dire que les précédents d'écrivains auto-proclamés metteurs en scène n'étaient pas là pour me rassurer : Houellebecq, Alexandre Jardin, Eric-Emmanuel Schmitt pour ne citer qu'eux avaient démontré a contrario que réalisateur, c'est un métier. La lecture de sa biographie a commencé à me rassurer : il a suivi des études d'audiovisuel, et celle de l'équipe du film a achevé de me tranquilliser : avec Jean-Claude Carrière à l'écriture, Thierry Arbogast à la photographie et Hervé De Luze au montage, il serait bien accompagné.
Je n'avais pas lu le roman, mais la lecture du synopsis m'a interrogé : comment tenir la distance d'un long métrage avec quasiment pour seule trame le monologue d'une femme face à son mari à l'état de légume ? Comment maintenir de l'intérêt à cette suite de séquences d'analyse lacanienne ? La réponse tient en un nom : Golshifteh Faharani. Découverte dans " A propos d'Elly", confirmée dans "Mensonge d'Etat" et "Si tu meurs je te tue" du réalisateur kurde Hiner Saleem, l'actrice iranienne constate "Je suis française aujourd'hui, c'est mon seul passeport", bannie de sa patrie d'origine pour avoir dévoilé un sein dans le clip de Mondino pour les Césars 2012. Dans "Syngué Sabour", elle est présente à l'écran dans presque toutes les scènes, et ô combien présente. Par la seule force de sa voix rauque et de sa langueur tourmentée, elle parvient à maintenir la tension de cet exercice si difficile et si artificiellement littéraire du monologue intérieur déclamé à voix haute.
Dans les exercices d'improvisation théâtrale, celui qui consiste à s'adresser à un autre qui reste impassible en déclinant toute la gamme des émotions est incontestablement un des plus durs. C'est pourtant à cet exercice que se livre Golshifteh Farahani pendant une heure et demie : "J'y vais, d'accord ?... Mais pourquoi je demande la permission ?", "C'est toi qui es blessé, et c'est moi qui souffre..." La linéarité de ce face à face à sens unique est rompue par le recours aux flashbacks qui apparaissent au cours du récit de la jeune femme, comme celui sur son père qui élevait des cailles de combat et qui vendit sa fille de 12 ans pour éponger une dette suite à un pari perdu, ou celui de son mariage où l'époux parti au front est remplacé par son poignard, mais aussi par l'intrusion de la guerre dans l'espace clos de la maison, où chaque bruit venant de l'extérieur annonce une menace.
Atiq Rahimi dont c’est la première réalisation, adapte son propre roman du même titre, nous raconte avec émotion et sensibilité l’histoire de cette femme racontant ses souvenirs, ses désirs et ses envies à son mari dans le coma. Ce Syngué Sabour est une œuvre singulière, montrant et dénonçant la détresse d’une femme afghane, qui mêle des sentiments de doutes, de remords, de désirs… Le film doit entièrement, ou du moins énormément à sa jeune, mais néanmoins époustouflante actrice, Golshifteh Farahani qui signe une performance excellente et qui confirme tout le bien que l’on pensait déjà d’elle. Elle insuffle au film à elle seule cette touche d’émotion et de justesse. Elle le sublime considérablement. L’œuvre constitue une auto-adaptation belle et réussie. Ce qui marque le plus dans cette « pierre de patience » sont ces longues scènes de confessions. C’est par là que Rahimi tire l’essentiel de son film, de sa beauté et de son émotion. Il parle d’amour, du désir, du plaisir, du mensonge, de sexe. C’est osé lorsqu’on connait les tabous qui habitent ce pays.
Malgré la beauté froide et saisissante de l’œuvre de Rahimi, la justesse est présente, mais l’émotion n’est pas totale. Il manque à ce Syngué Sabour, l’étincelle, ce petit truc en plus qui ferait son immense force et son authenticité et qui le consacrerait au rang des grands films.