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    Alceste à bicyclette
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    3,5
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    tixou0
    tixou0

    638 abonnés 1 972 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 août 2014
    Le cinéma français n'est pas mort. A preuve ce petit bijou d'intelligence et de verve, par un Philippe Le Guay très en forme. Variation sur la misanthropie, littéraire et vécue tout à la fois, avec une mise en abyme grâce à des italiennes s'enchaînant entre Gauthier et Serge, le premier s'essayant à sortir le second de son isolement amer. L'appropriation de l'oeuvre maîtresse de Molière par les duettistes fait le film, dans un échange façon ping pong jubilatoire, où les rôles ne sont pas fixés entre "Alceste" et "Philinte", sous l'oeil amusé d'une Célimène improvisée (et transalpine - Maya Sensa, découverte dans "Nos meilleures années"). Ces comédiens jouant des comédiens répétant une comédie sont de première force et légitimité pour un projet ambitieux (théâtre et études de moeurs : où finit l'un, où commencent les autres ?), mais mené avec légèreté et malice : Fabrice Luchini (sa 4ème fois avec Le Guay) et Lambert Wilson sont magnifiques tous les deux. Les personnages secondaires existent vraiment (chauffeur de taxi, agent immobilier, patronne d'hôtel et sa nièce débutant dans le "X", agent de Gauthier...), la mise en scène est fluide et élégante, Ré est bien en situation, et non simple dépliant touristique, et la bicyclette est un fil rouge bien venu... Très bon moment, drôle aussi !
    benoitG80
    benoitG80

    3 325 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 29 janvier 2013
    "Alceste à bicyclette" me laissait sceptique au départ et dans le même état à l'arrivée ! Cette virée à bicyclette ne sera pas mémorable même avec comme toile de fond Molière et l'île de Ré !
    Il faut quand même reconnaître que la rencontre de ces deux acteurs que tout oppose, sonne faux et se révèle vite ennuyeuse faute à un scénario un peu léger et à un manque de pédagogie vis à vis du public !
    En effet, même si on sait que chaque acteur rêve au fond de lui même de se voir sur les planches, on a du mal à imaginer dans la peau de Lambert Wilson, un héros de série télévisée, adulé du public gagnant 200000 euros par épisode (!), aller retrouver son ami et acteur "has been", Fabrice Luchini qui vit en ermite sur l'île de Ré dans une jolie maison héritée d'un oncle lointain ! (Que c'est simple et facile au cinéma puisque ça se produit toujours et jamais dans la vraie vie !)... Tout cela pour le projet un peu fou de remettre en scène le Misanthrope de Molière, rien que ça !
    Mais bon, passons encore...
    Après s'être ennuyé trop longtemps, un soupçon d'intérêt se met enfin en place quand les enjeux (beaucoup trop mal définis), deviennent un peu plus sérieux car à ce moment, le véritable jeu attendu s'installe entre nos deux amis pas si amis que cela, chacun essayant de manipuler l'autre... Cependant, ces deux acteurs trop narcissiques vont tout de même nous lasser par leur suffisance, leur égo dont le spectateur n'a rien à faire tant le jeu de chacun semble plat et fade sauf quand justement, ils répètent les alexandrins de Molière... Et même si le beau, riche et gentil acteur va se découvrir le plus odieux des deux, rendant le Misanthrope (qu'est lui même Serge) ô combien toujours actuel et universel, on reste cependant sur sa faim devant ce film bancal ! Film qui hésite en effet entre un certain sérieux et des touches d'humour tellement inattendues à en devenir presque curieuses ou bizarres, mais qu'il aurait peut-être fallu développer davantage pour rendre cette histoire plus étonnante, plus légère, en un mot plus drôle pour donner un minimum de plaisir au public !
    Il reste de très bons moments très révélateurs comme celui où Gauthier va vouloir montrer un de ses épisodes télévisés et se retrouver ainsi humilié par Serge ! Et à ce sujet, c'est justement toute la différence de philosophie entre ces deux êtres qui est au fond mal explicitée et mal posée, en nous privant du même coup des clés utiles pour comprendre la problématique du film...
    Au final, du cinéma pour une performance de deux comédiens sans échange, sans partage avec le spectateur qui reste lui, sur la touche !
    Estonius
    Estonius

    2 552 abonnés 5 254 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 février 2014
    Un sujet sérieux puisqu'il est question de misanthropie, un traitement léger où l'humour n'est pas absent, des personnages secondaires loufoques, une confrontation étonnante par Molière interposé et un Fabrice Luchini au sommet de son art (le voir jouer est un plaisir de fin gourmet). Que du bonheur, sauf que ça se met à cafouiller pas mal vers la fin (les deux dernières scènes étaient-elles vraiment nécessaires ?). Un bon moment de cinéma.
    chrischambers86
    chrischambers86

    12 144 abonnés 12 157 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 13 juin 2015
    On ne peut pas être sur l'Ile de Rè et ne pas faire de vèlo! De plus, c'est dans les petites choses que l'on voit les grands acteurs! Fabrice Luchini et Lambert Wilson sont formidables! L'un est un acteur retirè et dègoûtè de tout dans une maison sur l'Ile de Rè, l'autre une vedette de la tèlèvision venu le convaincre de remonter sur scène pour jouer « Le Misanthrope » de Molière! Le rèalisateur Philippe Le Guay filme les rèpètitions et la vie avec une jolie italienne qui vient se mêler à ce tête-à-tête! Contre toute attente, "Alceste à bicyclette" est un film reposant où l'on croit à ses deux acteurs principaux! On n'a aussi tout le quotidien qui s'intègre à cette histoire attachante : les rencontres, l'aubergiste, la jeune fille qui fait du X (il faut voir Laurie Bordesoules lire « Le Misanthrope » dans une scène èmouvante parce que ça nous fait redècouvrir Molière de façon moderne). Avec la chanson oblige de Montand, « A bicyclette » et une rèplique gèniale (dû à la diction parfaite de Luchini) du « Misanthrope » : « Trop de perversitè règne au siècle où nous sommes et je veux me tirer du commerce des hommes. Allons, c'est trop souffrir les chagrins qu'on nous forge. Tirons-nous de ce bois, et de ce coupe-gorge puisque entre humains, ainsi, vous vivez en vrais loups. Traîtres, vous ne m'aurez de ma vie, avec vous. ». Un très bel hommage au thèâtre entre certitudes et dèsenchantements avec un dècor absolument magnifique : l'Ile de Rè en morte saison...
    tony-76
    tony-76

    1 020 abonnés 1 410 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 15 mai 2013
    Un film dont je n'est guère apprécié. Cette production est ennuyante malgré d'assez bon dialogues, le scénario tourne en rond dans ce huit clos. Mais on notera la performance de ce duo dynamique qui fonctionne à merveille. Film qu'on recommandera sans doute à nos profs de français.
    annereporter94
    annereporter94

    47 abonnés 1 006 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 janvier 2014
    Un vrai régal... Au début, on s'interroge un peu et puis on se laisse embarquer par deux fabuleux acteurs. Que Pierre Murat de "Télérama" n'ait pas aimé est un gage de qualité...
    Hastur64
    Hastur64

    196 abonnés 2 289 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 décembre 2013
    Je dois admettre que c’est vraiment à reculons que je me suis mis à regarder « Alceste à bicyclette » peu convaincu par la bande-annonce et inquiet de me retrouver devant un film à la gloire de ces deux principaux interprètes et un peu trop boursouflé de tics artys et d’intellectualisme prétentieux. Heureusement c’est un spectacle vraiment réussi qui s’est offert à moi où des acteurs en passant par l’intrigue et les dialogues, tout était d’une rare qualité. Le duo, ou duel c’est selon, entre Fabrice Luchini et Lambert Wilson est une vraie merveille d’interprétation où les deux acteurs se fondent totalement dans leur personnage avec une rare réussite. Luchini notamment n’a jamais été, en tout cas à mes yeux, aussi bon, bien loin des tics de jeu avec lesquels il ne cesse de s’auto-parodidier à longueur de temps sur les plateaux de télévision. Il est magistral et particulièrement hilarant dans la scène de répétition où il est coupé sans arrêt par un portable ; vraiment la scène la plus drôle du film. L’intrigue est un bijou de progression de la psychologie des personnages qui se révèlent finalement pas si éloignés l’un de l’autre qu’ils ne le pensent et qui ressemble à une lutte d’ego à fleurets mouchetés. Le film n’est jamais ennuyeux et même dans ces moments les plus lents ou les plus anecdotiques réussi toujours à capter l’attention du spectateur. Bref sous ses airs un peu pompeux et très intello-chiant, « Alceste à bicyclette » s’avère être un bijou plein d’humour qui donne presque envie de relire la pièce de Molière. À voir sans hésitation pour la prestation des acteurs également convaincante.
    Alain D.
    Alain D.

    505 abonnés 3 212 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 juin 2016
    Cette bonne comédie écrite et réalisée par Philippe Le Guay nous délivre un film tout en sensibilité, un film peu commun ou les acteurs jouent des acteurs. L’image est très belle et les dialogues savoureux. Le scénario nous conte une histoire incroyable ou les acteurs du Misanthrope finissent par devenir leurs propres personnages. La «confrontation» Fabrice Luchini - Lambert Wilson est grandiose.
    Après « Les Femmes du 6e étage » (2011, 4.5*) et « Floride » (2015, 3*), « Alceste à bicyclette » est ma troisième approche de ce réalisateur que j’apprécie beaucoup.
    Le pitch : Gauthier Valence l’acteur vedette de la télévision arrive sur l’ile de Ré. Il vient voir son ami Serge Tanneur pour lui proposer un rôle dans sa nouvelle pièce : Le Misanthrope. Serge, lui aussi acteur retiré de la vie publique depuis 3 ans, vit comme un ours solitaire ; il va être difficile de le convaincre à remonter sur scène…
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 28 janvier 2013
    "Alceste à Bicyclette" est un film très drôle. Ceux qui apprécient Fabrice Luchini seront ravis. Au top de sa forme, il livre ici la performance qu'on attend de lui, à travers un personnage reclus, bougon, désagréable, méchant mais parfois attachant. Le duo qu'il forme avec Lambert Wilson fonctionne très bien. Wilson, lui, surprend dans ce répertoire comique, et s'en sort très bien. Les décors et les costumes sont très bien travaillés et fonctionnent comme les extensions des personnages (la maison de Luchini et ses jolis murs decrepit, les costumes de Wilson).
    En revanche, on peut reprocher au film son manque de souffle et son rythme, qui s'articule entre séquences de répétitions (de la pièce qu'ils préparent, Le Misanthrope) et scénèttes drôlatiques (balades à vélo, repas). Les séquences de répétitions sont parfois lourdes, de par leur côté "théâtre enregistré" (Le Guay pose sa caméra et se contente de filmer ses talentueux comédiens).
    L'assemblage ainsi obtenu est inégal, laissant parfois le spectateur sur le bord de la route, se demandant où il va. C'est dommage, car certains éléments narratifs sont bien préparés et bien orchestrés. Le Guay frôle de temps en temps le côté parisianiste et nombriliste (regard sur la province pas forcément flatteur, sauvé par le caractère empoté des deux parisiens immigrés) qu'on reproche tant à Pascal Bonitzer. La fin, amère et à contre-courant du reste du film, pourra en surprendre certains.
    "Alceste à Bicyclette" est une comédie plaisante et franchement sympathique, mais qui souffre, hélas, d'un léger problème de structure.

    Source: Plog Magazine, les Critiques des Ours
    http://lescritiquesdesours.blogspot.fr/2013/01/alceste-bicyclette.html
    Maqroll
    Maqroll

    134 abonnés 1 123 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 29 avril 2013
    Tiens ! se dit Fabrice Lucchini, depuis toujours je rêve de monter Le Misanthrope… et de me donner le rôle d’Alceste, ce rôle admirable, l’un des plus beaux du répertoire classique français… Mais comme il est un peu trop paresseux - ou simplement lucide - il va adopter une démarche similaire à celle d’Al Pacino dans son Looking for Richard, c’est-à-dire se contenter de faire un film autour de la pièce choisie et d’en montrer de larges passages en prenant soin de se donner le beau rôle (à tous les sens du terme). Malheureusement, ce qui fonctionnait à merveille avec Pacino ne marche pas ici. Tout d’abord, Lucchini, encore plus paresseux que son homologue américain, confie la réalisation à son metteur en scène fétiche, Philippe Le Guay… Celui-ci a pu se montrer à son avantage précédemment et notamment dans le drôle et pertinent Les Femmes du sixième étage, où Lucchini était étonnant de sobriété. Mais comme ici, c’est Lucchini qui dirige, adieu la sobriété et adieu surtout la mise en scène… Le cinéma, c’est avant tout l’image, je n’en démordrai jamais. En dehors de quelques cartes postales de l’île de Ré, d’image il n’y a ici point. C’est d’ailleurs fort dommage car le propos n’était pas inintéressant en soi : l’idée de transposer Le Misanthrope dans le petit monde des acteurs d’aujourd'hui, celle de faire se confronter deux « monstres » tels que Lucchini et Lambert Wilson, celle d’y introduire une rivalité de femmes, celle encore d’y ajouter une Célimène bis qui viendra subrepticement découvrir les vraies valeurs du théâtre… Mais au final, tout est gâché par une imprécision qui tue : ainsi les remarques sur la diérèse : très juste en effet, ôter un pied à un alexandrin, c’est du vol… sauf que c’est précisément ce que fait Lucchini dans les premières « italiennes » qu’il pratique avec son partenaire… les italiennes… Ah, l’admirable terme qui montre que l’on s’y connait vraiment en théâtre ! Sauf que les italiennes sont des filages de texte à toute allure dans lesquelles on cherche juste à se mettre le texte en mémoire et pas des répétitions où l’on a le souci du jeu… des détails certes… mais Dieu gît dans le détail ! Enfin, la conclusion est sans saveur, convenue et au bord du ridicule. Deux étoiles pour les deux protagonistes qui font étalage avec des dictions admirables de tout leur savoir-faire de comédiens, ainsi que pour la bonne idée de départ. Mais le couple Le Guay–Lucchini nous doit une sacrée revanche.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 8 septembre 2013
    A dire vrai, j'apprécie Luchini et Lambert Wilson, mais je suis sortie déçu du film qui ne remplit aucune de ses promesses affichées. Plutot que de construire une histoire à part entière, on assiste à une répétition de Moliere dont les parallèles avec les personnages nous sont asséné avec volontarisme édifiant. Un scénario bancal, qui peine à nous intéresser à son sujet et donc le didactisme devient pesant.
    septembergirl
    septembergirl

    570 abonnés 1 069 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 9 mars 2013
    Une comédie dramatique, sur fond de pièce de théâtre, lente et prévisible, avec un scénario des plus minces. Le jeu d'acteur de Fabrice Luchini est poussé à l'extrême et finit par agacer, quant à celui de Lambert Wilson, il sonne creux. Les scènes de répétition du "Misanthrope" sont à n'en plus finir. Une réalisation inutile, d'un profond ennui ! Vraiment trop littéraire et théâtrale !
    conrad7893
    conrad7893

    263 abonnés 1 679 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 21 mai 2013
    film plat qui fait étalage du talent oratoire de lucchini
    pourtant fan de celui-ci je me suis ennuyé dans ce film
    de belles vues de l'île de ré en morte saison
    un affrontement théâtral de deux grands acteurs
    à part cela
    rien à dire
    Charles R
    Charles R

    48 abonnés 424 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 février 2013
    Depuis "L'année Juliette", Fabrice Luchini est devenu la star fétiche de Philippe Le Guay dont on a tant apprécié "Le coût de la vie" et "Les femmes du 6ème étage". Et chaque fois, il se produit comme une étincelle qui ravit les spectateurs. Alors jugez: un sujet concocté par Fabrice Luchini et supervisé par Philippe Le Guay, il y a vraiment de quoi faire notre bonheur. D'autant qu'il s'agit de misanthropie et de théâtre, autrement dit tout pour plaire à notre Fabrice national. Et quand le misanthrope s'appelle Alceste et que le texte qu'un certain Gauthier, comédien réputé (Lambert Wilson), vient proposer à Serge (Fabrice Luchini), comédien retiré du monde des planches et désormais voué à une misanthropie sans relâche, est d'un certain Molière, alors toutes les conditions sont réunies pour nous donner un petit chef-d'oeuvre plein d'humour et de finesse. Bien sûr il y aura les raffinés et les snobs qui se récrieront face à l'indigence du scénario, mais il y aura aussi le public qui osera ne pas bouder son ravissement face à ce duo de comédiens exceptionnels qui prennent du plaisir à jouer - et réellement ce qui s'appelle jouer - autour d'un texte-phare de notre littérature dramaturgique dont il fait bon égrener les mots en soulignant les vertus de l'alexandrin, diérèses à l'appui. Il est vrai que la trame de l'intrigue secondaire est fort légère: amour, trahison et vengeance pour résumer en quelques mots ce qu'on pourrait désigner sous le nom de "comédie et proverbe" à la Musset (ou bien, cinématographiquement parlant, à la Rohmer). Mais est-ce vraiment ce que l'on retiendra de ce film qui est d'abord un film d'acteurs (pardon, Maya Sansa!), un film qui repose sur la complicité de deux comédiens qui sont ce qu'on pourrait appeler des joueurs nés?
    dougray
    dougray

    213 abonnés 1 904 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 10 juillet 2013
    Malgré un pitch et une affiche laissant clairement entendre qu’on n’est pas face au blockbuster de l’année mais bien devant un film d’auteur, j’avoue que j’attendais beaucoup de cette confrontation entre deux fantastiques acteurs amoureux du théâtre et de leur joute verbale enflammée. Au final, "Alceste à bicyclette" restera, pour moi, comme un sommet de prétention, la fois bobo, bavard et terriblement long ! Il faut dire que le réalisateur, Philippe Le Guay, n’y est pas aller de main morte et a cumulé tous les ingrédients du film d’auteur typiquement parisien avec les acteurs théâtreux qui snobent l’industrie du cinéma et vomissent tout ce qui a attrait à la télévision, son adoration limite sectaire pour la littérature classique, ses scènes d’intimité sans le moindre intérêt, ses ballades à vélo sur l’Ile de Ré… Dans cette optique, "Alceste à bicyclette" impose, comme une évidence, que le Misanthrope est une merveille, appréciée de tous et à laquelle on en peut pas attenter… soit un postulat de départ un peu autoritaire qui ne laisse pas beaucoup le choix aux spectateurs. Difficile, dès lors, de ressortir de ce film sans considérer comme "inférieure" toute personne n’ayant pas lu l’intégrale de Molière… ce qui est assez moyennement agréable lorsqu’on se trouve effectivement dans cette catégorie ! D’ailleurs, le principal défaut du film est, sans doute, de s’adresser à un public d’initiés, qui connaît parfaitement l’histoire du "Misanthrope"... à défaut de quoi il est quasiment impossible de saisir les allusions constante du scénario à l’œuvre de Molière (à commencer par le rôle perturbateur de Francesca, inspirée de Célimène), le spectateur "inculte" (dont je fais partie) ne pouvant, tout au plus que comprendre que les deux héros sont une projection d’Alceste et Philinte. Le réalisateur a visiblement oublié qu’il n’était pas au théâtre mais bien sur un plateau de cinéma… oubliant, au passage, les règles les plus élémentaires de montage (certaines coupures piquent les yeux), de dialogues (tout sonne faux ici) et, plus étonnant, de direction d’acteur ! Bien qu’étant fan de Fabrice Lucchini et de Lambert Wilson (deux de nos meilleurs acteurs actuels), je me suis particulièrement emmerdé devant leurs interminables répétitions, qui n’est, au final, rien d’autre que de la lecture de texte, parfois émaillée de commentaires sur l’œuvre. Le Guay aurait été bien avisé de se souvenir qu’au cinéma, les spectateurs ne sont pas en admirations devant des acteurs au seul motif qu’ils connaissent leur texte par cœur… même s’il s’agit d’un texte "noble". Même leurs scènes hors répétitions sont d’un ennui puissant puisque Lucchini se contente d’être la caricature de lui-même (le drôlerie en moins) et Wilson a du mal à faire oublier son improbable brushing, les deux acteurs étant, il est vrai, peu aidés par des dialogues très artificiels. Quant aux seconds rôles, ils souffrent de la surexposition des deux vedettes et se voient privés de toute substance, y compris Maya Sansa qui campe une voisine italienne sans intérêt (si ce n’est le prétexte fumeux de balancer une italienne lors de répétitions… à l’italienne). J’avoue, d’ailleurs, que je n’ai absolument pas compris ce que le réalisateur a voulu dire avec ce film (le réalisateur semblant se mettre du côté du misanthrope contre le gentil de l’histoire qui aura eu le tort de déraper une fois), de même que je ne comprend pas la bienveillance des critiques sur le ridicule de certaines scènes, à la fois éculées et hors de propos (les chutes à vélo, la bagarre sur le marché, le déballage final…) mais également sur le dispersement inutile du scénario vers certaines sous intrigues (la rancœur du chauffeur de taxi envers Gauthier, les aspirations de comédienne de l’actrice porno…). Bref, "Alceste à bicyclette" est, pour moi, un monstrueux raté d’une invraisemblable prétention, qui semble sorti d’un univers complètement déconnecté de la réalité et où il ne se passe finalement rien. Seuls points positifs : l’échange sur la "double péné à 8h du matin" qu’on n’attend pas là (mais qui fait un peu intellectuel qui s’encanaille) et l’enrichissement de ma culture personnelle puisque, maintenant, je sais que le misanthrope de Molière s’appelle Alceste.
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