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dagrey1
100 abonnés
655 critiques
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4,0
Publiée le 19 janvier 2015
Plaute écrivait: l'homme est un loup pour l'homme. En ces temps sombres d'obscurantisme, je tire mon chapeau à Faith Atkin, d'origine turque, pour ce film bouleversant tellement contemporain qui nous rappelle le triste sort de la minorité arménienne durant la première guerre mondiale à l'image de ce que peuvent connaitre certains minorités de la région aujourd'hui. Le film est fort, violent par moment et on suit avec beaucoup d' émotion les pérégrinations de Tahar Rahim, l'interprète de Nazareth, qui tient là son plus beau rôle depuis le prophète. Un film qui fait réfléchir à l'heure où la Turquie est de moins en moins laique, the cut comme Midnight express, ne lui fera certainement pas une bonne publicité. The cut est l'autre grand film de ces dernières années sur les heures terribles de l'histoire avec the city of life and death!
Fatih Akin est le premier cinéaste turc à réaliser un film traitant du génocide des Arméniens de 1915, premier grand génocide du XXe siècle. C'est déjà un grand courage à saluer tant le négationnisme est répandu dans son pays d'origine. On sait l'entreprise extrêmement difficile. Le sujet du film d'Atom Egoyan "Ararat" était justement l'impossibilité de faire un film sur le sujet. On est très vite en dessous de la réalité comme les déportés d'Henri Verneuil dans Mayrig qui semblaient faire du trekking dans le désert. Seul Henrik Malian dans Nahabed avait réussi à nous communiquer quelquechose en prenant le sujet par l'aspect conséquences. Des survivants mutiques ayant perdus leur famille reconstruisaient un couple après le Grand Crime. Par l'intermédiaire d'un pommier perdant allégoriquement ses fruits roulant et flottant dans un océan on comprenait la tragédie de la dispersion. Ici, nous suivons le destin d'un Arménien de Mardin en 1915 au Dakota du nord en 1923. Plusieurs messages dans l'espace et le temps. Akin a expliqué que 1923 était un message adressé à la République de Turquie dont est la date de fondation officielle. Le film n'explique pas que le génocide des Arméniens en constitue le crime fondateur mais le suggère par juste ce découpage temporel. Le passage par le sud des Etats-Unis, Minneapolis et le Dakota du nord sont une occasion de tisser des fils vers d'autres persécutions (ku kux klan, antisémitisme, Indiens d'Amérique). Comment représenter le génocide lui-même ? Akin essaie de balayer plusieurs aspects afin de respecter l'historiographie. Le versement des recrues arméniennes dans des bataillons de travail avant leur liquidation, la déportation des femmes, enfants et vieillards vers le désert de Syrie, l'extermination par des unités de tueurs de l'Organisation Spéciale constituées par des droits communs libérés de prison, le viol des femmes et l'enlèvement des enfants récupérés par des tribus bédouines ou kurdes, le travail de leur récupération par des missionnaires danoises. Enfin les camps du désert de Syrie véritables mouroirs. La scène du camp de Ras-el-aïn est poignante. Les égorgements des hommes résonnent étrangement avec l'actualité récente. Ce qui manque c'est le nombre, le réalisateur a peut-être voulu montrer que les caravanes de déportés ont été déjà décimées en route puisqu'on est à l'extrême sud-est du peuplement arménien et de l'itinéraire de déportation mais cela est difficile pour le spectateur de se représenter l'ampleur du crime. Difficile aussi de comprendre le rôle des autorités de l'état. L'apparition de l'adjoint du gouverneur de Diyarbakir à la frappante ressemblance avec le vrai Docteur Réchid est le seul élément suggérant l'implication de l'Etat. La seconde partie se concentre sur la recherche des enfants perdus du héros devenu muet jusqu'en Amérique. C'est Tahar Rahim qui l'interprète. Les personnages parlent vraiment arménien, turc et arabe et non anglais comme dans d'autres films. Un film courageux à voir plus intéressant que l'intemporel Winter sleep.
Le destin individuel d’un arménien dans l’Empire Ottoman de 1915 à 1923, Nazaret Manoogian. Son périple du Proche-Orient jusqu’à Cuba et les Etats-Unis pour retrouver ses filles.
Le génocide arménien, évoqué est très présent dans la première partie du film. Les massacres de masses ne sont pas mis en scène. Nazaret en effet, enlevé à sa famille en 1915 et obligé de travailler pour les Ottomans, sera fait prisonnier parce qu’il refuse de se convertir à l’Islam. Il échappe de peu à une exécution puis va fuir jusqu’à Alep. En chemin il croise d’autres victimes des ottomans et traverse un terrible camp de déportés arméniens en Syrie.
S’il reste en vie, c’est essentiellement grâce à des rencontres salutaires avec quelques bonnes personnes qui lui viennent en aide ou l’épargnent.
Tahar Rahim donne à son personnage une lumière de bienveillance qui lui permet de toujours rester humainement digne.
C’est un film que je conseille vivement, très courageux (un des rares films sur les arméniens du début du 20ème siècle) et détaillé, remarquable pour cela.
Tres beau film à voir sur grand écran et en VO! Sans pathos ni horreur ni manicheisme, le realisateur nous plonge dans l'avant le pendant et l'apres génocide armenien avec des acteurs magnifiques ainsi que les paysages! Tres belle histoire aussi d'amour paternel! Un film engagé à soutenir en effet!
Un film qui ne plait pas a la critique j'y vais' eh bien j'ai bien fait, une remarquable épopée très bien filmée, des paysages magnifiques, des interprètes justes et emouvants, Tahar Rahim époustouflant dans un rôle muet tout est dans le regard. Pour aimer ce film il faut connaître un peu l'histoire du monde , un peu long parfois mais ça passe. A voir pour les amateurs de grands films
Dimanche en fin d'après-midi, je me suis dirigée dans un cinéma (seulement 11 à Paris) pour regarder le film The cut. Avant tout, et parce que c'est aussi ça être artiste, je tenais à remercier Faith Akin d'avoir eu le courage de réaliser un film sur le génocide arménien, d'avoir pris position. Un siècle après 1915, il est menacé de mort. The cut à le mérite de nous instruire sur le premier génocide du 20e siècle tue par les médias, les programmes d’histoire, certains gouvernements internationaux et le gouvernement turque. Je salue également Tahar Rahim d'être sortie d'une certaine zone de confort et d'avoir fait un choix audacieux de personnage. C'est à chaque citoyen de soutenir ce film en allant le voir et en participant au bouche à oreille pour qu'il reste à l'affiche, afin que chacun puisse connaître son Histoire.
Film bizarrement très peu diffusé en salles alors qu'il aborde un sujet très complexe avec intelligence. Si la trame du film porte sur le génocide arménien, il ne faut pas céder à l'imminence du centenaire de ce terrible évènement pour réduire le film à ce sujet. Fatih Akin choisit de prendre de recul et d'éclairer le génocide arménien d'un autre évènement tragique et qui a également ses controverses historiques et politiques, celui du massacre des Indiens d'Amérique. Pour moi la volonté d'Akin de dresser un parallèle entre ces deux histoires transparaît dans la scène de viol dont est témoin le personnage principal Nazareth (interprété par un grand Tahar Rahim) lorsqu'il se trouve aux Etats Unis à la recherche de ses filles. Commis par un Américain sur une Indienne, ce crime réveille le traumatisme de celui auquel Nazareth avait assisté lorsqu'un soldat ottoman s'était jeté sur une Arménienne. Fatih Akin parvient ainsi à universaliser sa critique des peuples qui en arrivent à nier l'humanité d'un autre, les forçant à se déplacer, si ce n'est à les déporter. Ce n'est donc pas un documentaire et je trouve donc dommage d'avoir voulu afficher des dates alors que l'approche est thématique, universelle et non chronologique.
Que le héros de cette histoire se retrouve muet après le génocide arménien est une belle métaphore des événements de 1915. Qu'un turc allemand s'associe à un américano-arménien est un formidable projet. Ce qui m'a troublé au cours du film, c'est que Tahar Rahim, alias Nazareth Manoogian, se voit parfois traité de "juif", alors qu'il joue le rôle d'un arménien, atteste de l'absurdité des préjugés racistes, antisémites ou prônant telle ou telle religion. La traversée de cet homme pour tenter de retrouver ses filles jumelles est une véritable odyssée. Il rencontre la solidarité entre arméniens, survit grâce aux hallucinations auditives, qui l'extraient d'états comateux, durant lesquels il pourrait mourir : il entend ses proches l'appeler, le ramener à la vie. Voici un film émouvant, qui vient dire l'absurdité des rivalités religieuses, ethniques, communautaristes.
Une très bonne surprise. The Cut est un film attachant sur un pan d'histoire que l'on connaît très mal. Tahar Rahim est magnifique de justesse alors qu'il incarne un muet. J'ai adoré ce film pour lequel je pensais pourtant m'ennuyer. Les paysages sont très bien filmés. L'errance du personnage principal et sa quête pour retrouver ses filles n'est jamais ennuyeuse. Une excellente sensibilisation au génocide arménien, et cela avec beaucoup de finesse. Bravo et merci pour ce bon moment
C'est sûr que si l'on est adeptes de film hollywoodiens ou si l'on ne s'intéresse pas un minimum à l'histoire mieux vaut rester chez soi ou aller matter un film grand public, je l'ai vu j'en sort ému, tahar à réalisé un exploit, pas évident de jouer le rôle d'un homme devenu muet , des décors à de grande beauté des costumes magnifiques,le film de l'année sans hésiter.
Entre Chemin de croix et un chemin pour la vie, le spectateur accompagne Nazaret à travers les magnifiques paysages de l'Anatolie dans l'espoir de retrouver ses deux filles. Film très inspiré aux accents religieux et au l'âcre parfum d'une réalité historique toujours d'actualité. D'abord, impossible de ne pas reconnaître la marche Christique du personnage. De nombreux symboles et évènements rappellent la Passion du Christ. La ressemblance avec la Vierge Marie des deux filles photographiées est d'ailleurs troublante. Ensuite, le sujet lui-même est très intéressant et très peu abordé au cinéma. Le génocide arménien, non reconnu par les pouvoir publics turcs successifs. Jusqu'à aujourd'hui. Un film contemplatif à la Terrence Malick et une image très proche des films de Sergio Leone, tout ceci porté à l'écran par un Tahar Rahim éblouissant comme d'habitude. The Cut (la blessure en français) nous aide à croire.
J'ai voulu voir ce film avec une amie arménienne ; très beau film, quelques images très dures, paysages magnifiques. Nous avons adoré ce récit de bout en bout.