Que le héros de cette histoire se retrouve muet après le génocide arménien est une belle métaphore des événements de 1915. Qu'un turc allemand s'associe à un américano-arménien est un formidable projet. Ce qui m'a troublé au cours du film, c'est que Tahar Rahim, alias Nazareth Manoogian, se voit parfois traité de "juif", alors qu'il joue le rôle d'un arménien, atteste de l'absurdité des préjugés racistes, antisémites ou prônant telle ou telle religion. La traversée de cet homme pour tenter de retrouver ses filles jumelles est une véritable odyssée. Il rencontre la solidarité entre arméniens, survit grâce aux hallucinations auditives, qui l'extraient d'états comateux, durant lesquels il pourrait mourir : il entend ses proches l'appeler, le ramener à la vie. Voici un film émouvant, qui vient dire l'absurdité des rivalités religieuses, ethniques, communautaristes.