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Julien D
1 214 abonnés
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3,0
Publiée le 18 janvier 2015
Alors qu’il nous a habitués à des histoires d’amour contemporaines et souvent interethniques visant à révéler, sous un angle intimiste, le choc des cultures engendré par l’immigration turque en Allemagne, dont il est lui-même issu, Fatih Akin change radicalement de registre en réalisant une fresque historique beaucoup plus classique. Son projet est né de sa rencontre avec le scénariste arménien Mardik Martin qui, dans les années 70, officiait en tant que plume de Martin Scorcese et que l’on croyait disparu depuis plus de trente ans. Ensemble, ils ont fait le choix de traiter du sujet terriblement tabou en Turquie qu’est celui du génocide arménien ayant eu lieu il y a tout juste un siècle. Ce drame ne sert au final que de point de départ à l’épopée que va vivre le personnage de Nazar, interprété par un Tahar Rahim qui, dans son mutisme, confirme son indéniable talent d’acteur. La cruauté des soldats à la solde du sultan ottoman est parfaitement transposée dans ce premier acte, dont Nazar sortira vivant mais privé de ses cordes vocales par une profondes entailles à la gorge. Mais c’est ensuite la recherche de ses filles, ayant fui leurs terres natales, par Nazar qui constituera le gros de l’histoire et nous conduira vers d’autres décors tout aussi bien reconstitués, le Cuba et les Etats-Unis des années 20 qui apparaissent eux-aussi comme des lieux pétris d’injustices et de persécutions racistes. Le drame de l’expatriation forcée face à un message d’espoir convenu, c’est ce qui ressort donc de ce The cut. Et pourtant, devant ce projet ambitieux, et politiquement osé, le réalisateur tombe dans le piège de l'académisme en faisant appel à une mise en scène formaliste et illustrative et une narration ultra-manichéenne qui font perdre au récit de son intensité et surtout empêche toute interrogation morale sur ce sujet.
Un film non dépourvu de maladresses, un peu scolaire, mais qui, dans sa seconde partie, décolle subitement et renoue avec la grandeur lyrique et épique d'un Sergio Leone.
le film dont le titre évoque les gorges tranchées d'arméniens, (mais aussi une séparation) a un scénario trop peu politisé à mon gout.....Il en découle que le scénario tient en deux lignes, un père part en quête de ces deux filles enlevées lors du génocide arménien.....Ne vous attendez pas à des images choc, ou à un procès sans appel du génocide.....Le film ressemble plus à America, America de Kazan ,( en beaucoup moins génial) avec de belles images de désert, quand même longuettes à la longue, car cela prend presque 70 minutes avant que les choses ne se précisent, d'ailleurs j'ai trouvé la seconde partie à Cuba et à Minneapolis beaucoup plus "Akinienne" que tout le début du film, qui malgré sa beauté manque d'âme et de caractère.....Le jeu de Tahar Rahim est magnifique et montre sa faculté d'adaptation à des sujets totalement différents.....La musique est souvent hors sujet quant à elle.....Le film est beau indéniablement, mais il a un énorme défaut à mes yeux, il aurait pu être tourné par n''importe qui.....Ce qui m'amène à me poser une question, quel est le producteur de ce film, cela sent un peu le détournement de talent, je pense que la France n'est pas innocente......Oublié Soul Kitchen,, de l'autre côté, l'effervescence germano turque, le film sombre dans l'académisme (je répète quand même qu'il est beau) et voila encore un metteur en scène détourné de son génie ( je pense aussi à Innaritu, à Park Chan Wook) par des sociétés de production en mal de conformisme (lire les critères européens de cinéma)....J'en soupire hélas, même si j'ai aimé le film......
Un réalisateur allemand de parents turcs qui ose évoquer le génocide commis par le gouvernement turc sur ses ressortissants arméniens à partir de 1915, voilà qui impose le respect et sans doute une protection policière pour Fatih Akin. Le journaliste Hrant Dink a été assasiné à Istanbul pour moins que cela. Certes, cette évocation est assez édulcorée, entre autre le héros doit sa vie sauve à un turc compatissant, mais il y a néammoins dans la première partie du film des scènes assez authentiques, particulièrement le campement d'agonisants dans le désert. Le survivant, incarné par un Tahar Rahim toujours juste et émouvant, va rechercher ses filles pendant la seconde partie du film, en passant de pays en pays. En cette année du centenaire d'un génocide toujours nié par les autorités turques et les négationnistes comme il y en a toujours, de plus encouragés qu'ils sont par ces autorités, il faut aller voir ce film courageux et bien fait, que la critique massacre de manière surprenante.
Sur un sujet casse-gueule et ne rencontrant jamais le succès (le génocide arménien), Fatih Akin s'en sort très honorablement, d'autant qu'au vu du nombre de maisons de production au générique, on devine que le projet n'a pas dû être simple à boucler. L'histoire est forte, on sent bien les efforts presque surhumains du héros pour retrouver ses filles, le désespoir, Tahar Rahim livrant une performance plutôt convaincante. Même si on sent que le budget n'est pas illimité, celui-ci est correctement exploité et tient le choc, ce voyage à travers le monde faisant preuve d'une réelle sensibilité. Malheureusement, et si je ne me suis globalement pas ennuyé, un certain effet de lassitude finit par se faire ressentir. C'est très linéaire, soigné, appliqué mais manquant de lyrisme et de passion, donnant un peu l'impression de voir la même chose au bout d'un certain temps (pas totalement non plus, ne soyons pas injustes!!). Classique, donc, sans doute trop, mais bon sujet, suffisamment fort pour qu'un réalisateur comme Akin en fasse quelque chose de correct et nous donne envie de suivre le parcours du héros jusqu'au bout, malgré le manque d'ampleur. Très honorable.
Un film intense, tellement d'actualité dans ce contexte tendu actuel. Un brin trop long. Malgré tout le spectateur est emporté dans ce récit de voyage et de retrouvailles, sans voyeurisme ni compassion.
C’est à une fresque historique que le duo Fatih Akın (germano-turc) et Martik Martin (américano-arménien) se sont attaqués. Ils retracent, avec le destin de Nazaret Manoogian, l’histoire du peuple arménien au début du XXème siècle entre génocide et diaspora. Ils n’en font pas pour autant un réquisitoire contre la Turquie (même s’ils ne dissimulent ou n’atténuent rien). Ils retracent donc les marches de la mort, l’exécution massives des hommes, la fuite des Arméniens vers l’Europe et le Nouveau Monde… Néanmoins, le film s’il pointe la responsabilité des Turcs, il montre aussi que dans ce Moyen-Orient, tout n’était pas manichéen et que parmi les communautés il s’est trouvé des individus pour faire preuve d’humanité. Après si le film est intéressant, il n’est pas pour autant passionnant. La linéarité des événements étouffe un peu le souffle de l’intrigue. Les multiples errances de Manoogian finissent par être un peu répétitives et parfois rendent le film peu crédibles tant la folie des événements (génocide, déportation, guerre) rendent le happy-end un peu incroyable (un peu trop!). Néanmoins, la prestation de Tahar Rahim, présent dans tous les plans, est suffisamment, solide pour nous faire nous attacher aux péripéties de ce père à la recherche de sa famille. Un film sur une des nombreuses tragédies du XXème siècle qui sans être génial parvient tout de même à être intéressant et à expliquer avec mesure ce génocide encore discuté. À voir.
Un beau film où hélas le scénario n'arrive pas à se renouveler, c'est dommage car la tenue générale est intéressante, mais il m'a manqué de la chaleur et de la force pour que je sois totalement conquis. A voir quand même.
Le scénario me fait penser immanquablement à The Search de Michel Hazanavicius. Et le résultat aussi. C'est plus un film sur l'exode que sur le génocide arménien. Le résultat est très inégal. Une partie du film vaut 4 étoiles, le reste en vaut 2. J'ai beaucoup aimé les phases où il a peu de dialogues (pour une raison précise) et où l'intérêt du film est maintenu. Le film paraît très documenté par la lecture de témoignages, mais Fatih Akin ne nous émeut que rarement. On n'a pas le temps de s'attacher aux personnages, et le caméra ne s'attarde pas assez aux visages. Le film manque d'élan et de souffle, les acteurs jouent bien, mais auraient pu être plus vrais.
J avais, malgré les critiques négatives, vraiment hâte de voir ce film sur cet épisode méconnu de l histoire. Ma déception est à la hauteur de cette attente même si tout n est pas à jeter non plus. Seulement il n y a quand même pas grand chose à se mettre sous la dent au niveau historique. Les raisons du génocide et le génocide lui même prennent bien peu de place par rapport a l histoire un peu romanesque de cette homme qui, pour retrouver la trace de ses filles, devra parcourir quelques kilomètres! Et de ce côté, j ai connu plus passionnant et surtout bien mieux exploité notamment au niveau de l interprétation (Tahar Rahim moyennement convaincant). Le film se concentre essentiellement là dessus comme si Fatih Akin avait eu peur de prendre position. Pourquoi faire le film dans ce cas? Je ne vois pas l intérêt de faire l effort sans aller au bout des choses... Je n aurai donc pas appris grand chose sur cet épisode tragique dont personne ne semble autoriser a en parler même 100 après...
The Cut revient sur le génocide arménien durant la Première Guerre Mondiale. Sorti avec beaucoup de discrétion, Fatith Akin nous offre pourtant un film avec beaucoup de richesse. Arménien, arabe, turc, espagnol, anglais et kurbe, The Cut est un véritable film multi-langues. Nazaret Manoogian est le personnage principal et fait état de références historiques et religieuses. The Cut cherche l’exactitude et c’est une vraie épopée que nous vivrons aux côtés de Tahar Rahim pendant deux heures. Mais La Blessure, titre français, n’a pas les moyens d’un blockbuster sera donc parfois laborieux à suivre, académique, faible mais toujours instructif. De plus, Tahar apporte une justesse à son personnage qui fait que malgré tout, le spectateur tiendra le fil de l’histoire. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Malgré une mise en scène manquant de point de vue, ce drame historique abordant très légèrement le génocide Arménien et porté par la remarquable prestation de Tahar Rahim possède un très bon scénario ainsi que des décors et une photographie superbes. Une découverte forte intéressante.
The Cut s'empare de l'un des sujets les plus difficiles de notre temps, le génocide Arménien. Si on regrette une reconstitution qui fait les frais d'un budget serré, on est tout de même plongé dans une histoire très dure, un véritable chemin de croix. A voir sans hésiter.
Je suis venue à regarder ce film car dans un magazine on disait que ça avait été un "echec commercial"... Dommage je ne sais pas si c'est réellement le cas, cependant j'admire les réalisateurs qui traitent de faits réels ou historiques et c'est le cas avec ce film... Il nous fait réagir sur un génocide peu connu car pour nos sociétés occidentales le seul génocide majeur a été celui des juifs durant la 2ème guerre mondiale... Bref le film est intéressant on vit la séparation la déchirure de la famille du personnage principal. Certaines scènes sont crues et dures... Cependant je trouve que Tahar Rahim n'arrive pas à transmettre l'émotion escomptée, il y aurait 100 raisons de pleurer dans ce film et pourtant on ne pleure pas... Je le trouve vide en émotion. Est-ce l'acteur principal ? La façon dont les scènes sont tournées? Je ne sais pas ... Le simple fait de rajouter quelques cheuveux blanc à Tahar Rahim malheuresement ne fait pas tout et on arrive pas à se rendre compte du temps qui passe des années réellement écoulées jusqu'à ce qu'il retrouve sa fille. Mais tout de même c'est un film à voir, le premier pour ma part traitant de ce sujet...