Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
yuchi-k
2 abonnés
9 critiques
Suivre son activité
5,0
Publiée le 17 janvier 2015
Quelle claque ce film ! On retrouve le dada de Fatih Akin, s'intéresser à des sujets dérangeants, décalés. Avec le génocide des Arméniens, il place la barre très haut, le plus haut possible (Fatih est citoyen allemand d'origine turque) et comme nos amis de Charlie, il risque la mort. Car en Turquie, en cette année 2015 qui marque le centenaire du génocide, le génocide des Arméniens, ça passe aussi bien qu'une caricature du prophète vue par un intégriste musulman. Les qualités intrinsèques du film justifient un 4. La scène de la mise à mort jusqu'à tort boyaux..., la salvation dans la savonnerie d'Alep, le rire retrouvé avec Charlo, l'assimilation au juif aux Etats-Unis, l'accueil du Klu Klux Klan, le rôle exemplaires des femmes, la fin avec un dénouement sur une note d'espoir, ça fait tout de même beaucoup de scènes appelées à devenir cultes. La musique répétitive limite hard rock est attachante, un peu comme l'harmonica dans Il était une fois dans l'ouest, sauf que là, il n'y a pas de vengeance, seulement un road movie insensé et interminable pour retrouver les siens. Il y a un clin d'oeil permanent au western dans ce film, c'est curieux. J'ajoute 1 étoile de prime de risque et de courage, ça fait 5. Les Inrock avec 1 étoile et la Croix avec 1 étoile ont la trouille, de la buée dans leurs lunettes ou quoi ?
Plaute écrivait: l'homme est un loup pour l'homme. En ces temps sombres d'obscurantisme, je tire mon chapeau à Faith Atkin, d'origine turque, pour ce film bouleversant tellement contemporain qui nous rappelle le triste sort de la minorité arménienne durant la première guerre mondiale à l'image de ce que peuvent connaitre certains minorités de la région aujourd'hui. Le film est fort, violent par moment et on suit avec beaucoup d' émotion les pérégrinations de Tahar Rahim, l'interprète de Nazareth, qui tient là son plus beau rôle depuis le prophète. Un film qui fait réfléchir à l'heure où la Turquie est de moins en moins laique, the cut comme Midnight express, ne lui fera certainement pas une bonne publicité. The cut est l'autre grand film de ces dernières années sur les heures terribles de l'histoire avec the city of life and death!
Fatih Akin est le premier cinéaste turc à réaliser un film traitant du génocide des Arméniens de 1915, premier grand génocide du XXe siècle. C'est déjà un grand courage à saluer tant le négationnisme est répandu dans son pays d'origine. On sait l'entreprise extrêmement difficile. Le sujet du film d'Atom Egoyan "Ararat" était justement l'impossibilité de faire un film sur le sujet. On est très vite en dessous de la réalité comme les déportés d'Henri Verneuil dans Mayrig qui semblaient faire du trekking dans le désert. Seul Henrik Malian dans Nahabed avait réussi à nous communiquer quelquechose en prenant le sujet par l'aspect conséquences. Des survivants mutiques ayant perdus leur famille reconstruisaient un couple après le Grand Crime. Par l'intermédiaire d'un pommier perdant allégoriquement ses fruits roulant et flottant dans un océan on comprenait la tragédie de la dispersion. Ici, nous suivons le destin d'un Arménien de Mardin en 1915 au Dakota du nord en 1923. Plusieurs messages dans l'espace et le temps. Akin a expliqué que 1923 était un message adressé à la République de Turquie dont est la date de fondation officielle. Le film n'explique pas que le génocide des Arméniens en constitue le crime fondateur mais le suggère par juste ce découpage temporel. Le passage par le sud des Etats-Unis, Minneapolis et le Dakota du nord sont une occasion de tisser des fils vers d'autres persécutions (ku kux klan, antisémitisme, Indiens d'Amérique). Comment représenter le génocide lui-même ? Akin essaie de balayer plusieurs aspects afin de respecter l'historiographie. Le versement des recrues arméniennes dans des bataillons de travail avant leur liquidation, la déportation des femmes, enfants et vieillards vers le désert de Syrie, l'extermination par des unités de tueurs de l'Organisation Spéciale constituées par des droits communs libérés de prison, le viol des femmes et l'enlèvement des enfants récupérés par des tribus bédouines ou kurdes, le travail de leur récupération par des missionnaires danoises. Enfin les camps du désert de Syrie véritables mouroirs. La scène du camp de Ras-el-aïn est poignante. Les égorgements des hommes résonnent étrangement avec l'actualité récente. Ce qui manque c'est le nombre, le réalisateur a peut-être voulu montrer que les caravanes de déportés ont été déjà décimées en route puisqu'on est à l'extrême sud-est du peuplement arménien et de l'itinéraire de déportation mais cela est difficile pour le spectateur de se représenter l'ampleur du crime. Difficile aussi de comprendre le rôle des autorités de l'état. L'apparition de l'adjoint du gouverneur de Diyarbakir à la frappante ressemblance avec le vrai Docteur Réchid est le seul élément suggérant l'implication de l'Etat. La seconde partie se concentre sur la recherche des enfants perdus du héros devenu muet jusqu'en Amérique. C'est Tahar Rahim qui l'interprète. Les personnages parlent vraiment arménien, turc et arabe et non anglais comme dans d'autres films. Un film courageux à voir plus intéressant que l'intemporel Winter sleep.
Le destin individuel d’un arménien dans l’Empire Ottoman de 1915 à 1923, Nazaret Manoogian. Son périple du Proche-Orient jusqu’à Cuba et les Etats-Unis pour retrouver ses filles.
Le génocide arménien, évoqué est très présent dans la première partie du film. Les massacres de masses ne sont pas mis en scène. Nazaret en effet, enlevé à sa famille en 1915 et obligé de travailler pour les Ottomans, sera fait prisonnier parce qu’il refuse de se convertir à l’Islam. Il échappe de peu à une exécution puis va fuir jusqu’à Alep. En chemin il croise d’autres victimes des ottomans et traverse un terrible camp de déportés arméniens en Syrie.
S’il reste en vie, c’est essentiellement grâce à des rencontres salutaires avec quelques bonnes personnes qui lui viennent en aide ou l’épargnent.
Tahar Rahim donne à son personnage une lumière de bienveillance qui lui permet de toujours rester humainement digne.
C’est un film que je conseille vivement, très courageux (un des rares films sur les arméniens du début du 20ème siècle) et détaillé, remarquable pour cela.
Tres beau film à voir sur grand écran et en VO! Sans pathos ni horreur ni manicheisme, le realisateur nous plonge dans l'avant le pendant et l'apres génocide armenien avec des acteurs magnifiques ainsi que les paysages! Tres belle histoire aussi d'amour paternel! Un film engagé à soutenir en effet!
Ce film n'est pas simplement un long métrage servi pour un spectateur en manque d'action.... C'est une oeuvre donc je m'abstiendrais de prendre en compte ce qui pourrait déplaire au spectateur moyen adepte de film hollywoodien. Ce film est une première pierre marquant la construction d'une future paix entre l'Arménie et la Turquie sur un fond de reconnaissance de l'injustice subie par les arméniens lors du génocide mais également sur l'existence de civils turcs justes parmi la nation. Le réalisateur mais un point d'honneur a rappeler cela. Cette oeuvre retrace l'histoire d'un simple civil arménien dans l'empire ottoman donc irréprochable de quelconque trahison envers l'empire ottoman. Le réalisateur s'efforce de montrer le bouleversement de la vie d'un simple civil arménien en 1915 donc d'essayer d'intéresser les turcs au sort injuste qu'ont subi les arméniens mais rappel aussi que tous les turcs ne sont pas coupable et qu'il existe des justes. En effet on est immergé dans la vie de Nazareth sans explication sur la raison des mesures prises contre les arméniens, on nous parle pas de chiffres non plus.. Pas de polémique, une simple immersion et on vit le drame vécu par Nazareth et chacun se fait son idée après mais l'appel à la compréhension est lancé. En somme ce film n'apprend rien de nouveau à l'arménien mais est plutôt un appel au peuple turc de prendre conscience de ce qu'a enduré l'arménien moyen innocent en 1915 et à se poser les bonnes questions. C'est un appel à la desolidarisation des turcs du génocide en prenant exemple sur le turc juste présenté en modèle. En cela c'est une oeuvre et risque de marquer l'histoire de la Turquie et de l'Arménie si elle a l'effet escompté... ( c'est une critique assez politique car encore une fois c'est bien plus qu'un film, c'est une oeuvre sur le génocide de surcroit réalisée par un réalisateur aux origines turques)
Un film qui ne plait pas a la critique j'y vais' eh bien j'ai bien fait, une remarquable épopée très bien filmée, des paysages magnifiques, des interprètes justes et emouvants, Tahar Rahim époustouflant dans un rôle muet tout est dans le regard. Pour aimer ce film il faut connaître un peu l'histoire du monde , un peu long parfois mais ça passe. A voir pour les amateurs de grands films
Excellent film ! On sort de la salle sonné par cette fresque passionnante.
Un film historique, un road movie, un drame : l'histoire de cet artisan arménien, m' a touché en plein cœur et je ne suis pas le seul d'après les réactions que j'ai pu voir dans la salle.
Certes, le film peine a prendre son élan. Mais une fois pris, malgré quelques baisses de régime comme dans une course de fond, l'émotion prends aux tripes jusqu'au générique de fin, et même après ! Des scènes très dures succèdent à d'autres plus légères, pour composer, au final, un film équilibré, très émouvant, très puissant.
Tahar Rahim réalise ici une prestation magnifique dans un rôle très exigeant. Rares sont les acteurs français capables d'en faire autant.
Une fois encore, les critiques professionnels en attendaient trop : The cut n'est pas The pianist de Polanski. Ce film n'est pas parfait, loin s'en faut, mais de là à le descendre comme ça, il y a un pas qui n'aurait pas du être franchi.
Il faut saluer l'audace du réalisateur et de la production à sortir un tel film. En cette période où la liberté d'expression est mise à mal, aborder le génocide arménien, mérite les 5 étoiles.
De Fatih Akin, après Head-on, De l'autre côté et Soul Kitchen, on attend désormais le meilleur. Et que le cinéaste allemand aux origines turques "ose" s'attaquer au sujet délicat pour ne pas dire tabou du génocide arménien, promettait beaucoup. Pour commencer, le réalisateur préfère préciser que The Cut est moins une oeuvre historique consacrée à ce crime contre l'humanité qu'un récit sur ses survivants et, sans l'ombre d'un doute, une évocation en forme d'hommage à la diaspora arménienne. Ce qui n'est pas non plus contestable est qu'il s'agit d'une fresque téméraire qui court sur 8 ans et traverse un océan au côté d'un père à la recherche de ses deux filles, peut-être rescapées. Le thème est beau, traité avec toute l'honnêteté et la dignité du monde dans le souci de montrer que la fraternité existe toujours même si elle ne se manifeste parfois qu'après un drame absolu. Armé de bonnes intentions, Fatih Akin a pourtant signé un film décevant, quasi dénué d'émotion et certainement de souffle. La mise en scène, beaucoup trop académique, l'interprétation démonstrative et le manque de liant entre les scènes font dériver le projet sans pour autant, il ne faut pas exagérer, qu'il tourne au désastre. Akin est-il vraiment fait pour ce cinéma aux visées épiques, lui qui excelle dans l'intimisme ? On s'attendait à être bouleversé par The Cut, on n'est que spectateur extérieur à un drame humain né d'une des pires exactions barbares programmée de ce douloureux siècle dernier.
Bravo Fatih Akin, il a eu l'audace de réaliser un film sur le génocide arménien, alors qu'il est d'origine turc. C'est un Charlie! il est menacé de mort (il s'en doutait, mais il l'a quand même fait).C'est déjà une raison suffisante d'aller voir ce film, qui pour moi est magnifique, allez le voir en masse pour le soutenir comme vous le faite pour Charlie, c'est un geste citoyen. il n'y a pas que des horreurs dans ce film, il y a un turc qui sauve un arménien, un arabe qui l'héberge à Alep...il y a de l'espoir, les images sont belles, la musique aussi et les personnages sont très bons, ils parlent arméniens, turc, arabe et non anglais.
Dimanche en fin d'après-midi, je me suis dirigée dans un cinéma (seulement 11 à Paris) pour regarder le film The cut. Avant tout, et parce que c'est aussi ça être artiste, je tenais à remercier Faith Akin d'avoir eu le courage de réaliser un film sur le génocide arménien, d'avoir pris position. Un siècle après 1915, il est menacé de mort. The cut à le mérite de nous instruire sur le premier génocide du 20e siècle tue par les médias, les programmes d’histoire, certains gouvernements internationaux et le gouvernement turque. Je salue également Tahar Rahim d'être sortie d'une certaine zone de confort et d'avoir fait un choix audacieux de personnage. C'est à chaque citoyen de soutenir ce film en allant le voir et en participant au bouche à oreille pour qu'il reste à l'affiche, afin que chacun puisse connaître son Histoire.
Alors qu’il nous a habitués à des histoires d’amour contemporaines et souvent interethniques visant à révéler, sous un angle intimiste, le choc des cultures engendré par l’immigration turque en Allemagne, dont il est lui-même issu, Fatih Akin change radicalement de registre en réalisant une fresque historique beaucoup plus classique. Son projet est né de sa rencontre avec le scénariste arménien Mardik Martin qui, dans les années 70, officiait en tant que plume de Martin Scorcese et que l’on croyait disparu depuis plus de trente ans. Ensemble, ils ont fait le choix de traiter du sujet terriblement tabou en Turquie qu’est celui du génocide arménien ayant eu lieu il y a tout juste un siècle. Ce drame ne sert au final que de point de départ à l’épopée que va vivre le personnage de Nazar, interprété par un Tahar Rahim qui, dans son mutisme, confirme son indéniable talent d’acteur. La cruauté des soldats à la solde du sultan ottoman est parfaitement transposée dans ce premier acte, dont Nazar sortira vivant mais privé de ses cordes vocales par une profondes entailles à la gorge. Mais c’est ensuite la recherche de ses filles, ayant fui leurs terres natales, par Nazar qui constituera le gros de l’histoire et nous conduira vers d’autres décors tout aussi bien reconstitués, le Cuba et les Etats-Unis des années 20 qui apparaissent eux-aussi comme des lieux pétris d’injustices et de persécutions racistes. Le drame de l’expatriation forcée face à un message d’espoir convenu, c’est ce qui ressort donc de ce The cut. Et pourtant, devant ce projet ambitieux, et politiquement osé, le réalisateur tombe dans le piège de l'académisme en faisant appel à une mise en scène formaliste et illustrative et une narration ultra-manichéenne qui font perdre au récit de son intensité et surtout empêche toute interrogation morale sur ce sujet.
En 2010, Fatih Akin nous avait offert l'une des comédies les plus réjouissantes de l'année avec Soul Kitchen. Il nous revient aujourd'hui avec ce drame ayant pour toile de fond le génocide arménien par les turques en 1915. Malheureusement, à vouloir trop en faire, il passe complètement à côté de son sujet. L'histoire est pourtant forte et édifiante. Elle aurait eu besoin d'une mise en scène grandiose, si ce n'est virtuose, pour peindre la grande fresque que nous étions en droit d'attendre et pas cet académisme de carton pâte. On a beaucoup de mal à s'attacher au personnage principal, pourtant pas si mal interprété par Tahar Rahim dans un rôle quasi muet. Il lui arrive tous les malheurs du monde (et bien plus encore) mais on a du mal à ressentir un semblant de compassion ou d'empathie pour lui. L'ensemble est un brin trop manichéen et manque cruellement de puissance, de souffle épique et surtout d'émotion, qui ne pointera le bout de son nez qu'à la toute fin. Trop tard donc. Le réalisateur allemand d'origine turque, quitte l'Allemagne contemporaine pour quelque chose de certainement très sincère mais qui ne décolle jamais. C'est vraiment dommage car il y avait matière pour faire un grand film. A l'arrivée, on y croit pas une minute et on s'ennuie beaucoup. Et on ne fait qu'espérer que le calvaire de ce pauvre homme s'arrête très vite et le notre avec lui...
Le nouveau Fatih Akin sur le génocide arménien était attendu comme le Messie. Malheureusement, son grand écart lui est fatal. D'un côté, The Cut est un film ambitieux, important voire nécessaire. De l'autre, son allure formelle l'accable de bien des maux. Narrativement, Akin a des idées. Visuellement, il peine à les mettre en image, peut-être dépasser par la stature de ce premier "gros budget". Aussi intelligent que parfois laid.
Vu en avant première lors du Festival du Film d'Histoire International à Pessac, le film suit l'histoire de Nazaret, survivant du génocide arménien spoiler: mais devenant muet après avoir frôlé la mort, (avec un hommage à Charlie Chaplin intégré dans le film), il apprend que ses filles sont vivantes et part à leurs recherches. Ainsi s'en suit plusieurs chapitres pour chaque endroit visité, et l'on ressent bien la difficulté de ce périple mais aussi une certaine lenteur et un sentiment de répétition de cette recherche sans fin qui est à double tranchant et peut ennuyer le spectateur... Il n'en reste pas moins un sujet intéressant et certaines scènes très réussi mais les émotions passent globalement difficilement.