Cela faisait longtemps que je lui tournais autour sans me décider : il devait sans doute y avoir une raison... Franchement, ce film n'est pas loin d'être abject. Au vu du sujet, on aurait pourtant pu espérer une œuvre ambiguë, complexe, cherchant à explorer la face cachée de cette sordide affaire, ayant entraîné la chute d'un acteur majeur de la politique mondiale. Mais non : si le début intrigue, on comprend rapidement qu'une seule chose intéresse Abel Ferrara : se payer Dominique Strauss-Kahn, de la façon la plus racoleuse, la plus médiocre qui soit. Ce dernier n'a pourtant même pas le courage d'assumer sa mesquinerie, se cachant derrière « une histoire inspirée de faits réels » uniquement pour ne pas être attaqué en justice. Encore le film serait bon, pourquoi pas : il ne l'est jamais. Si les (trop) longues scènes de sexe sont heureusement (et logiquement) concentrées dans les premières minutes, « Welcome to New York » ne connaît pas pour autant de regain d'intérêt par la suite, se contentant de décrire le parcours du protagoniste de son arrestation à son passage en prison puis sous liberté surveillée avant sa relaxe, de façon très linéaire, didactique, sans la moindre originalité ni personnalité, le réalisateur torchant la forme avec un rare mépris, la pauvreté de l'image comme de la technique apparaissant comme une énième marque de dédain pour le spectateur. On a bien droit à une poignée d'images « authentiques », quelques « déambulations dialoguées » d'un Gérard Depardieu convaincant, la dernière scène sachant, enfin, créer un léger trouble, quelques doutes sur la personnalité de Devereaux, mais c'est tellement peu, pour ne pas dire presque rien au vu de l'indescriptible vide, du coup de pub pathétique d'un cinéaste en très grande perte de vitesse ces dernières années, avec pour seule motivation de faire parler, de choquer, se contrefoutant d'offrir un titre digne de ce nom, l'absence de suggestion, la volonté de présenter d'emblée son personnage coupable et monstrueux lui faisant perdre tout intérêt. Indigne de l'important cinéaste qu'a pu être Ferrara dans les 90's.