Le film excitait à plus d’un titre : Son casting 5 étoiles bien sût, mais surtout l’association Ridley Scott – Cormac McCarthy, l’écrivain signant pour l’occasion son 1er scénario. 2 pointures, 2 maîtres ! Le résultat s’avère hélas une daube magistrale. L’ambition affichée tourne vite à la prétention, la sophistication au toc. Le film avance à 2 vitesses, d’un côté les scènes d’action, orchestrés par un Scott plutôt en forme, autour du voyage d’un camion rempli de drogue, camion volé 2 fois, déclenchant représailles et autres éliminations. De l’autre côté, les scènes de jeu, le vrai cœur du film, où les personnages pérorent, philosophent, se parlent par citations ou par énigmes... Si quelques dialogues sont plutôt brillants (McCarthy quand même) l’ensemble sent méchamment la pose. La mise en scène est juste chic, préférant chiader la déco, les costumes ou les coupes de cheveux des acteurs, que d’éclairer une intrigue volontairement opaque. Une opacité renforcée encore par le titre choisi par le distributeur, "Cartel" (rien à voir avec "The Counselor", le titre original). Le film aurait tout aussi bien pu s’appeler "Les Félins" ou "Prédateurs", mais c’était déjà pris. En fait, le bon titre s’impose après coup : "La vie, la mort, la coiffure".