Remake d'un classique de l'horreur des studios Universal (avec Boris Karloff) dont il reprend plus ou moins l'intrigue (un grand prêtre de pharaon revient d'entre les morts, dans l'Egypte du début du 20e siècle pour ressusciter son amour perdu), "La Momie" s'offre une nouvelle jeunesse en prenant ses distances avec son modèle et ressuscite, au passage, le grand film d'aventure façon "Indiana Jones". Sans aller jusqu'à égaler les aventures de ce brave Indy, "La Momie" offre un grand spectacle à la fois spectaculaire et drôle, qui a su soigner la forme (décors travaillé, BO réussie, rythme incessant...) et n'a pas fait l'impasse sur tout l'aspect "film d'horreur". Les effets spéciaux (signés ILM bien sûr) sont une des grandes satisfaction du film puisqu'ils permettent de renouveler l'image un peu poussiéreuse que le public peut avoir des momies. Point de grand dadais recouvert de bandelette fondant seul sur ses victimes au ralenti les bras tendus mais, au contraire, un monstre en décomposition qui va, peu à peu, se régénérer et qui s'avère à la tête d'une armée de serviteurs morts-vivants. Cette Momie nouvelle version (campé par l'effrayant Arnold Vosloo qui ne fait pas, pour autant, oublier Boris Karloff) est, également, doté de pouvoirs bien plus dévastateurs que l'hypnose (seul arme de Karloff dans les années 30), ce qui donnent quelques séquences très spectaculaires. Le réalisateur Stephen Sommers ne s'est cependant pas cantonné à mettre en scène un film vaguement horrifique et confère à son intrigue un humour surprenant qui permet une certaine prise de distance avec le sujet sans pour autant le dénaturer. La grande idée du film est d'ailleurs d'imposer à un héros qui subit les événements plus qu'il ne les provoque, évitant ainsi le piège de la tête à claque qui a tout vu dans la vie ou du super-héros droit dans ses bottes. Le réalisateur est aidé, en cela, par un casting épatant avec un Brendan Fraser hallucinant en aventurier à la fois cool et balourd (l'acteur n'a jamais réussi, depuis, à être aussi charismatique), la très belle Rachel Weisz qui contourne le piège de la potiche en affublant son personnage d'une maladresse invraisemblable, l'amusant John Hannah en frère trouillard ou encore Kevin J. O'Connor en traître. Pour autant, "La Momie" ne fait pas l'économie de quelques défauts inhérents à ce genre de productions, tels qu'un scénario pas forcément très élaboré ou des seconds rôles assez caricaturaux (les américains grandes gueules, les égyptiens serviles...). La modernisation du mythe mérite cependant qu'on ne s'arrête pas sur ces détails.