Le Bonhomme de neige est adapté d'un roman du même nom de Jo Nesbø, un auteur norvégien spécialisé dans la littérature policière. L'histoire a pour personnage principal Harry Hole, un inspecteur de la police d'Oslo qui est présent dans onze romans de Nesbø, dont "Le Bonhomme de neige" est le septième. Cet opus en particulier a propulsé le personnage à un tout autre niveau quand le livre est devenu best-seller de la liste du New York Times, ainsi que le leader des ventes en Grande Bretagne, permettant à son auteur d’acquérir une renommée internationale.
"C’est bizarre parce que ça fait plus de 10 ans que mes livres sont publiés dans le monde entier. Un journaliste a comparé cela avec le succès de Tom Waits pour "Swordfish Trombone" et m’a demandé ce que j’avais changé pour tout d’un coup rencontrer un tel succès. Je n’ai pourtant rien changé, cela fait 15 ans que j’écris. Ce n’est pas moi qui m’ouvre au public, c’est le public qui s’ouvre à moi", raconte Nesbø.
Lorsque le projet en était à ses débuts en 2011, un certain Martin Scorsese devait le réaliser. Il a finalement décidé de n'occuper "que" le poste de réalisateur sur Le Bonhomme de neige. A noter qu'après le désistement du réalisateur des Affranchis, Ridley Scott a été envisagé à la mise en scène.
Michael Fassbender a commencé à tourner dans Le Bonhomme de neige seulement deux jours après avoir terminé Assassin's Creed (2016).
Le Bonhomme de neige marque la seconde collaboration Tomas Alfredson, David Dencik et Toby Jones après La Taupe, film dans lequel Michael Fassbender aurait d'ailleurs dû jouer le personnage que tient son ami Tom Hardy (il renonça pour se consacrer à autre chose). Fassbender et Val Kilmer se sont par ailleurs donné la réplique dans le récent Song to Song (2017).
Présents au casting du Bonhomme de neige, Michael Fassbender et Charlotte Gainsbourg possèdent pour point commun d'avoir chacun joué un personnage trop porté sur le sexe. Le premier dans le glaçant Shame et la seconde dans les polémiques films de Lars von Trier Nymphomaniac - Volume 1 et Nymphomaniac - Volume 2.
Après une longue journée de tournage, Michael Fassbender a décidé d'apporter des boissons alcoolisées à tous les membres de l'équipe technique du Bonhomme de neige. Le lendemain, un technicien l'a remercié pour lui avoir donné la gueule de bois ! Ce qui a donné un fou rire à la tête d'affiche d'Assassin's Creed pendant toute la journée.
"Harry est un solitaire, il se moque de ce que les autres pensent de lui. Il est obsessif, d’où sa faiblesse pour l’alcool. Mais il boit pour exorciser les horreurs auxquelles il est confronté dans son travail. Autant de traits de caractère qui allaient me donner une belle matière de travail. On sait, d’un des romans précédents, qu’il est responsable de la mort d’un officier de police dans un accident de voiture qu’il conduisait en état d’ébriété. Bien que la police ait couvert cet incident, il traîne cette culpabilité avec lui. C’est de là qu’il tire aussi son inclination pour la boisson : il boit pour oublier et s’autodétruire. Il est très vulnérable."
Les repérages en Norvège ont commencé en 2014. La chef décoratrice Maria Djurkovic précise que la ville d'Oslo possède plusieurs aspects totalement différents qui coïncidaient avec l’univers de Tomas Alfredson : "Nous avons tout visité ensemble pour nous faire une idée de la ville : les musées, les galeries d’art, l’architecture de la ville… tout y est passé. Mais c’est l’hôtel de ville qui m’a inspiré le plus. Ce bâtiment a été la clef de ma création visuelle. C’est là que j’ai compris exactement ce que Tomas cherchait. Les 16 frises créées par le peintre et sculpteur Dagfin Werenskiold (1892-1977) qui ornent le bâtiment, racontent les mythes norvégiens, la vie des dieux, des histoires d’amour et de bon sens qui sont ancrées dans la culture norvégienne, et sont en totale opposition avec le style fonctionnaliste de la Mairie. Là où la structure célèbre l’utilitaire et le pratique, les murs explosent de couleurs et d’ornements."
Julian Day, le créateur des costumes, s’est inspiré des tonalités fonctionnalistes et externes spécifiques à la Norvège pour habiller le héros du film. Les premières esquisses de costumes qu’il a travaillées avec le réalisateur étaient dans différentes tonalités de gris et de vert. Pour donner une atmosphère authentiquement norvégienne au film, il s’est intéressé au travail de créateurs danois et suédois. Les affaires d’Harry sont surannées, elles pourraient indifféremment dater des années 40, ou bien être portées dans 10 ans, dans le but de souligner leur fonctionnalité avant tout. C’est un homme qui n’attache pas d’importance à son apparence extérieure.
Johan Harnesk, spécialiste de la neige au cinéma, a dû en fournir de la vraie pour qu'elle paraisse naturelle pour les besoins du film, surtout au printemps où il a fallu renflouer des endroits où elle avait fondu. Pour les scènes en studio, l'équipe a dû louer un entrepôt réfrigéré. "La température du studio était de moins 5 degrés pour que la neige puisse tenir et que le souffle des comédiens puisse être visible. On faisait venir la neige par camion depuis Holmenkollen, la célèbre station de ski au-dessus d’Oslo. Evidemment quand on stocke de la neige dans un camion, elle se densifie et se condense en blocs. Il fallait donc, à peine arrivé au studio, l’aérer et la tamiser", précise Harnesk.
Le Bonhomme de neige est la première production internationale à poser ses caméras dans la ville d’Oslo et à bénéficier d’un crédit spécial mis en place par le nouveau gouvernement pour attirer les productions étrangères. A ce jour, le long métrage de Tomas Alfredson est le plus gros film jamais tourné en Norvège.
La cabane de Rafto est à l'origine une maison qui appartenait à une vieille femme. Perchée en haut des rochers et entourée par une nature sauvage, cette bâtisse est un endroit cinégénique que l’équipe a voulu utiliser. Très isolée, elle était pourtant presque impossible d’accès par la route et encore plus par la mer. L’hélicoptère semblait être la seule solution... "En fait on a jamais pu atterrir… Il a fallu porter le matériel de tournage à pied !!!! Et sur un chemin extrêmement rocailleux, escarpé et marécageux… Même sans être chargé ça n’aurait pas été une partie de plaisir, mais là… c’était juste l’enfer… Les pièces les plus lourdes ont tout de même été hélitreuillées, elles auraient été impossibles à porter à bout de bras pendant une heure sur un chemin aussi impraticable. C’était fou !", se rappelle la décoratrice Camilla Lindbråten.