« Le Bonhomme de Neige » n’était pas un exercice facile, tant le roman éponyme de Jo Nesbø dont il est adapté, était sacrément complexe, intrigant et bien construit...
Pour autant, l’atmosphère du film et son état d’esprit sont bien dans la veine de ce que l’on ressent dans le livre, c’est à dire une impression plutôt anxiogène qui ne nous quitte jamais !
La Norvège et sa neige glacée déteignent totalement sur notre Harry Hole, flic totalement névrosé et alcoolique dont Michael Fassbender offre un portrait pas si mal croqué...
On baigne donc dans le morbide, et les pistes laissées par ce fameux tueur nous renvoient également à ce que le roman arrivait à faire passer, jusqu’à curieusement à remettre toutes les étapes et avancées de l’enquête à leur place !
Comme si ce livre de Jo Nesbø se remettait en place comme un puzzle..
Bien sûr à ce niveau, tout lecteur de ce polar venu du froid, aura déjà des éléments clés pour comprendre et apprécier les tenants et aboutissants dont notre héros aidé ou pas, de sa coéquipière, seront les premiers observateurs et témoins...
L’enquête a donc de quoi captiver, mais là où le film de Tomas Alfredson s’emmêle les pinceaux, se situe dans quelques raccourcis un peu trop fréquents qui retirent toute la subtilité des retournements de situation bien plus subtils et explicités dans le roman.
Ce défaut est d’autant plus marqué dans la précipitation à amener le dénouement, ceci un peu trop simplement et facilement...
À ce niveau, on serait presque frustré de voir le dénouement servi sur un plateau, alors qu’une approche plus en douceur, plus dans le questionnement aurait réservé une plus grande surprise doublée ainsi d’un suspens plus abouti...
De plus, l’approche psychologique de chaque individu avait une grande importance, ce qui est forcément tronqué ici...
Et donc après un début plein de promesse, voire une bonne partie du film assez réussie et fidèle, on sera plus mitigé sur les ellipses qui court-circuitent bon nombre de données essentielles à la compréhension...
Ce que le livre avait d’intéressant dans son étirement à prendre son temps dans d’infinis détails, le film lui en fait un résumé plus nerveux, qui sans être désagréable à voir, n’arrive pas au même résultat.
De là à bombarder cette réalisation, il y a un pas que je ne franchirai pas, car le fil conducteur de cette intrigue n’est pas si mal mis en place afin de préserver un questionnement bien palpable jusqu’au bout !
Sans compter que l’on ne regardera plus un bonhomme de neige, d’un œil aussi amusé et innocent, qu’avant !