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    Michael Kohlhaas
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    268 critiques spectateurs

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    lara cr28
    lara cr28

    75 abonnés 123 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 août 2013
    Un rôle de guerrier qui va à merveille à M. Mikkelsen. C’est une belle épopée personnelle et moderne que mène cet homme rongé par l’injustice. Si la société nous rappelle ses lois et ses devoirs à la fin, le monde est filmé depuis l’œil du héros et il est difficile de s’y soustraire. Les nombreux gros plans permettent de mettre en scène les différentes émotions du personnage qui sont, tout au long du film fort nuancées. Enfin, l’ensemble est soutenu par une musique ressemblant étrangement à un roulement de tambour et suggère une violence lancinante.
    Dandure
    Dandure

    169 abonnés 203 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 août 2013
    Attention: cet avis contient des spoilers tels que: spoiler: son vrai nom n'est pas Micheal Kohlhaas mais Michel Colasse. Il est protestant...voire révolté.

    Ce film est censé être une adaptation du roman éponyme d'Heinrich von Kleist mais le réalisateur a choisit d'autres chemins. Ça aurait dû se passer en Allemagne et ça se passe en France. Ça aurait dû parler comme au XVème siècle et ça parle comme vous et moi. Ça aurait dû être chiant comme la mort mais non, c'est prenant. Si on a le goût de l'épuré. Car cette aventure est sombre et froide à l'image des paysages gris et brumeux des Cévennes, austère et sale comme les visages fermés de ses personnages exaltés. Chacun incarne une thèse, un absolu, une passion. Ils n'en dévieront pas. Leurs rencontres seront fatales. Une certaine idée de la tragédie.

    Moralité: La justice, mieux vaut l'éviter, sauf au cinéma.
    brunetol
    brunetol

    188 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 août 2013
    Ce n'est pas un "grand film", de ceux qui vous retournent et vous bouleversent durablement. Mais c'est un beau film, et de loin le meilleur de son auteur, après le calamiteux "Parc". Mads Mikkelsen y est impérial, on y croise quelques seconds rôles impressionnants comme David Bennent, Bruno Ganz ou Denis Lavant en Luther, même s'il reste un peu problématique quand il ouvre la bouche... Et surtout, le film baigne constamment dans la lumière des Cévennes magnifiquement captée par Jeanne Lapoirie. C'est long, rugueux, sérieux. Mais le montage ménage d'étranges ellipses qui donne au film une sorte d'étrangeté plaisante. Sur le fond, on ne voit pas très bien où veut en venir Des Pallières avec cette adaptation de Kleist dont les enjeux moraux nous paraissent un peu lointains, mais ça vaut le détour quand même.
    mazou31
    mazou31

    94 abonnés 1 281 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 17 août 2013
    Un grand film habité par un grand acteur. Une belle histoire de justice, de principe, de fierté, réalisée avec retenue, sobriété et pourtant beaucoup de grandeur. Images sublimes (tant panoramiques que gros plans), acteur charismatique, seconds rôles parfaits, accompagnement musical travaillé. Du bel ouvrage qui manque peut-être un peu d’émotion. En revanche un défaut inacceptable probablement dû à la post-synchronisation : des dialogues difficilement audibles… un défaut très français.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 19 août 2013
    Le refus du réalisateur à toute forme de sensationnalisme, lyrisme, action, a de quoi rebuter, au premier abord. De fait, Michael Kohlhaas n'est pas un film facile. Pourtant, au fur et à mesure que l'histoire se déroule, on découvre un grand nombre de fulgurances, des scènes étonnantes, visuellement inoubliables, ces Cévennes froides et venteuses, cette photographie audacieuse qui respecte la lumière du soleil et des nuages, cette émotion qui naît de la naissance d'un poulain ou d'une petite fille qui court dans une forêt. Mads Mikkelsen est littéralement prodigieux de charisme, à la fois émouvant et dur, rugueux. Toute une panoplie d'acteurs de talent, inconnus ou vedettes, l'entourent. Mentions spéciales à Mélusine Mayance, petite demoiselle qui se durcit tout au long de l'histoire, ainsi qu'à Denis Lavant en prédicateur à la fois sobre et exalté, et Roxane Duran en princesse entièrement vêtue de noir, froide et émouvante, remarquablement sévère et ambiguë. Ce film vous hante longtemps après l'avoir vu. Ce n'est toutefois pas un film pour tous les yeux, il nécessite sans doute une certaine connaissance cinématographique ainsi qu'un esprit ouvert et intuitif.
    alain-92
    alain-92

    318 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 août 2013
    Un beau film en plein mois d'août. La magnifique photographie de Jeanne Lapoirie accompagne celui-ci de bout en bout. Arnaud des Pallières signe une mise en scène sans effets spéciaux, voire à l'économie, toute en finesse et sobriété extrême, sans manquer de hardiesse pour autant. Il en va de même pour les décors et les costumes qui ne définissent pas d'une façon appuyée l'époque à laquelle se déroule l'action. Une vague référence à la Reine de Navarre, sœur du roi de France peut nous rapprocher du XVI ème siècle, même si le scénario nous ramène sur bien des points, hélas, à n'importe quelle époque. Injustice et corruption sont au cœur d'un scénario qui aurait mérité de ne pas passer inaperçu au dernier festival de Cannes. À l'exception du passage "explosif" avec l'excellent Denis Lavant, beaucoup de silences, laissent place aux bruits de la nature, aux galops des chevaux ou aux chocs meurtriers des arquebuses. La violence est omniprésente et la colère comme repliée en elle-même. Pour mieux nous entraîner dans cette aventure, qui nous tient en haleine du début à la fin du film, Arnaud des Pallières s'est entouré d'un casting de choix. Le toujours excellent Bruno Ganz mais également Amira Casar, Sergi López et Roxane Duran dans des rôles dits, secondaires. Mads Mikkelsen incarne Michael Kohlhaas. Tour à tour, amoureux fou de sa femme, incarnée par la belle Delphine Chuillot, il se montrera désemparé et particulièrement émouvant à sa disparition. Père attentif avec la délicieuse Mélusine Mayance dans le rôle de sa fille. Homme intègre et pourtant floué dans son bon droit, guerrier et meneurs d'hommes, il se battra jusqu'au bout, par principe et simplement pour faire valoir ce que de droit. Mads Mikkelsen n'en finit plus de surprendre et d'éblouir par son incroyable talent, une formidable présence, et un charisme tout à fait exceptionnel.
    Cinephille
    Cinephille

    155 abonnés 627 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 août 2013
    C'est un film exceptionnel. Le scénario est parfaitement cohérent, la mise en scène époustouflante : chaque plan est parfait, la photo est magnifique, Des Pallières fait beaucoup d'ellipses intelligentes, il y a de la violence mais pas d'étalage de force ou de barbarie, les acteurs sont impressionnants, Mads Mikkelsen évidemment mais aussi tous les seconds rôles notamment Mélusine Mayance qui joue sa fille. La question centrale "jusqu'où aller pour ses principes notamment celui de justice" est parfaitement actuel. Michael Kohlaas c'est en quelque sorte un Tarantino intelligent, épuré, subtil. Il y a longtemps que je n'avais pas été aussi épatée par une réalisation. Et c'est un film français.
    Marc  Régis
    Marc Régis

    38 abonnés 244 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 septembre 2021
    Superbe film!!! Des grands moments de cinéma... Film élégant et raffiné dans un décor âpre, violent. Et l'éternel thème justice/injustice. Peut-on se faire justice soi-même? Qui rend la justice? Et donc, la raison d'être de l'Etat... Sujets toujours d'actualités.
    Pascal C.
    Pascal C.

    29 abonnés 113 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 24 août 2013
    superbe film sur l'itinéraire d'un homme noble et courageux. Quelle époque ! Se rend on compte ?
    Sensibilité, force et noblesse. Tout en intériorité éclatante. À voir absolument pour ceux qui s'intéressent à l'homme, l'être humain et son chemin.
    poet75
    poet75

    270 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 août 2013
    Le thème de l'homme qui, étant victime d'exactions et ayant épuisé tous les recours possibles, estime qu'il n'a plus d'autre choix que de s'ériger lui-même en justicier de sa propre cause, ce thème a déjà été abordé bien des fois au cinéma et tout particulièrement dans nombre de westerns. "Michael Kohlhaas" précisément, au fil de plusieurs de ses scènes, a tout à fait l'allure d'un western, avec ses hommes chevauchant leurs montures dans des paysages cévenols qui, par moments, ressemblent à s'y méprendre à certains paysages de l'ouest américain. Avons-nous donc affaire à un thème rebattu et à un film manquant d'originalité? Pas du tout, car même les thèmes ou les sujets les plus ressassés peuvent apparaître comme nouveaux pour peu qu'on sache leur donner une couleur ou un ton inédit. Or ce qui fait, à mon avis, l'originalité de "Michael Kohlhass", c'est que le thème de la justice y est abordé d'une manière très précise en résonnance avec la foi chrétienne et avec des références bibliques. C'est un théologien en effet qui, au coeur même du film, dans ce qui m'a semblé en être la scène la plus significative, rappelle à l'insurgé Michael Kohlhaas les exigences de la foi chrétienne et lui fait en quelque sorte sentir ainsi dans quelle folie il s'est engagé.
    Mais reprenons les faits depuis le début sans bien sûr dévoiler la totalité de l'intrigue et en se gardant de raconter l'issue vertigineuse du récit. Arnaud des Pallières a adapté un roman d'Heinrich von Kleist en le transposant dans les Cévennes du XVIe siècle. Un marchand, Michael Kohlhaas, en route vers une ville pour y vendre des chevaux, se trouve arrêté dans sa course par une barrière. C'est un seigneur local, un baron, qui, au mépris de toutes les règles, a pris la décision d'exiger un péage de quiconque veut passer sur ses terres. Michael Kohlhaas s'insurge mais se voit contraint de laisser en gage deux de ses chevaux jusqu'à ce qu'il revienne et s'acquitte de la somme due. Mais, à son retour, il découvre que ses chevaux ont été terriblement maltraités et que le valet qu'il avait chargé de leurs soins a disparu. On le retrouvera plus tard, blessé, mordu par des chiens qu'on a lâché sur lui. Michael Kohlhaas demande justice, mais il n'obtient rien. Il finit même par envoyer sa femme intercéder pour lui auprès d'une princesse. Mais la violence n'épargne rien ni personne et, en désespoir de cause, Michael Kohlhaas ne voit plus d'autre issue que de prendre les armes, que d'entraîner à sa suite les paysans de la région et que de se venger par la guerre.
    Michael Kohlhaas qui lit la Bible, qui connaît l'Evangile, sait bien qu'il y est exigé le pardon des ennemis, mais son appétit de justice l'emporte sur toute autre considération. A quel prix? Au prix du sang! Est-il permis de se faire justice soi-même et, pour ce faire, d'entraîner avec soi des hommes qui le paieront de leur vie? Le théologien qui interpelle Michael Kohlhaas lors de la scène la plus importante du film lui pose ces questions. Au nom de la justice, Michael Kohlhaas n'a-t-il pas ouvert la porte à mille injustices plus graves encore que celle qu'il a lui-même subie?
    Ce film puissant apparaîtra peut-être à certains un peu trop sage, un peu trop classique, dans sa réalisation. Il y a aussi, ici ou là, l'une ou l'autre scène quelque peu confuse, il faut l'admettre. Mais ces défauts mineurs sont largement compensés par la force de ce récit, par les plans superbes qui émaillent le film d'un bout à l'autre, et aussi et surtout par le jeu des acteurs, à commencer bien sûr par le danois Mads Mikkelsen, impressionnant dans le rôle titre. Mais les autres acteurs et actrices ne sont pas en reste: ainsi la fillette qui joue de le rôle de l'enfant de Michael Kohlhaas; elle apparaît à la fois comme une fille aimante et comme un reproche vivant pour un père qui a emprunté des chemins de désastre!
    annastarnomberon
    annastarnomberon

    136 abonnés 239 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 août 2013
    En lisant le résumé du film, on pouvait s'attendre à une épopée romanesque, à un film épique, à l'histoire d'un soulèvement populaire. On pouvait s'attendre à un film dans la lignée des Raisins de la colère ou à un nouveau Robin des bois.
    Mais non. Pour moi il ne s'agit pas d'un film collectif, ce n'est pas l'histoire de la révolte d'une bande menée par un justicier du peuple. À mes yeux, ici c'est plutôt l'histoire d'un homme, de sa lutte intérieure entre amour, orgueil, foi et justice. Et pour qu'un film finalement aussi peu narratif et aussi centré sur l'introspection puisse fonctionner, il fallait un acteur de grande envergure. Le choix a été bon : Mads Mikkelsen semble possédé par son rôle tant il est investi. Il fait partie de ces acteurs qui transcendent leurs personnages, qui leur donnent une substance, qui les font exister en dehors de l'histoire dans laquelle ils évoluent.
    Arnaud des Pallières n'a pas seulement choisi le bon acteur pour son adaptation du roman d'Heinrich von Kleist. Il a aussi choisi un parti pris intéressant : il ne semble pas aveuglé par l'aura du personnage qu'il met en scène. Il nous présente dans ce film l'histoire d'un anti-héros, un héros humain et incertain. Ce qui est troublant et qui fait la force du film, c'est qu'on ne sait pas vraiment quoi penser de cet homme froid, presque impassible, prêt à tout pour que sa vision de la justice soit respectée mais finalement plein de questions sur ses propres actes.
    Si peu de personnages secondaires prennent réellement de l'importance dans ce film très intimiste, il y en a tout de même certains qui viennent ébranler le héros, le heurter. Les remarques du pasteur, qui mettent Kohlhaas face à ses propres contradictions, sont d'autant plus déstabilisantes qu'elles ne se noient pas dans un flot de dialogues. Les personnages sont rares mais subtilement choisis, ils parlent peu, mais ils parlent bien. En fait, dans ce film on se pose plus de questions qu'on n'obtient de réponses. Ce n'est pas un film qui nous impose une vision, on ne nous dit pas « aime le héros », on nous laisse juste la possibilité de nous mettre à sa place, de nous questionner comme il semble être en train de le faire. Grâce à sa présence sincère, intense et troublante, Mikkelsen nous fait comprendre que cette histoire est celle d'un homme qui ne peut plus reculer, qui n'a pas le choix et pour qui les principes et la droiture sont autant un refuge qu'un étendard.
    Finalement, cette vengeance n'est pas sublimée, elle a plutôt l'air triste et douloureuse.

    Bref, ce film dispose d'un véritable climat qui tord les tripes et qui noue le cœur. On ne nous cache pas grand chose, on ne nous épargne rien, et à la fin on nous laisse en plein cinéma, bouleversés par une scène de clôture en face à face avec le regard intense d'un homme qui s'apprête, enfin, à obtenir justice...
    moreapacifique1
    moreapacifique1

    9 abonnés 93 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 août 2013
    La mise en scène rigoureuse, les images dignes d'un peintre subtil donnent à ce film un rythme et une force extraordinaires. Tous les acteurs sont remarquables de justesse mais le jeu sobre de Mads Mikkelsen est tout simplement génial. De plus son français est excellent et très compréhensible.
    Personnellement j'y ai plutôt vu l'histoire d'un homme que l'amour a rendu fou.C'est la mort de sa femme qui déclenche sa vengeance à tort ou à raison.
    Bravo et merci à Arnaud des Pallières pour ce grand moment de beauté et de passion.
    paulusnumero1
    paulusnumero1

    5 abonnés 115 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 30 août 2013
    A part la scène avec Denis Lavant, ce film est formidable. Le comédien est extraordinaire, particulièrement dans cette dernière scène. Les cevennes sont admirablement filmés et le combat de cet homme, presque aberrant pourtant, nous tient au corps et au cœur. A voir vite et absolument.
    ninilechat
    ninilechat

    71 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 août 2013
    Arnaud DES Pallières, Heinrich VON Kleist, on est dans l'aristo, le classe, le coincé. J'rigole! Mais il est vrai que ce beau film a un côté un peu raide. On sent que les références du réalisateur sont lourdes: Ingmar Bergman, voire Carl Dreyer.... En tous cas, on ne peut que le féliciter d'avoir mis en images ce récit de Kleist, dont Volker Schlöndorff s'était déjà emparé (mais je n'ai pas souvenir que le film ait été distribué en France).

    Michael Kohlhaas est un marchand de chevaux prospère, il aime sa femme (Delphine Chuillot), il a une très jolie petite fille (Mélusine Mayance). Un jour, partant à la foire avec plusieurs bêtes, il est arrêté par une barrière. Le jeune baron du coin a décidé, de façon tout à fait illégale, d'imposer un droit de passage. Kohlhass doit laisser en gage deux chevaux, et un valet. Lorsqu'il revient, le valet a été à moitié dévoré par les chiens du baron, et les chevaux amaigris, blessés ont été manifestement maltraités. Pour cet homme rigide, il n'y aura de paix que lorsque justice aura été faite: les chevaux doivent être rendus en état. Il nous fait penser à l'héroïne du film de Zhang Yimou, "Qiu Ju, Une femme chinoise", qui conduit sa famille au désastre pour avoir voulu qu'on reconnaisse son bon droit. Même inflexibilité, même obstination suicidaire.

    Les plaintes en justice de Kohlhass sont rejetées: le baron a des relations. Sa femme part plaider sa cause auprès de la princesse de Navarre, Marguerite d'Angoulème. Elle revient gravement blessée -et meurt. Le révolté fédère alors une véritable armée de paysans, aux règles drastiques (pas de vol, pas de pillage) qui met la région à feu et à sang. La princesse va envoyer auprès de lui un prédicateur (Denis Lavant) pour tenter de raisonner ce bon chrétien, au nom du devoir d'obéissance: rien n'y fait -et le prédicateur repartira sans lui avoir donné l'absolution. Je ne vous raconte pas la fin -mais la dernière scène est époustouflante.

    On a le plaisir de retrouver ce cher Bruno Ganz dans un personnage épisodique. Le charismatique Mads Mikkelsen prête magnifiquement son opacité naturelle au héros. Les austères paysages des Cévennes accueillent l'action dans leurs amples perspectives. Le travail de ce réalisateur plutôt marginal est magnifique, mais en même temps cette recherche d'esthétisme, cette lenteur revendiquée, cet hermétisme finissent par glacer le film: singulièrement, il manque d'humanité, et même d'émotion. Et c'est un peu dommage. Mais à voir, bien sûr, c'est si rare de trouver sur nos écrans un film d'une telle exigence! Tenez, je suis sûre que vous avez des ados que vous ne savez pas comment occuper en cette dernière semaine de vacances: envoyez les au cinéma! C'est pour eux. Surtout s'ils sont fans de Game of Thrones.....

    Je me suis demandée à quelle race appartenaient les deux chevaux noirs (le très beau gris à longue crinière est peut être un lipizzan?). Quelle beauté! quels magnifiques animaux! En tous cas, vous aurez plus de plaisir à contempler leurs superbes croupes lustrées que le maigre fessier étique de Marina Vacth....
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 23 août 2013
    Passé relativement inaperçu dans un festival de Cannes très riche, le film mérite pourtant le détour malgré une sortie aoutienne qui parie sur la fatigue des blockbusters (Leos Carax et Lars Von Treir avaient déjà tenté le coup).
    Voire même plus qu'un détour puisque, malgré une forme "art et essai" qui pourra le rendre difficile d'accès, Michael Kohlhaas propose beaucoup de choses qu'on ne voit que rarement dans les salles climatisées du cœur de l'été : des images magnifiques, un rythme paisible, une réflexion profonde et un acteur en état de grâce.

    C'est d'injustice qu'on parle, un thème intemporel, mais qui trouve un écho encore plus fort dans ce XVIème siècle ou un éleveur de chevaux est victime de la roublardise d'un jeune seigneur. Le larcin n'est pas si important, et pourtant l'homme mis à terre se révolte. Pour 2 chevaux et un passage à tabac, il va tout sacrifier, lever une armée, pousser à l'insurrection, entraîner sa famille dans ce drame.

    C'est là que l'histoire de cet homme est universelle : où faut-il s'arrêter ? quel est le prix de se battre contre l'injustice ? Ce destin pourrait être transposé n'importe où.
    Une des grandes réussites du film tient à la discrétion de la reconstitution, qui ne cherche jamais à étaler costumes et décors, pour mieux conserver une trajectoire presqu'intemporelle. Et permet aussi d'éviter l'académisme et de se concentrer sur le cœur du film. Une leçon à méditer pour tous ces films en costumes qui ne semblent jurer que par les robes, les armures et les châteaux-forts.

    Malgré cette approche ouverte, le traitement du film reste très "auteur", et il a ses détracteurs, qui guetteront dans ces longs silences la vacuité et le manque de chair. Mais quelle beauté dans les paysages des Cévennes, le vent, la lumière. Quelle intelligence dans l'apparition de Denis Lavant, veut convaincre le héros de rendre les armes. Et surtout quelle présence incroyable d'un Madds Mikelsen transfiguré.
    Rarement aura t-on vu un acteur faire autant corps avec son film, le porter, l'incarner jusqu'à la dernière image.

    Il reste quelques salles. Si votre temps de cerveau disponible est saturé par les explosions et les super-héros moisis, laissez vous tenter.
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