Michael Kohlhaas…L’histoire est bien, surtout pour ceux que l’injustice peut rendre hystérique comme moi. C’est le sujet du film : Au 16ème siècle, Michael Kohlhaas vend des chevaux et subit une injustice de la part du seigneur du coin : ce dernier épuise deux chevaux laissés en gage contre l’autorisation d’un passage jusqu’en ville. Kohlhaas veut réparation mais n’obtient rien,
si ce n’est la mort de son épouse.
Sur ce, il décide de se faire justice lui-même, jusqu’au point de non retour. C’est un roman d’Heinrich Von Kleist, c’est donc allemand, très rigoureux, et surtout très romantique.
Malheureusement le film est raté à cause d’une mise en scène bancale, réalisée en dépit du bon sens. Premièrement il faudrait écourter le film d’une bonne demi-heure, voire quarante minutes. Certaines scènes sont interminables sans justification aucune, et certains propos sont appuyés à un point qui en devient risible, par exemple la gamine courant dans la forêt
quand le chariot avec le corps de sa mère rentre à la ferme
. Deuxièmement, je n’ai pas le souvenir d’avoir vu un film où la musique était aussi mal utilisée, prenant le dessus parfois sur des scènes capitales, et retirant ainsi toute émotion, car trop forte, et pas terrible non plus. Troisièmement un montage réalisé avec des moufles qui rend incompréhensibles certaines scènes, notamment celle de « l’assaut » du château du méchant seigneur, où nous ne savons plus qui sont, ni où sont les assaillants et les assaillis. Je ne vous parle même pas de la scène finale car je risque de devenir hargneux.
Ce qui est dommage, c’est que ça démarrait bien. Ca fonctionnait jusqu’au moment ou le héros décide de prendre les armes. Ensuite on dirait que Arnaud des Pallières a été remplacé par un autre metteur en scène beaucoup moins qualifié. Pourtant il y avait matière à réaliser un très bon film. Je le répète, en valeur absolue l’histoire est bonne : un mec (têtu comme une mule et c’est rien de le dire) qui se sacrifie par principe, on ne peut se permettre de rater un sujet pareil.
Sinon il y a un casting d’enfer, Mads Mikkelsen est une fois de plus géant dans son interprétation, mais signalons aussi Denis Lavant, Jacques Nolot, Bruno Ganz que j’ai toujours plaisir à retrouver même dans des très petits rôles, et Sergi Lopez.
Pour finir sur une seconde touche positive, l’image est magnifique et les paysages splendides. Pour les curieux, je conseillerais davantage de lire ou relire le roman de Von Kleist.