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soniadidierkmurgia
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4,5
Publiée le 2 mai 2019
C’est d’Espagne que depuis une décennie on attend les surprises au sein d’un cinéma européen encalaminé depuis l’aphasie du cinéma italien qui ne s’est jamais remis de la décrépitude de Cineccita suivie par le déclin du cinéma anglais qui s’était paradoxalement nourri des vicissitudes des années Tatcher, et le conformisme d’un cinéma français confortablement protégé par un système original d’auto-financement ne poussant pas à la prise de risque. Dans les traces de Pedro Almodovar, le cinéma fantastique espagnol s’est mis à l’aube des années 2000 à briller de mille feux sous l’égide des Balaguero, De La Iglesia et autre Amenabar. Pablo Berger dont la production est très limitée, son dernier film « Torremolinos 73 » datant de 2003 s’est lancé dans la transposition du célèbre conte des frères Grimm dans l’Espagne des années 20. Espagne où la tauromachie constitue alors l’opium du petit peuple (leçon que saura retenir Franco) . Tous les ingrédients de Blanche Neige sont bien présents mais revus et corrigés à la sauce ibère. Le spectateur nourri à la version Disney n’est donc pas perdu et ainsi Berger peut user à sa guise de l’esthétique particulière dont il entend habiller le conte, un noir et blanc au fort contraste agrémenté d’un retour au film muet comme pour mieux nous immerger dans cette période où la parole n’avait pas encore envahi les écrans. La symbolique très marquée de Blanche Neige autorisait pleinement ce parti pris que Berger a surtout exploité pour magnifier les expressions de ses acteurs comme au bon vieux temps des Rudolph Valentino et Gloria Swanson. La technique actuelle permet un harmonieux mélange entre un expressionnisme retrouvé et une qualité visuelle bien plus sophistiquée qu’à l’époque des Borzage ou Murnau. Ces derniers temps la pratique semble se propager comme une réaction à l’envahissement des effets spéciaux et au déclin de l’imagination scénaristique. Le muet par ses contraintes peut constituer l’occasion de retrouver le chemin de l’authenticité et de la créativité . Certains y verront sans doute un exercice vain et surfait et peut-être même l’aveu encore plus flagrant d’une incapacité à se renouveler autrement que par le refuge dans un passé qu’il sera à tout jamais impossible de rescuciter. A chacun son avis sur le sujet. Pablo Berger qui est aussi à l’écriture aura su fondre les grandes thématiques du conte dans la geste espagnole montrant ainsi l’universalité de l’œuvre des frères Grimm. Les actrices sont toutes magnifiques avec une prime pour la toute jeune Sofia Oria troublante de luminosité et surtout pour Maribel Verdu qui saisit l’occasion unique qui lui est donnée d’imprimer sa marque à cette marâtre tout à la fois cruelle et sexy en diable. Nul doute qu’après le succès de « The artist » et la surprise de ce « Blancanieves » d’autres initiatives vont naître de par le monde. Attention toutefois à ne pas dévoyer ce recours à une technique qui demande un certain doigté pour ne pas dire un doigté certain. On peut donc craindre le pire en cette époque où la moindre initiative réussie est dupliquée sans fin jusqu’à l’épuisement de la dernière pépite. En attendant offrez vous ce voyage dans cette Espagne d'avant le franquisme.
le conte de Blanche Neige revisité dans une version Espagnole muette en noir et blanc j'ai trouvé cela épatant l'histoire se passe dans le Sud de l'Espagne dans les années 20 , un matador célèbre va voir sa vie basculer après une corrida les actrices jouants le rôle de blanca nieves sont fabuleuses et d'une beauté envoutante très mélo triste pour les amateurs de film muet j'ai adoré merci canal +
En 2012 sort The Artist. Après son passage au festival de Cannes, le film muet rafle tout sur son passage pour son hommage à Hollywood. Aujourd'hui sort Blancanieves, un autre film muet qui fait bien moins parler de lui. Pourtant, c'est une oeuvre aussi (et même peut-être plus) brillante que son prédécesseur. Elle s'inspire du conte des frères Grimm et transforme Blanche-Neige en toréador, qui va rencontrer six nains sur son passage. Curieux.
Nous blâmions il y a quelques temps les adaptations sans inventivité ni saveur. Oubliez les deux précédents Blanche-Neige et intéressez-vous à cette adaptation créative ô combien maîtrisée. En transformant les codes de ce conte, Pablo Berger arrive à implanter la culture de son pays (la corrida, le flamenco, la religion) tout en nous proposant un film esthétique, sublimé par une image en noir et blanc somptueuse.
Il est vrai que le pari était osé, mais le résultat est réellement au-delà de nos espérances. La magie du muet fonctionne, et ce genre cinématographique est magnifié (mouvements corporels avec la danse, toreros faisant leur chorégraphie). Inspiré du cinéma muet des années 1920 avec ces ouvertures et fermetures à l'iris et ces gros plans comme on n'en fait plus, Blancanieves nous rappelle qu'il y a eu un tout autre type de cinéma avant celui qu'on connaît aujourd'hui. Il revient au source du septième art sans faire une pâle copie de ses modèles. C'est une pure création divertissante et très inventive, qui nous marquera par sa poésie et certaines scènes magistrales.
En terme technique, le cinéaste a choisi de vrais partis pris : de nombreuses incrustations (repensons au coq), une caméra souvent subjective, et quelques côtés expérimentaux avec ce montage alterné dynamique et parfois même épileptique. Sans oublier l'utilisation du Super 16 pour maintenir le grain à l'image, Blancanieves s'avère être une oeuvre à la plasticité irréprochable. La musique allant parfaitement bien avec le rythme de la narration, Pablo Berger s'amuse à jouer avec le son direct de temps en temps grâce aux instruments.
Certains reprocheront la trame trop linéaire de ce film, mais le réalisateur a peut-être voulu rendre son récit le plus fluide possible pour ne pas perdre les spectateurs. N'y allons pas par quatre chemins, Blancanieves tient presque du chef-d'oeuvre, car c'est un film qui ose et qui, de surcroît, réussi sur tous les tableaux. Félicitations.
Postulat de départ intéressant que de s'approprier le mythe de Blanche Neige pour en faire un film muet sur fond de corrida. Et c'est pas qu'intéressant, c'est franchement réussi! Prendre une histoire simple déjà existante n'est pas anodin : qui dit film muet, dit "fuck les aveugles!'. Non, plus sérieusement on est pas dans un polar du samedi soir (où on est perdu avant 10 minutes de film), tout repose sur la mise en scène et le montage, sans oublier la BO. Et tout ce qu'on peut attendre d'un bon film muet y est! C'est d'une fluidité dingue, c'est bourré d'idées de mise en scène (qui rappelle le surréalisme) et ça parle pas pour rien dire! Faut aussi souligner le travail juste fou dont la bande-son a bénéficié. Comme un DJ qui mixe, le compositeur joue avec les textures, les sons, tout en préparant la suite du récit, le tout sans temps morts. Poétique, simple et modeste, un film à conseiller à tous les amateurs du genre, je vois pas ce que je peux vous dire d'autre!
Ouh, la divine surprise ! Loin de l'exercice de style craint, « Blancanieves » s'avère un splendide hommage au cinéma muet qu'il retransmet dans toute sa splendeur, visuellement superbe et particulièrement intense niveau émotion. Foisonnant d'idées, cette libre (mais très fidèle) adaptation de « Blanche-Neige » s'avère un régal de quasiment tous les instants, enchaînant les scènes inoubliables et les personnages saisissants avec une aisance assez inouïe, à l'image de l'hallucinante marâtre (malgré sa dimension manichéenne un peu regrettable) interprétée par la splendide Maribel Verdu. Alors c'est vrai : le charme s'estompe légèrement lorsque l'héroïne grandit, et cela ne m'aurait vraiment, mais alors vraiment pas déplu que le film se déroule dans un autre milieu que celui de la tauromachie, mais au moins Pablo Berger a t-il l'intelligence d'épargner les anti-corrida en se montrant très sobre lors des scènes dans l'arène, laissant presque à penser qu'il n'en est pas plus fan que ça, lui non plus... Bref, cet étourdissant tourbillon d'images, auxquels s'ajoute une musique « flamenco » ébouriffante merveilleusement exploitée, et ce jusqu'à un dernier plan déchirant concluant de façon idéale une œuvre qui l'était déjà : amis cinéphiles, vous savez ce qu'il vous reste à faire.
L'art de faire un film muet (et en noir et blanc) n'est pas perdu. Blancanieves est un chef d'œuvre visuel où les images et la musique donnent des frissons, sur une histoire pourtant archiconnue. La tauromachie, le flamenco, les tenues et les contrastes d'Andalousie, sont superbement retranscrit dans ce somptueux noir et blanc. Laissez vous surprendre. On est bien au-dessus de The Artist.
On m'avait dit tellement de bien de ce film que j'avais peur d'être déçu. Eh bien, il n'en est rien, ce film s'avérant tout à la fois visuellement magnifique, passionnant du début à la fin et très émouvant.
Blancanieves est un conte porté par une grâce purement cinématographique, sublimé par la protagoniste principale et l'antagoniste (la belle mère), donnant lieu à des compositions graphiques cherchant la perfection dans l'émotion.
C'est également une belle histoire autour d'une jeune fille qui préfère s'abandonner dans son imaginaire plutôt que d'affronter la cruauté des hommes. Cette Blanche-Neige espagnole est sans parole, mais en musique, notamment du flamenco qui prend aux tripes et qui sublime les images en noir et blanc de personnages tellement bien mis en valeur par le réalisateur Pablo Berger.
Blancanieves invite le spectateur à une danse tragique pour tous les amoureux du bon cinéma ...
Un film incroyable en noir et blanc, muet et une musique omniprésente formidable ! On a envie de se fondre dans le film ! Je n'arrive pas à croire que l'on puisse faire un film aussi loin des blockbusters en 2012 !! Bravo au réalisateur pour son audace et sa poésie !!!
Même si la tauromachie reste l'enjeu principal du film, amateurs de corrida, passez votre chemin. Vous ne trouverez pas votre compte dans ce très beau film. Mais certainement plus, grâce à des actrices et acteurs, tous, absolument magnifiques. Ángela Molina, Maribel Verdú, Macarena García, entre autres, magnifiées par la superbe photographie de Kiko de La Rica. La musique d'Alfonso de Vilallonga est envoûtante. Paco Delgado réalise les très beaux costumes dont certains paraissent toutefois un peu trop impeccables par rapport à l'histoire des personnages. Aucun bémol dans cette remarque. Blancanieves est un "conte des contes", selon son réalisateur, Pablo Berger. C'est exact. Tout l'univers des frères Grimm, avec un nain en moins, se trouve ici transposé dans l'Espagne des années 20. Muet, en noir et blanc, ce film cumule les difficultés et procure un véritablement émerveillement.
Que Séville est belle dans sa lumière éblouissante filmée dans un Noir et Blanc sublime par le jeune Pablo Berger ! Que sa musique et ses toros sont sublimes dans ce conte cruel qui fait se rencontrer les thèmes pourtant usés de "Blanche Neige", l'expressionisme allemand et la culture andalouse ! On craignait l'effet de style, les citations lourdes, ou la mise en abysme, on redoutait une déclinaison d'une nouvelle mode lancée par "The Artist" : et voilà, rien de tout cela ici, seulement l'utilisation d'une forme "morte" (le format 1:33, le Noir et Blanc, le muet) qui se révèle "immortelle", pour exprimer des sentiments éternels (jalousie, amour, etc. etc.) avec une urgence, une vitalité étonnantes. Berger prouve que le raffinement esthétique ne tue pas l'émotion, et que la parfaite connaissance de l'histoire du cinéma ne saurait être un carcan. On notera surtout la conclusion, surprenante par sa méchanceté et son pessimisme, qui force le spectateur à reconsidérer les scènes plus ludiques qu'il aura un peu prises pour argent comptant (le conte de Grimm dans une mise en scène baroque) auparavant. "Blancanieves" est une parfaite réussite.
Gagnant d'une dizaine de Goya ( Équivalent des Oscars en Espagne), Blancanieves nous plonges dans le cinéma muet en nous offrant une relecture de Blanche-Neige et les Sept Nains à la sauce espagnole, rajoutez des torreadors, du flamenco, de la vengeance et vous aurez un film en noir et blanc bien mieux que le sur-médiatisé "The Artist", c'est dit ! Carmen, belle jeune femme danseuse de flamenco à Séville et marier avec le plus célèbre toreador; Antonio Villalta. Un jour alors que celui-ci se produit devant une foule d’innombrable personne, et devant sa bien aimé futur mère de son enfant, il est fauché par un taureau le laissant paralysé. Traumatisé par la vu que dégagé ce triste spectacle Carmen perd les eaux et se voit contrainte de ce fait d'accoucher. L'accouchement tourne mal; Carmen décède laissant sa fille et son époux. Antonio paralysé et seul fait confiance à une infirmière assoiffé par l'argent et la gloire qui va le détruire, le privant de sa fille; Carmen. Dans ce compte digne des frères Grimm tout est maîtrise, en plus d'un casting qui place la barre au plus au niveau, le film étant mué est donc accompagné de musique, musique qui colle parfaitement avec le film, ne laissant aucune scènes privés de son accompagnement ! La magie des films mués d’antan reste intacte nous livrant des rires et des larmes comme bien des films parlant ne peuvent nous tirés. Blancanieves c'est une belle surprise du cinéma espagnol nous faisant oublier la piètrerie du dernier Almodovar, et nous prouve que même en étant complètement fauché, ce pays arrive encore à nous faire rêver avec des histoires magnifiques. Sublime, à voir.
Un film muet, espagnol et en noir et blanc. Ce n'est pas très alléchant, et pourtant le résultat est plus que convaincant! "Blancanieves" est un film somptueux et éclatant. Contemporain également, car il ne se contente pas d'imiter le cinéma muet. On décèle, à travers les mouvements de caméra portée et les angles de vue de Pablo Berger, une étonnante spoiler: suite sur Plog Magazine, les Critiques des Ours: http://lescritiquesdesours.blogspot.fr/2013/01/blancanieves.html
Il fallait oser! Un film muet et en noir et blanc, à l'époque de la 3D et du HD Surround, chapeau. C'est un très bel hommage au cinéma de nos arrière-arrière-grands-parents, avec une histoire belle et naïve, parfois rigolote. La candeur de certaines séquences est vraiment touchante, l'actrice principale est bouleversante d'ingénuité. Pour autant, on ne s'ennuie pas, car on ressent la totale jubilation que le réalisateur a dû avoir à tourner ce total OVNI. C'est complètement radical, et c'est ça qui fait la qualité de l'objet : aucun compromis! Il faut quand même remercier les producteurs de "The Artist", qui ont permis à des projets aussi casse-gueule que "Tabou" ou "Blancanieves" d'exister.