Il serait aisé, pour moi, de résumer cette merde cinématographique à une sombre bouse intergalactique ou à copier ma célèbre critique de La Neuvième Porte, postée sur Allociné : "J'aime pas" ; mais je ne suis pas du genre à simplement pisser dans un landau en flamme, j'aime aussi courir nu dans la rue afin de prôner la paix dans le monde, autrement dit joindre l'utile à l'agréable. Et bien que certains se soient déjà acharnés sur la bête à moitié morte, il n'y a pas de raison pour que je ne puisse pas avoir ma part du gâteau. Mais pourquoi, me direz-vous ? Et bien, la réponse est simple : Parce que...une envie... [NOTA : La suite de la critique comporte quelques éléments révélant une bonne partie de l'intrigue du film, vous épargnant 1h30 de perte de temps. Ne me remerciez pas pour ça]. Pourquoi est-ce mauvais... Car oui, Texas Chainsaw 3D est mauvais, et c'est peu de le dire. Comme évoqué précédemment, la saga "Massacre à la Tronçonneuse" en est à son septième film, et déjà celui de trop. La même recette est appliquée pratiquement à chacun des épisodes et cela en devient usant. C'est d'ailleurs l'un des plus gros reproche que l'on peut faire aux producteurs de sagas horrifiques (Freddy, Saw, Vendredi 13, Halloween, Hellraiser, Scream, Chucky, L'Exorciste...) : ne pas savoir s'arrêter au bon moment et continuer à sortir des suites de plus en plus insipides jusqu'à lasser le spectateur. Que le film n'offre rien de nouveau n'est pas un reproche en soit. Certains films arrivent très bien, en mélangeant des ingrédients "classiques", à être plus qu'excellents. Sauf qu'ici ce n'est nullement le cas. Nous avons en face de nous un plat sans saveur. Il n'apporte rien de plus que ce qui a déjà été fait et on ne peut que se poser ces questions : Pourquoi ce film ? Qu'est-ce qu'il est censé apporter de plus aux autres films ? La réponse est toujours la même : rien. Ce n'est que du mauvais recyclage. Autant le remake de 2003, que l'on aime ou pas, offrait une ambiance intéressante et soignée, et le préquel de 2007 étant plus porté sur le gore, ce qui pouvait satisfaire les fans du genre. Ici, avec Texas Chainsaw 3D, c'est le néant ultime. Certes, il fait suite au film original de 1974, d'ailleurs celui-ci est résumé dans le générique du début, ainsi les scénaristes ont voulu utilisé le background déjà existant, mais ils ne semblent n'avoir retenu qu'une seule chose : un mec avec un masque de peau et une tronçonneuse qui tue des gens. D'où un scénario merdique sans aucune originalité, accumulant les poncifs du genre. Tout est un ramassis de clichés et de caricatures. Ce qui est assez drôle quand on sait que l'un des producteur, Carl Mazzocone, voulait un film plus "réaliste" dans le comportement des personnages. Loupé. Qui n'a jamais un mec devant une porte "secrète", cherchant à l'ouvrir et finalement se retrouvant face à face avec le tueur ? Qui n'a jamais vu un mec empruntant le même chemin pour atteindre la porte, trouver du sang au sol, mais continuant, au cas où il y aurait de l'or au bout, tout ça pour du sel ? Qui n'a jamais vu l'héroïne principale montrant un bout de seins ? Qui n'a jamais vu le méchant pas si méchant mais un peu quand même parce qu'il a tué des gens ? Qui n'a jamais vu un auto-stoppeur mourir ? Qui n'a jamais vu la connasse principale survivre à la fin du film, car oui c'est une connasse, parce que tous ses amis sont morts par sa faute ? Qui n'a jamais vu la conne principale changer de fringues en oubliant son soutien-gorge, pour le côté gabardine du film ? Qui n'a jamais vu un mr-edward faire un cascade dans la rue, à cause du flamenkuch mal digéré ? Toutes ces réponses, et plus encore, dans ce film totalement original (sic !). Si seulement il n'y avait que les clichés dans le scénario, pour dire qu'il à chier. Il y aussi une psychologie des personnages de bas étage. On n'éprouve aucune empathie envers eux, tout le monde meure et on s'en fout. Dès le début, on sait qui va survivre : c'est la grognasse responsable de ce massacre. Si elle avait écouté l'avocat lui disant de lire la lettre de sa grand-mère, on n'en serait pas là, elle n'aurait pas envoyé ses "amis" au casse-pipe. Mais peut-on vraiment parler d'amis ? Sa meilleure amie couche, quand même, avec son copain, alors qu'elle est sensée être fraichement en couple avec un gars qui va lui aussi mourir, mais à chaque problème sa solution : Leatherface est là pour punir ces connards de jeunes. Bandes de résidus de [la suite de ce message a été supprimé car ce message ne correspond pas à la charte d'overblog]. C'est le karma. Concernant Leatherface, sa mythologie et sa psychologie est la même depuis sept films, une seule chose change. Une tentative devrait-on dire. Pour résumer, le bourreau (donc Leatherface) n'est pas vraiment le méchant, c'est juste un gosse ayant un retard mentale (classique du personnage !), mais les véritables méchants sont les habitants de la ville, plus précisément, les responsables du massacre de la famille Sawyer, symbolisé par le maire. C'est tellement mal traité que finalement on souhaite que tout le monde meure. Cette approche fut déjà traitée dans des films horrifiques, notamment Devil's Reject de Rob Zombie de manière plus "intelligente". Concernant la réalisation, celle-ci est classique, pas mauvaise mais sans âme. Jo Le Clodo aurait pu réaliser le film, que l'on ne verrait pas la différence. Le gros problème, aussi, de celle-ci est que le rythme ne décolle jamais. Les enjeux présentés sont auto-torpillés sur place. A peine sont-ils présentés, que l'on connait la fin, voire on s'en fout. On s'ennuie fermement, et ce n'est pas "l'horreur" qui va nous réveiller. En effet, le film est plus porté sur le thriller, ce qui n'est pas une mauvaise idée, mais c'est tellement plat qu'un peu de sang ne nous ferrait pas de mal. Là aussi, au niveau hémoglobine, ça cloche. On ne voit rien, les plans sont coupés à chaque fois, presque pour éviter une interdiction de diffusion plus grande. Ainsi, les scènes chocs/gores n'ont pas l'impact attendus. C'est "aseptisé", voire banalisé. C'est comme couper une pizza en se blessant le doigt, c'est ballot mais un pansement suffira à atténuer le saignement (n'oubliez pas de bien nettoyer la plaie avant). Pour ce qui est de la 3D, aucune idée si elle est bonne. En tout cas, elle ne sauvera pas le film du naufrage. Au niveau du casting, les acteurs croient très certainement en ce qu'ils jouent, pas nous. Trey Songz est meilleur chanteur qu'acteur, mais ce n'est pas le pire. Tania Raymonde en blondasse chaudasse nympho était meilleure dans Malcolm, par exemple. Scott Eastwood devrait s'acheter du charisme, cela ne lui ferait pas de mal. Alexandra Daddario est l'atout gabardine du film, possédant de très beaux yeux (le seul bon point du film). Pour conclure, Texas Chainsaw 3D est un mauvais film (euphémisme !). Malheureusement, et malgré des critiques assassines (presses et spectateurs), il a fonctionné au box-office américain, et donc on risque d'avoir un autre film qui sort. Et qui sait ce qui nous sera proposé : un préquel du préquel du remake ? Un remake du préquel du remake ? Un entrequel du remake du préquel du remake du préquel ? Un Leatherface dans l'espace, au far-west, au moyen-age. Et pourquoi pas nous montrer le procès de la famille avec des flashbacks ?