New-York méritait-elle vraiment ça ? La ville qui ne dort jamais a désormais plusieurs bonnes raisons de faire des insomnies à répétition. Quelques jours après le passage d'un ouragan, une nouvelle calamité vient frapper Big Apple. Et si celle-ci a le mérite de ne pas causer de drames humains ou de dégâts considérables, elle laisse après son passage une telle impression de médiocrité et de paresse que le spectateur qui aura eu l'inconscience de s'aventurer dans la salle risque de mettre quelques temps à s'en remettre.
Cela commence par une comédie jeun's. Comprenez une comédie où l'on parle en verlan, où l'on tente de placer des références (même si l'on en a manifestement aucune), et où l'on se charrie en permanence, le tout dans un décor exotique. Trois lascars débarquent ainsi à New-York avec leur T-Shirt Barack Obama pour voir leurs deux copines expatriées. Effusions, retrouvailles, Times Square, appart avec vue sur le pont de Brooklyn, tout semble bien se passer, pour eux au moins. Car pour le spectateur, il faut supporter trois bons quarts d'heure en compagnie de trois crétins qui hurlent "Obama" comme cri de ralliement, et qui pourraient détériorer l'image de la France au oins autant que les essais nucléaires à Mururoa. C'est affligeant de bêtise, vraiment pas drôle, très mal dialogué, et absolument sans aucun but si ce n'est celui de déambuler dans les rues en tentant de combler la vacuité du propos par une bande originale qui a du coûter fort cher (Mais pas assez, il n'y a même pas Jay-Z). Le néant absolu, pas la queue d'une idée ou d'un enjeu dramatique, si ce n'est la passionnante question de trouver un endroit où dormir.
Puis vient le film "sérieux", qui est sensé prendre le relais en décrivant trois ou quatre relations entre ces jeunes adultes un peu paumés. Il y a même un semblant de début d'histoire, des personnages de secondaires, on pourrait presque basculer dans un vrai film. C'est sans compter le niveau dramatique de l'intrigue, à base d'engueulades puériles et de susceptibilités d'ados pré-pubères. Au lieu de tracer le malaise de jeunes adultes loin de chez eux, Nous York nous brosse le portrait de cinq crétins niveau colonie de vacances, incapables de communiquer, enfin jusqu'à qu'un twist final remette évidemment tout le monde dans l'ordre. On ne nous épargnera pas non plus la séquence d'émotion familiale...
Seule éclaircie dans ce triste ratage : le passage en coup de vent de Sienna Miller toute contente de venir jouer la guest de luxe dans une scène de diva mangeuse de clé. Et tant pis si la scène suivante n'a absolument aucune sens, on est plus à ça près...On appréciera au passage la délicate attention du distributeur de ne pas sous-titrer les nombreux dialogues en anglais, incompréhensible pour un film senser viser un public populaire.
C'est donc officiel, une certaine partie de la comédie française n'a plus rien à dire. En droite ligne des Petits mouchoirs, des Infidèles ou encore de Radiostars, le film de potes à la française continue de creuser et va bientôt tomber sur un gisement de gaz de chiste, ce qui aura au moins le mérite de faire plaisir à Louis Gallois. Ne vous infligez pas ça, oubliez le patriotisme économique, et rappelez-vous que dans les salles, il y a encore Frankeweenie, Looper et Argo.
DH84@over-blog.com