L'enjeu du film, selon les dires de la réalisatrice Géraldine Maillet, est à la fois de retranscrire l'état d'âme de ces deux êtres qui se rencontrent, sont attirés l'un vers l'autre, mais hésitent, et également de se demander ce que cela implique : "Il s’agit d’une nuit blanche entre un homme et une femme, l’expression d’un désir, comme un instant que l’on souhaite prolonger toujours un peu plus… J’ai d’ailleurs tenu à laisser une fin ouverte pour que chaque spectateur puisse y projeter ses propres émotions, ses propres fantasmes. Je voulais capter l’état d’âme d’un homme ou d’une femme qui se dit : j’y vais ou je n’y vais pas ? Ce sera une déflagration ou une anodine rencontre, une parenthèse ? Mais qu’est-ce que cela suppose dans sa vie, quel sera cet « après » ? Le seul fait de se demander si l’on va céder ne signifie-t-il pas qu’il est déjà trop tard ?", explique-t-elle.
La réalisatrice explique qu'elle ne voulait pas que les deux comédiens principaux se rencontrent avant le tournage du film : "Ma seule règle était qu’ils ne se voient pas avant le début du tournage. Je voulais qu’ils se rencontrent, qu’ils s’apprivoisent uniquement devant ma caméra pour capter un trouble, une émotion vraie. Je voulais qu’on assiste réellement à cette rencontre."
L'héroïne du film porte le même prénom que la comédienne qui l'incarne (Julie - Julie Gayet). Ce n'est pas anodin, puisque le rôle a été créé sur mesure pour l'actrice par Géraldine Maillet, qui l'a déjà dirigée dans ses deux courts métrages, Un certain regard (2007) et Une dernière cigarette (2009).
C'est durant la projection de La Princesse de Montpensier, de Bertrand Tavernier, à Cannes, que la réalisatrice a repéré le comédien Raphaël Personnaz : "Il avait ce que je recherchais : une électricité aussi bien dans ses gestes que dans le timbre de sa voix", explique-t-elle à son propos.
La cinéaste, Géraldine Maillet, est l'auteure du roman Il ferait quoi Tarantino à ma place ?, paru en 2011. Il s'agit d'un journal de bord dans lequel elle traite des difficultés rencontrées pendant la création d'un film, en se basant sur l'expérience qu'elle vivait avec After.
After est le premier long métrage de Géraldine Maillet, après les deux courts métrages Un certain regard et Une dernière cigarette. Elle a aussi écrit dix romans depuis 1999.
Le tournage, qui a duré six semaines, s'est effectué essentiellement de nuit (en effet, l'intrigue du film se déroule le temps d'une nuit), un défi que l'équipe a relevé avec assiduité : "J’étais surprise par la confiance des acteurs : ils ont tout accepté y compris les scènes de petit matin (...) où ils sont défoncés de fatigue", avoue la cinéaste.
Le comédien Raphaël Personnaz, qui incarne Guillaume, a apporté son grain de sel au film, puisque c'est de lui que vient l'idée de la séquence dans laquelle le personnage joue la finale d'un Roland-Garros imaginaire : "Un jour, Raphaël m’a téléphoné pour me suggérer cette scène", raconte en effet la réalisatrice. C'est un moment important du film puisque, à cet instant, comme le commente son interprète, toute l’ambiguïté et la densité du personnage de Guillaume transparait : "Guillaume est un homme à la fois fantasque et fragile. Dans la séquence dans laquelle il rejoue la finale d’un Roland-Garros imaginaire, où cet entraineur anonyme accède à son rêve l’espace d’un instant, on ressent vraiment un mélange de fureur et de mélancolie."
L'acteur Raphaël Personnaz joue un solo de trompette dans une séquence du film. Cela ne lui a posé aucune difficulté, puisqu'il raconte qu'il jouait déjà de la trompette à quinze ans, rêvant à l'époque de devenir jazzman.