C’est parce que dans le monde de la nuit, on retrouve toujours une « Dalida » grossièrement caricaturée, encore et encore à outrance, qu’on avait réussi à me dégouter d’elle. De caricatures en caricatures pathétiques, je ne voulais vraiment plus entendre parler d’elle. Je ne supportais pas l’image stéréotypée qu’on m’envoyait sans cesse en pleine figure.
Puis d’autres personnes m’ont apporté un nouveau regard sur cette dame. Un regard bien plus posé, ou en tout cas moins exubérant. Dalida, c’est la fête, c’est sur…Mais ce n’est pas le carnaval….
Je décide alors de lui laisser une nouvelle chance en assistant à l’avant-première exceptionnelle proposée dans 220 salles Françaises. Une avant-première où est projeté un direct de l’Olympia en présence de l’équipe du film et autres personnalités accueillies par Nikos Aliagas. Au programme s’ajoute des images d’archives et l’affichage de Tweets des spectateurs (où j’ai la surprise d’apparaitre direct). L’événement devient un vrai show…Un spectacle hommage à Dalida.
Puis le film démarre sur les notes de « Un Po’ d’amore », reprise de « Nights in white Satin » des Moody blues. Une chanson qui vient joliment flatter mes tympans. Sveva Alviti, la Dalida du film fait alors son apparition. Et c’est une magnifique jeune femme à la fois radieuse et sombre que nous découvrons. Le film défile au rythme des chansons de la diva façon puzzle sans suivre une trame chronologique.
Dans le préambule de cette avant-première, Lisa Azuelos, la réalisatrice du film, reprend les mots de Dalida « La vie m'est insupportable. Pardonnez-moi » et ajoute que son film est une manière de comprendre sa mort et qu’enfin on puisse l’excuser. Nous assistons alors à un film touchant mettant en scène une « femme objet » meurtrie par des tragédies qui ont ponctuées toute sa vie. Une femme forte qui déploie une énergie folle pour essayer de garder la tête hors de l’eau jusqu’à l’épuisement.
« Dalida, le film » m’a touché pour cela et surpris. Je pensais voir un biopic à la construction narrative classique genre : petite fille, adulte, montée du succès, descente, désuétude, mort…Ce n’est, ici, pas du tout l’intention de la réalisatrice. Après tout, on connait déjà tous Dalida, un téléfilm est d’ailleurs sorti il y a quelques années…Donc évitons de répéter ce qui existe déjà.
Même si le film comporte d’indéniables qualités, notamment les costumes, la bande originale…Et un très bon casting. Vincent Perez dans le rôle d’Eddie Barclay, le beau Alessandro Borghi dans la peau de Luigi, le convaincant Riccardo Scamarcio, Nicolas Duchauvelle etc.
Il comporte tout de même quelques points faibles. Impossible d’éviter l’inventaire Wikipédia et le cabotinage de Jean-Paul Rouve. Mes dents ont également grincées lors de la première représentation de Dalida sur scène où le playback était affreux. Seul faux pas de Sveva Alviti…On lui pardonnera donc sans soucis…
Sans être le film du siècle, je le conseille bien évidemment afin de découvrir ou de redécouvrir une chanteuse charismatique et talentueuse. Pour ma part, Il aura eu le mérite de me permettre de me réconcilier avec Dalida. Et peut-être que demain, je pourrais enfin apprécier ses chansons à leur juste valeurs.