Après avoir fait une brève apparition dans Le Caméléon, Jean-Paul Salomé renouvelle l’expérience du caméo en incarnant ici un journaliste TV. Il entraine avec lui son premier assistant réalisateur Thierry Verrier qui joue le serveur du bar de l’hôtel.
Si l’idée de Je fais le mort est née d’un article lu dans le journal, le réalisateur Jean-Paul Salomé avoue avoir été également influencé par Twin Peaks de David Lynch.
Jean-Paul Salomé revient sur son envie de former un duo qui détone : "J’avais envie d'un comédien belge, pour le décalage intéressant qu'il offre, et, évidemment, François Damiens faisait partie des candidats : il a cette folie que je recherchais, et aussi un corps étrange dans sa façon d'occuper l'espace. Il n'est pas non plus usé dans ce type de rôle. J'avais envie que sa partenaire soit son opposé, physiquement : Géraldine Nakache a la peau mate, les cheveux bruns, lui est plutôt blond. Ils ont un côté Titi et Grosminet que j'aime bien !"
L’humour pratiqué ici est proche du Slapstick, que l’on pourrait traduire par "comique de gestes", véritable fer de lance des comédies américaines muettes des années 20, reposant sur des gags visuels ou physiques généralement exagérés. Jean-Paul Salomé s’est inspiré des films de Blake Edwards, créateur du célèbre inspecteur Clouseau qui se démène dans les aventures de la panthère rose.
L’intrigue de Je fais le mort repose sur la reconstitution d’un meurtre orchestrée par la juge d’instruction Noémie Desfontaines (Géraldine Nakache), semblable aux conditions d’un tournage selon Jean-Paul Salomé qui considère cette enquête comme un film dans un film : "C'est très proche : une situation à recréer, un comédien, la juge chargée de la mise en scène, les gendarmes qui font la régie, le greffier, c'est la script, le photographe scientifique, le chef-op ! La similitude m'amusait."
Jean Renault (François Damiens) est un acteur dont la carrière est en permanence freinée par son côté perfectionniste, jusqu’au jour où son plus gros défaut va permettre d’aider la juge d’instruction Noémie Desfontaines (Géraldine Nakache) à résoudre une enquête. Pour ce faire, il incarne un par un tous les protagonistes impliqués dans l’affaire. Cette multitude de rôles est un clin d’œil à Alec Guinness dans Noblesse oblige, un polar dans lequel le comédien incarne huit personnages.
Réaliser un polar en province est un parti pris déjà exploré par de nombreux cinéastes. Une fois la dimension comique écartée, Je fais le mort se rapproche, d’après son metteur en scène, des films policiers de Claude Chabrol, un maître du genre, comme Au cœur du mensonge sorti en 1999.
Si Géraldine Nakache a accepté de jouer dans Je fais le mort pour le scénario, le concept et son binôme François Damiens, c’est également pour ses parents, adorateurs de polars.
Géraldine Nakache se trouvait trop jeune pour interpréter une juge d’instruction : "Certes, j'ai 33 ans mais avec mon physique de lycéenne je doute qu'on croie au personnage. Oui, c'est une comédie mais si dès le départ on ne croit pas au rôle alors c'est perdu !". Pour atténuer ses craintes, Jean-Paul Salomé a organisé une rencontre avec une juge d’instruction d’à peine deux ans de plus que la comédienne : "Je l'ai regardé bouger, j'ai observé comment elle était habillée et me suis aperçue que c'était juste une jeune fille de mon âge, qui avait fait quelques années d'études de plus que moi."
Qu’il s’agisse de Géraldine Nakache, Anne Le Ny, Lucien Jean-Baptiste ou encore François Damiens avec ses caméras cachées, les quatre acteurs principaux du film sont également des réalisateurs.
Je fais le mort marque la quatrième collaboration entre Jean-Paul Salomé et le compositeur Bruno Coulais. le cinéaste retrouve également Anne Le Ny (Madame Jacky) qui incarnait la mère de Frédéric dans Le Caméléon ainsi qu’Antoine Salomé (l’assistant sitcom), le Groom dans Les Femmes de l’ombre.