Il existe des films qui font souffrir le spectateur. Le cinéma est un divertissement, mais cet art est capable d'être sadique envers le cinéphile. Son dernier méfait? Le bien nommé Pourquoi tu pleures? Sur un scénario dont tout le monde se fout, la réalisatrice noie le spectateur sous un déluge de personnages insupportables et finit d'achever ce dernier avec sa fumeuse idée d'avoir confié le rôle principal à Benjamin Biolay. Excellent musicien (rien à redire là-dessus), Biolay plombe le film par une léthargie capable de rendre jaloux un gastéropode. L'acteur-chanteur se doit de rédiger une lettre de démission à l'adresse du cinéma français. Sa présence à l'écran commence à sérieusement irriter les yeux du spectateur déjà bien atteint physiquement par sa désastreuse prestation dans le film LA MEUTE il y a deux ans. Mais Benjamin n'est pas le seul responsable de ce fiasco. Pourquoi tu pleures? est bruyant, ennuyeux, ridicule, pathétique...la liste est trèeees longue. Les dialogues censés être hilarants laisse le spectateur dans un complet désarroi, le personnage de Nicole Garcia est à claquer, les potes de Benji donnent envie de gerber et tout ce beau monde discute dans des appartements parisiens en se tournant autour comme dans les films de la nouvelle vague. Epuisant. Pourquoi tu pleures? est également un sérieux prétendant au Gérard de la pire réalisation. Ce film au scénario simpliste est parfois incompréhensible, ce qui est un comble. Le montage dyslexique de Célia Lafite-Dupont nous propulse souvent dans le domaine de l'absurde et ceci de manière involontaire. Les réactions des acteurs sont souvent décalées par rapport aux dialogues, ce qui provoque un effet de lassitude terrifiant. Le plus énervant, c'est que ce film se croit malin et moderne alors que Pourquoi tu pleures? est tout simplement un truc chiant et ringard, vu mille fois au ciné depuis soixante ans. Dans le genre film ultra parigot qui parle du couple et qui essaie d'être drôle, Pourquoi tu pleures? ne tient pas la comparaison avec le génial 2 days in Paris de Julie Delpy. Comme quoi on peut être insupportable à l'écran, parisien jusqu'au bout des ongles et réaliser d'excellents films. Lewkowicz devrait s'inspirer de la Delpy. Le personnage d'Emmanuelle Devos résume bien le film lorsqu'elle dit à son frangin (Biolay) dans une séquence au combien insipide : "Tu crois faire des trucs de fous, alors que tout ceci est d'une grande banalité." Tout est dit.