L'Ange du mal a été présenté à la Mostra de Venise 2010.
L’histoire criminelle de Renato Vallanzasca se déroule sur moins d’une année. Entre le 28 juillet 1976 et le 15 février 1977, Renato et sa bande ont semé la terreur à Milan, se consacrant à des hold-up sanglants et à des enlèvements retentissants. Le 28 avril 1977, il s'est évadé de la prison de Milan mais il a été immédiatement repris. Sa dernière évasion remonte au 18 juillet 1987. Il purge actuellement quatre peines de perpétuité. Vallanzasca est considéré comme l'un des criminels italiens les plus dangereux de ces dernières années.
L’Ange du mal est une libre adaptation de l'ouvrage Il fiore del male de Carlo Bonini et Renato Vallanzasca et du recueil Lettera a Renato de Renato Vallanzasca et Antonella D’Agostino.
C'est la seconde fois que Michele Placido dirige Kim Rossi Stuart après Romanzo criminale. Selon le réalisateur, "l’idée d’offrir à Kim Rossi Stuart le rôle de Vallanzasca a été décisive". Amis de longue date, ils ont travaillé main dans la main sur ce projet. "J’ai voulu qu’il s’engage totalement dans ce projet au point de lui demander de participer à l’écriture de la dernière version du scénario. J’étais en effet certain que sa contribution à l’écriture du film allait donner un plus à la narration cinématographique. En somme, j’ai tenu à ce que le protagoniste de ce film en soit aussi un peu le co-réalisateur, un co-réalisateur avec lequel les relations ont été excellentes, par-delà les quelques frictions inévitables quand sont en jeu deux personnalités aussi fortes que les nôtres", confie Michele Placido.
Étant un des metteurs en scène italiens les plus célèbres, Michele Placido a rapidement été contacté pour réaliser L'Ange du mal et sa réponse ne s'est pas faite attendre très longtemps : "Lorsqu’on m’a proposé de faire un film sur Vallanzasca, j’ai accepté avec enthousiasme, tout en sachant que ce film allait susciter de nombreuses réactions. Mais c’est un risque qu’on court quand on décide de raconter une histoire dont les protagonistes sont encore en vie et surtout quand on touche, même si c’est avec grand respect, à des blessures encore ouvertes qui ne cicatriseront malheureusement jamais."
Bien qu'Enzo et Vallanzasca soient amis d'enfance, leur relation se détériore au fil des années. "Il y a un dialogue entre eux qui est particulièrement dramatique : c’est une espèce de règlement de comptes entre un boss qui fait preuve d’une cruauté inouïe et son "petit frère", comme il l’appelle, un homme désespéré et irrécupérable qu’il connaît depuis l’enfance. Kim et Filippo ont été d’une telle justesse que nous n’avons même pas eu besoin de faire une seconde prise", confie Michele Placido.
Filippo Timi est un des comédiens italiens les plus sollicités du moment. Acteur de théâtre, il a été révélé par le film Vincere dans lequel il interprétait Benito Mussolini. Après avoir joué dans L'ange du mal et La Solitude des nombres premiers, il sera bientôt au générique d'Astérix et Obélix: Au service de sa Majesté.
Pour les besoins du film, Michele Placido a rencontré le véritable Vallanzasca. Le réalisateur revient sur cette rencontre : "Il est clair que je me suis trouvé un peu mal à l’aise, nous avons tous des préjugés envers cet homme qui a été l’un des criminels les plus dangereux de l’après-guerre. Mais il savait que j’étais un réalisateur qui ne se lie pas facilement et que je ne lui ferais pas de cadeaux."
Michele Placido décrit le casting très hétéroclite du film : "Grâce à une co-production internationale, nous avons pu réunir une distribution cosmopolite : l’Espagnole Paz Vega, l’Allemand Moritz Bleibtreu et la Roumaine Monica Barladeanu. En ce qui concerne les Italiens, j’ai travaillé avec quelques-uns des acteurs les plus représentatifs du panorama cinématographique actuel : Filippo Timi, Valeria Solarino et Francesco Scianna."
Michele Placido était plus intéressé par le personnage que par le fait divers : "Le livre de Vallanzasca ne m’intéressait pas, pas plus que les détails de son affaire. Ce que je trouvais stimulant d’un point de vue artistique et créatif, c’était d’entrer dans la tête d’un criminel pour comprendre, par le biais d’une approche rigoureuse et presque entomologique, éloignée de tous jugements moraux, ce que l’on éprouve quand on oscille entre la normalité et la déviance, quand on est au croisement du bien et du mal et que l’on choisit délibérément le mal."
L'acteur allemand Moritz Bleibtreu (Sergio) a quitté l'école à 16 ans pour étudier l'art dramatique à Paris, Rome et New York. De fait, il parle couramment l'allemand, le français, l'anglais et l'italien, ce qui lui permet de tourner des films partout dans le monde. Ces dernières années, on a pu le voir dans Munich, Le Concile de pierre et Soul Kitchen.