Un beau film sur la mort et les mots. Frappé par la mort de sa femme, cet italien prof d'histoire de la musique en fac ne s'en est jamais vraiment remis. Le difficile travail du deuil...Il ne l'a pas encore terminé. C'est sans doute plus facile pour sa fille alors en pleine crise d'adolescence car elle ne l'a pas connue. Ou pratiquement pas. Ou peut-être parce que les enfants ont une approche de la mort beaucoup plus rationnelle que les adultes. Quelqu'un meurt. Voilà, c'est comme ça. Toujours est-il que ce père n'arrive pas à avancer sentimentalement parlant même si, à côté, il a sa fille donc, son frère vivant sous le même toit et qui fait sa révolution depuis le canapé, des amis sur qui il peut compter. A côté de ça, il chante dans une chorale. Il a son boulot de prof. Il fait des lectures dans une maison de retraite. Non, il n'est pas non plus tout seul et complétement à plaindre. Même si, effectivement, s'occuper d'une ado ayant son caractère bien trempé, sa soif de liberté et d'amour est compliqué. Pour désamorcer cette tristesse, on peut compter sur le frère dans son monde à part, ses amis d'enfance et leur maison de campagne qu'ils n'arrivent pas à retaper, une directrice des études nymphomane. Claudel n'a pas voulu faire un drame trop pessimiste et je l'en remercie. Il y a même des motifs d'espoir à travers la musique, le chant, l'apparition de Clotilde Courau et son sourire lumineux et les fantômes de ceux qui sont partis. Ils sont encore là à hanter les murs, à veiller sur nous, à aider les vivants à prendre la bonne décision. Quelque part, c'est rassurant.