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    Le Choix de Luna
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Le Choix de Luna" et de son tournage !

    Note d'intention

    Alors que Sarajevo, mon amour (Grbavica) se concentrait sur la relation mère-fille, Le choix de Luna se focalise sur un couple homme-femme. La réalisatrice s'explique :"En plus de s'aimer, Luna et Amar sont liés par un passé similaire qui rend leur lien encore plus fort. Ils essaient de rendre supportable la douleur de leur passé déchiré par la guerre. Quand j'écrivais le scénario, je regardais les deux personnages comme un seul corps fait de différentes parties. Ils ont des intérêts semblables, les mêmes amis, mais les obstacles de la vie les font réagir différemment. Leur situation quotidienne change et ils réagissent chacun à leur manière à cette nouvelle adaptation. Je souhaitais explorer, dans une relation, ce besoin de s’adapter à l’autre et également ce besoin d’être vrai avec soi-même. Quels sont les émotions, le savoir acquis, les expériences et l'imagination qui fondent une relation ? A quel point la perception du monde auquel on croit affecte le rythme de nos corps quand on fait l'amour ?"

    Titre

    La réalisatrice Jasmila Zbanic revient sur le titre de son film : "Le titre original est "NA PUTU", qui signifie en bosniaque "être en chemin vers quelque chose". Il a également une signification spirituelle servant à expliquer la recherche personnelle, l'introspection. Amar et Luna sont sur le même chemin de l'amour et de la vie, mais ce chemin arrive à une fourche et ils doivent prendre des décisions en tant que couple mais aussi en tant qu'individus. Le terme NA PUTU sert aussi de référence à la grossesse de la femme, puisqu'un bébé est sur le chemin de sa naissance."

    Maternité

    Dans le précédent long métrage de la réalisatrice, Sarajevo, mon amour, le personnage principal n'a pas fait le choix de la maternité puisqu'elle a été violée. A l'inverse, "Luna veut avoir un enfant avec celui qu'elle aime. Elle a le choix de tomber enceinte. (...) Le passé compte beaucoup pour les deux femmes, mais Luna doit prendre sa décision dans le présent. Elle veut être mère, mais s'interroge sur les conditions qui y sont inhérentes", explique Jasmila Zbanic.

    Filmer ce qui est caché

    Ce qui intéresse le plus la réalisatrice, c'est de filmer des personnages qui, derrière des apparences heureuses, ont traversé de douloureuses épreuves : "L'histoire de Luna et Amar se passe sous la surface visible. Luna a réussi à trouver son chemin dans le présent. Elle est instinctive et met son passé à sa juste place, se permettant ainsi d'être pragmatique. Elle pensait que tous ses problèmes étaient derrière elle, enterrés et elle ne comprend pas pourquoi Amar devient aussi différent d'elle et s'éloigne. (...) Amar a des couches de mouvements tectoniques provoqués par les obstacles quotidiens de la vie. Il essaie de donner une structure à sa vie dans l'espoir d'organiser les choses intérieurement. Mais cette nouvelle structure dérange l'harmonie de sa vie avec Luna. Pendant qu'il essaie de gérer son passé avec de nouveaux outils, elle est confrontée à son propre passé : elle retourne pour la première fois à Bjeljina, voir la maison où elle est née et qu'elle a dû quitter pendant la guerre."

    Préparation du casting

    La réalisatrice revient sur la préparation des acteurs pour leurs rôles : "Les actrices principales ont rencontré des femmes voilées. Elles ont parlé ouvertement de leur vie et les actrices les ont accompagnées dans la mosquée. Leon Lucev (Amar) et Ermin Bravo (Bahrija) ont passé beaucoup de temps dans les mosquées et les cercles salafistes. Ils ont appris à prier, ils ont exploré les profondeurs de la vie islamique. Le travail d'Ermin a été particulièrement difficile, car il devait réciter des versets du Coran. Il a donc passé deux mois avec un hafiz, un expert en la matière spécialiste de la lecture du Coran, pour la scène qui ne dure qu'une minute trente dans le film. Le hafiz était impressionné : il faut normalement un an pour mémoriser et retranscrire tous les sons de la langue arabe. Dans les scènes à l'intérieur de la mosquée, il y a de vrais salafistes. Nous avons volontairement choisi des acteurs bosniaques, croates, serbes et slovènes. Certains ont dû apprendre le bosniaque."

    La religion

    La religion, même si elle tient un rôle important dans le film, n'en est pas pour autant le cœur. "Je n'ai pas eu l'intention de faire un film sur la religion. J'ai voulu montrer comment la transformation religieuse d'Amar affecte sa relation amoureuse. Même si l'attitude de Luna est plutôt critique, je n'ai pas non plus cherché à faire un film contre l'Islam. J'ai choisi cette religion, parce que c'est celle que je connais le mieux. Le film aurait très bien pu exister dans un contexte religieux différent, dans un milieu d'intégristes chrétiens, de juifs orthodoxes ou d'Hare Krishna", précise la réalisatrice.

    Sarajevo

    Ville où se situe le film, Sarajevo est décrite par la réalisatrice comme : "à la fois superbe et très laide, sophistiquée et primaire. Toutes les couches de l'histoire s'y côtoient, vivant en parallèle, à la même époque et ayant chacune leur fonction. L'appartement de Luna et Amar devait avoir une vue, l'aspect de la ville dans leur espace intime ayant beaucoup d'importance. On a finalement créé un appartement dans le grenier d'un immeuble de bureaux au centre-ville. On voit surtout leur chambre et leur salle de bains, pièces qui sont les berceaux de la solitude et de la communion des corps."

    Le salafisme

    La réalisatrice revient sur la première fois où elle fut confrontée au salafisme : "Une fois, chez des amis, j'ai rencontré un homme qui a refusé de me serrer la main. Il m'a dit qu'il ne serrait pas la main des femmes. Je me suis sentie insultée. J'ai voulu savoir quelle en était la raison et pourquoi ça m'avait offusquée. On m'a dit que cet homme était un musulman salafiste et j'ai décidé de faire des recherches sur ce mouvement (qui rassemble peu de membres en Bosnie). J'ai été très étonnée de découvrir que beaucoup d'entre eux étaient d'ex-fans du mouvement punk ou d'anciens drogués, mais aussi de jeunes gens ordinaires issus de familles ex-communistes. Chacun avait ses propres raisons de se tourner vers le salafisme : une recherche de sens et de certitude dans un monde qui s'écroule, le besoin d'être accepté, une recherche d'identité, de "tranquillisants", une alternative... Ces jeunes gens sont devenus une source d'inspiration pour le personnage d'Amar. Le salafisme est un mouvement islamique orthodoxe très étendu, qu'on appelle souvent le wahabbisme, une secte islamique fondamentaliste. Mais les salafistes ne se considèrent pas comme wahhabistes et certains considèrent même que cette appellation à leur égard est insultante."

    Reconnaissance

    Pour son interprétation de Luna, Zrinka Cvitesic a été choisie pour être l'une des dix "Shooting Stars" (meilleures jeunes actrices européennes).

    Témoignages des acteurs

    Zrinka Cvitesic décrit la manière dont elle a abordé le rôle de Luna : "J'étais enfant pendant la guerre en Bosnie. Je suis fille de réfugiés et ce côté du passé de Luna m'était donc étrangement familier. J'ai entendu parler des horreurs qu'ont connues Bijeljina et Sarajevo, mais comme j'étais une enfant à l'époque, j'ai été protégée par mes parents qui m'ont épargné autant que possible les images et les infos de guerre. Je suis allée à Sarajevo pour la première fois en 1998, quand tout était encore bien présent. Je ne savais rien du wahhabisme avant de commencer le tournage. J'ignorais même que ce mouvement existait. J'essaie de garder une certaine distance avec l'extrémisme en général, qu'il soit politique, religieux ou autre."

    Quant à Leon Lucev, voilà comment il dépeint son personnage: "Je me sens proche d'Amar parce qu'il a vécu la guerre. Il ressent le besoin d'être accepté après tout ce qu’il a vécu. Amar fait partie de ces milliers de jeunes hommes que je connais, et dont je fais partie, qui ont vécu la guerre de façon active et qui en sont sortis avec des traumatismes et des douleurs difficiles à effacer. Ils essaient de se reconstruire et de reprendre leur existence, mais ça ne marche pas. Amar est un être blessé, dont la jeunesse a été marquée par la guerre et la perte de son frère."

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