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    La Proie
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "La Proie" et de son tournage !

    Note d'intention

    Eric Valette ne cache pas son ambition de faire, avec La Proie, un divertissement de qualité : "Je souhaitais pouvoir offrir un vrai film d’action, «d’entertainment», sans oublier le fond et l’émotion. J’ai toujours eu envie de faire ce genre de films, c’est celui que j’aime regarder. Pour moi, le fait d’être un bon «divertissement du samedi soir» n’est pas en contradiction avec l’idée de faire de la qualité en offrant en plus quelques ambiguïtés et même un petit côté sarcastique."

    Genèse

    Eric Valette s'est retrouvé sur le projet après que les scénaristes Luc Bossi et Laurent Turner lui ont envoyé le script. Ils expliquent pourquoi leur choix s'est porté sur le réalisateur français : "De Maléfique à Une affaire d'Etat, il a su démontrer sa maîtrise. Eric est à l’aise avec l’action, mais surtout doté d’un univers et d’une personnalité qui permettaient d’éviter le risque d’un résultat final manquant d’âme. (...) Il possède parfaitement les codes et sait les dépasser pour raconter les histoires à sa façon". Le principal intéressé ajoute : "leur projet n’était encore qu’une idée, mais elle m’a tout de suite séduit. Leurs quelques pages proposaient une situation de base très accrocheuse et forte d’un vrai potentiel. Chaque fois que je le peux, j’aime être là au tout début des projets, pour avancer le plus possible en profondeur."

    Titre

    En apparence, "La Proie" semble être un titre simple qui révèle en fait une structure scénaristique plus complexe qu'elle n'y paraît : «Le personnage central de l’histoire, Franck, n’a pas d’autre choix que de s’échapper pour tenter de sauver les siens des griffes du tueur, tout en étant lui-même pourchassé par la police. Le tueur va en plus tenter de le faire accuser de ses propres crimes. C’est une intrigue à tiroirs, où chaque personnage poursuit sa logique. Le titre du film prend tout son sens et peut se lire à plusieurs niveaux parce que chaque protagoniste, à un moment ou un autre, devient la proie des autres…» explique Laurent Turner.

    Inspiration

    Les scénaristes ont choisi de baser l'intrigue de La Proie sur un tueur en série, un thème que l'on retrouve habituellement dans le cinéma anglo-saxon et qui permet d'allier le drame psychologique au thriller, comme l'évoque Luc Bossi : "C’était un matériel fascinant (...) et avec Laurent, mon coscénariste, nous avons cherché un sujet de fiction qui transcende ces histoires vraies – ressuscitant non pas des faits mais leur intensité, leur thématique, la puissance de leurs affrontements dramatiques. La notion «d’innocence» était incertaine et changeante dans ces histoires et l’idée centrale a été de faire du héros un personnage qui mette en valeur cette ambiguïté : un braqueur, criminel qui, si on l’oppose à un tueur en série, se retrouve pourtant soudain du «bon côté»."

    Points forts

    Ce qui a séduit Eric Valette dans le scénario était sa tonalité réaliste et son héros loin d'être lisse : "Depuis longtemps, je souhaitais faire un film de poursuite, avec un héros noir. J’aimais l’idée de l’amoralité du héros disposant de ses propres codes et de sa propre ligne de conduite. Le fait que l’histoire soit nourrie de plusieurs faits réels me plaisait aussi. On trouvait du coup des résonances réalistes, un côté «fait-divers» associé à une vraie dimension de cinéma."

    Mise en scène

    Eric Valette revient sur son travail de metteur en scène : "Même si ce n’est pas le même, je trouve du plaisir à la fois dans les scènes d’action et les scènes de jeu. Panacher les deux est passionnant. Pendant les scènes d’action, épuisantes du point de vue logistique, on a vraiment l’impression de se retrouver comme un gamin et de placer ses petits soldats sur un plateau de jeu. Les scènes de comédie sont plus confortables. Lorsque vous filmez un face-à-face de pointures comme Albert Dupontel et Sergi López dans la scène de parloir, il n’y a qu’à capter en fonction de ma partition." Le réalisateur storyboardait tous ses films auparavant mais il ne le fait désormais plus que pour les scènes d'action. Pour le reste : "je fais une liste précise des plans que je souhaite pour chaque scène. Je sais que je dois changer de focale à tel moment, que sur telle réplique il est intéressant d’avoir tel mouvement. (...) J’arrive donc toujours très préparé sur le plateau, mais c’est en arrivant très préparé que l’on peut se sentir assez en confiance pour tout changer".

    Casting

    Eric Valette a choisi Albert Dupontel pour incarner le héros de son film car il est "un très grand acteur et l’un des rares en France qui pouvait en plus assumer le côté très physique du rôle. (...) Il bénéficie en plus d’une grande affection du public, ce qui permet d’emblée de rendre ce personnage complexe sympathique. On a envie de savoir ce qui va lui arriver." Alice Taglioni n'était pas le 1er choix du réalisateur car son rôle était à l'origine une quadragénaire : "Au-delà de son charme et de sa beauté, Alice dégage quelque chose de très physique et de très concret et le personnage de Claire lui permettait de se démarquer de certains de ses emplois habituels de «blonde glamour»." Quant au tueur, l'équipe du film voulait un acteur peu connu qui serait aux yeux du public "comme une espèce de page blanche sans a priori." Leur choix s'est porté sur Stéphane Debac, qui "arrive à dégager quelque chose d’ambigu, aussi bien dans la douceur que dans la folie, en étant toujours juste et intéressant."

    Méthode d'acteur

    Albert Dupontel revient sur la manière dont il est entré dans son rôle : "Je laisse les choses venir à moi en essayant de me faire tout petit par rapport au personnage. Parfois, on peut être déçu parce qu’il n’est pas aussi grand que ce qu’on avait perçu, et c’est alors moins confortable. D’autres fois, il est assez grand et il finit par s’emparer de vous. On s’aplatit alors devant lui, on entre à son service. Un acteur porte toujours en lui des fragments, des miettes d’un personnage, et le rôle fait que tout à coup, ils vont se rassembler pour donner une densité et une cohérence au rôle. (...) Pour jouer Franck, je me soumettais à la cadence de ce personnage physique, frénétique, violent et caricatural au bon sens du terme. Il me dominait complètement. J’étais forcé de courir comme lui, de ressentir les choses comme lui. Il m’a entraîné, ce qui m’a permis de l’habiter."

    Radical

    En jouant dans La Proie, Albert Dupontel montre sa volonté de participer à des projets forts, comme l'étaient Le Convoyeur ou Irréversible. L'acteur a d'ailleurs refusé dans un premier temps le rôle de Franck Adrien car le scénario n'était pas assez radical à ses yeux. "Dans ce genre de film, il ne faut pas de demi-mesure. On doit le faire à fond ou ne pas le faire" explique-t-il. Il ajoute : "Je me sens à l’aise dans cette intégrité en tant que metteur en scène et en tant qu’acteur. (...) Paradoxalement, je n’ai aucune ambition d’acteur, mais je souhaite par contre participer à des projets forts, marquants. J’ai le sentiment que La Proie peut en être un."

    Sans filet

    Albert Dupontel exécute lui-même toutes ses cascades dans La Proie : "Si je n’avais pas accompli mes cascades, je ne serais venu que trois jours sur le tournage. À partir du moment où on s’engage, il faut le faire vraiment" explique-t-il. "(...) Exécuter moi-même les cascades me permet d’amener le jeu jusque dans l’action. La tension qui a été la mienne tout au long du film se ressent dans chaque scène." Le comédien s'est préparé avec Christian Hening, coordinateur des cascades, et avec des cascadeurs qu'il avait déjà côtoyés sur Enfermés dehors. "À chaque fois, une doublure lumière exécutait les cascades avant moi, à la fois pour régler le cadre et me montrer ce qu’il y avait à faire. C’était une bonne façon de voir quelles difficultés m’attendaient." Une implication de l'acteur qui a valu à Eric Valette des sueurs froides : "Il n’y a pas un plan où il soit doublé. J’étais à la fois tétanisé de trouille et fasciné par les risques qu’il prenait !"

    Une femme dans un monde d'hommes

    Claire Linné incarnée par Alice Taglioni évolue dans un milieu masculin sans jouer les fortes têtes : "Ce n’est pas une casse-cou prête à tout. Je ne la sens pas du tout comme une rebelle qui cherche à en remontrer aux hommes. C’est une femme qui fait un travail qu’elle a choisi, entourée d’hommes, mais le film n’insiste pas sur sa féminité. Elle doit faire ses preuves comme n’importe qui dans n’importe quelle profession. Elle est naturellement intégrée à l’équipe. Elle ne se positionne pas non plus dans la séduction, elle cherche avant tout à être efficace."

    Jouer un monstre

    Le comédien Stéphane Debac n'a pas eu peur d'incarner un tueur en série : "Dans mon métier d’acteur, ce qui me motive, c’est l’oubli de moi-même pour mettre tout ce que je peux au profit de celui que je dois jouer. Je ne suis pas là pour juger, ce n’est pas le métier du comédien. Dans le travail, je n’ai pas d’ego, et je ne cherche pas à me valoriser personnellement à travers un rôle. Peu importe si je vais être beau, respectable, ou pas. J’essaie de faire exister l’autre."

    Dans la peau d'un tueur

    Pour se glisser au mieux dans la peau de Jean-Louis Maurel, Stéphane Debac a travaillé sur sa démarche : "C’est un des moyens de définir le personnage. Chaque personne possède une sorte de centre de gravité, certains marchent avec leur ventre, leurs pieds, leur bassin – c’est une énergie qui se dégage d’un point précis de leur corps et qui révèle beaucoup. Maurel a une attitude presque débonnaire, un peu lente, lui donnant quasiment une ligne de personnage de B.D., avec un rythme posé, toujours dans le contrôle. C’est un travail qui se fait en collaboration avec le metteur en scène. Eric, la costumière et moi avons vraiment travaillé ensemble pour donner à Maurel, sans le caricaturer, cet aspect un peu provincial que je connais bien puisque je viens moi-même de province. À travers ce qu’il dégage visuellement, on peut imaginer sa vie, son armoire rangée, des polos alignés, des pantalons beige bien pliés par sa femme."

    Duo

    On doit l'histoire de La Proie à Luc Bossi et Laurent Turner qui avaient signé le scénario de La Chance de ma vie avec Virginie Efira. Un changement de ton radical, comme l'explique Turner : "Enchaîner un polar pur et dur après une comédie romantique est une chance. Comme n’importe quel spectateur, nous n’avons pas envie d’un unique genre de cinéma. Mais je dois avouer que l’expérience de La Proie était spécialement satisfaisante et me donne envie de m’atteler toutes affaires cessantes à un autre thriller…". Par ailleurs, Bossi a produit Ca$h où apparaissait déjà Alice Taglioni.

    D'amour et de sang frais

    Stéphane Debac et Natacha Régnier incarnent dans La Proie un couple de tueurs, bien loin de ceux représentés dans Tueurs nés ou Les Tueurs de la lune de miel. Un choix délibéré de la part des scénaristes : "nous avons cherché à nous décaler des archétypes. C’est aussi vrai pour le tueur, habituellement présenté comme agissant seul. L’idée d’un couple amoureux et le fait qu’ils soient normaux en apparence semblait novatrice. C’est le genre de gens dont les voisins disent : «On n’aurait jamais pu imaginer ça d’eux» – nous avons donc écrit des scènes au supermarché, au barbecue, toutes ces choses qui font le quotidien d’un couple lambda. Nous voulions sortir du cliché habituel du serial killer, plus déjanté. Le fait qu’ils soient plus proches les rend d’autant plus effrayants."

    La "vraie" Claire Linné

    Pour écrire le personnage d'Alice Taglioni, les scénaristes se sont inspirés de leur rencontre avec une commissaire de la P.J. "De nombreuses femmes exercent à un niveau très élevé au sein de la police française, avec des qualités propres que les hommes leur reconnaissent, notamment dans l’analyse des motivations des suspects. La conviction de notre héroïne, Claire Linné, face à tout ce qui accuse Franck est un des moteurs du film. Nous avons aussi examiné les enquêtes souvent palpitantes de la véritable Brigade des Fugitifs", rapporte Luc Bossi.

    Lieux de tournage

    La majorité du film a été filmée dans les Alpes-Maritimes. Ensuite, l'équipe du film s'est tour à tour installée en région parisienne, à Toulon mais aussi à Prague où il était plus facile pour des questions d'autorisation de filmer l'une des scènes d'action du film.

    Accident

    Albert Dupontel s'est fait une double entorse lors du tournage d'une scène.

    En terrain connu

    Albert Dupontel incarne un détenu qui s'évade afin de retrouver le criminel qui partageait sa cellule. Un décor qui n'est pas étranger à Eric Valette dont le premier film, Maléfique, était un huis-clos se déroulant en prison.

    Changement de casting

    André Dussolier, qu'Éric Valette avait dirigé dans son précédent film, Une affaire d'Etat, devait à l'origine tenir le rôle de Sergi López dans La Proie.

    Retrouvailles

    Jean-Marie Winling, Serge Hazanavicius et Olivier Schneider figuraient déjà au générique d'Une affaire d'État, le précédent film d'Éric Valette.

    Un remake américain

    En janvier 2014, le studio américain DreamWorks annonce l'acquisition des droits d'adaptation du thriller d'Eric Valette. Luc Bossi, co-scénariste et producteur de l'original, est chargé de superviser ce remake produit par Charles S. Cohen.

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