Après quelques hésitations, je me suis décidé à aller voir "Sur la piste du Marsupilami", le nouveau film du génial Alain Chabat. La bande dessinée d'origine de Franquin ne m'avait jamais vraiment passionné, et l'approche très enfantine que semblait dégager le film (et son hideuse pochette "Indiana-Jones like") ne m'emballaient pas le moins du monde. Mais après tout j'avais bien ri devant les autres réalisations de lex-Nul, en particulier devant le totalement hilarant "RRRrrrr !!!".
Cette nouvelle galette reprend la recette qui avait fait l'immense succès de "Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre": une production bien léchée, des personnages caricaturaux et très vite attachants, des situations grotesques, le tout barbotant avec bonne humeur dans une ambiance délirante et absurde (influence "Les Nuls" oblige!). Alain Chabat a d'ailleurs à nouveau fait appel à l'humoriste Jamel Debbouze. Les deux compères forment un duo inattendu et magnifiquement bordélique: un journaliste peu doué, Dan Geraldo ,(Chabat), au bord du licenciement, obligé de "retourner" en Palombie (pays fictif d'Amérique du Sud, parodie de la Colombie ,comprenez) afin de desceller le secret de la tribu Paya. Son agence de presse lui a pour le coût chopé un guide, Pablito Camaron (Debbouze), escroc et père d'une belle poignée d'enfant, croulant sous les dettes et les menaces. Alors qu'ils se retrouvent tous deux par le plus beau des hasard derrière les barreaux, ils vont être emmenés malgré eux dans la terrible quête du Marsupilami, créature légendaire se terrant dans la forêt Palombienne, se nourrissant d'une rare orchidée aux relents d'immortalité. Rajoutez à cela un botaniste rongé par l'échec, une jeune assistante sensible, un dictateur complètement naze, un chef des armée qui ne l'est pas moins, un catcheur de 2,2m à la voix fluette (The Great Khali), une prophétie abracadabrante (comme Avatar, si si) ... et vous obtiendrez cette comédie familiale très dynamique et attrayante. On ne s'ennuie pas une seconde, on ri de bon cœur, même quand les blagues sont assez grossières (le coup du chien et de l'oreille). Malgré un commencement déroutant et presque "banal", la suite du film nous réserve bien des surprise et part progressivement dans un extrême délire purement à la "Chabat". L'humour des "Nuls" inonde rapidement l'ensemble, et l'on retrouve Alain Chabat en très grande forme, s'amusant comme le grand gamin qu'il est, déployant un incroyablement talent, que se soit devant ou derrière la caméra. Le film regorge de dialogues déjantés, de clins d'œils et de vifs dérapages cinglés qui échapperont à la vigilance de bien du monde (mais c'est ça aussi l'humour "Nuls" non?) . Certes, la réalisation est conventionnelle et très kitsch (décors grandiloquents, costumes hauts en couleurs...), mais étant donner que ce film est destiné avant tout à un jeune public, on comprend que Chabat ai privilégié un travail de fond plutôt qu'un lissage de la forme (et c'est le cas de toutes ses autres productions!). L'approche emphatique du film ne gène nullement, malgré quelques facilités et faiblesses qui auraient pu être gommées. Les acteurs semblent tous "à donf" et nous réservent leur lot de répliques et plans cultes. Alain Chabat s'est taillé un rôle sur mesure; de même pour Jam Debbouze, qui reste le même, un peu moins drôle et fougueux qu'autrefois peut être (ah, vieillesse!). La palme d'or revient à Lambert Wilson, utilisé à contre emploi, totalement tordant en dictateur fan de Céline Dion. Il nous offrira d'ailleurs la scène la plus absurde et folle de tout le film, juste grandiose! Enfin, comment ne pas aborder le fameux "Marsupilami", incroyablement bien modélisé et vraiment, vraiment, vraiment craquant. Dommage qu'il apparaisse "aussi peu" à l'écran (ainsi que sa très mignonne petite famille) ! Les effets spéciaux sont une réussite totale, ça rassure et ça réjouit ! On ressort de cette "séance Marsupileque" convaincu et souriant. Alain Chabat a remporté ce nouveau pari haut la main, et même si le film n'atteint pas la qualité de ses prédécesseurs, il reste une très agréable comédie grand public, à zieuter sans la moindre hésitation, qui ravira les moutards comme les plus nostalgiques de la période "des Nuls". Houba! 15/20