Au bonheur des ogres est l'adaptation du roman du même nom, écrit par Daniel Pennac et publié en 1985, qui est le premier tome de la saga de la famille Malaussène qui comporte en tout six romans, le dernier en date ayant été publié en 1999.
Malgré le fait que le roman "Au bonheur des ogres" soit un classique de la littérature française et qu'il ait été publié depuis près de 30 ans, il n'a jamais connu d'adaptation cinématographique avant celle de Nicolas Bary. Le romancier Daniel Pennac avoue avoir reçu énormément de scénarios depuis la sortie son livre qui lui ont prouvé qu'il était inadaptable jusqu'à ce qu'il rencontre Bary.
Au bonheur des ogres est le deuxième long métrage de Nicolas Bary. C'est également la deuxième fois qu'il porte une adaptation littéraire sur grand écran, il en avait déjà fait l'expérience avec Les Enfants de Timpelbach (2007) adapté de l'oeuvre d'Henry Winterfeld. Il a également à son actif deux courts métrages autoproduits : Before (2004) et Judas (2006).
Le réalisateur Nicolas Bary et la chef costumière Agnès Beziers sur Au bonheur des ogres se connaissent depuis 10 ans puisqu'elle a occupé ce poste sur ses deux courts métrages Before (2004) et Judas (2006). Les Enfants de Timpelbach (2007) est le seul film de Bary où sa costumière fétiche ne participe pas.
Visuellement, le personnage de Benjamin Malaussène fait référence au Charlot, célèbre figure du cinéma américain interprété par Charlie Chaplin. Le comédien Raphaël Personnaz ajoute : "Benjamin Malaussène n’a pas le temps de prendre soin de lui, il est mal fagoté et toujours à côté de ses pompes (...) Malaussène a un côté vagabond, presque chaplinesque". La costumière a fait le rapprochement dès que Personnaz a mis les mains dans ses poches à la manière de Chaplin.
Au bonheur des ogres est l'un des rares films français à utiliser la technique du story-board sur l'intégralité du tournage. Si la technique est tout de même de plus en plus utilisée, elle reste relativement réduite en France sauf parfois pour quelques scènes clés et imagées difficiles à expliquer à l'équipe technique avec des mots. Pour le réalisateur Nicolas Bary, les story-boards d'Eric Gandois étaient indispensables pour retranscrire l'univers graphique que lui et son équipe avaient imaginé pour cette adaptation compliquée.
Au bonheur des ogres est dernier film de la chef décoratrice Bettina von den Steinen. Elle est décédée peu de temps après la fin du tournage. L'équipe a décidé de dédier le film à la femme qui a participé à des films comme Paris, je t'aime (2006), J'veux pas que tu t'en ailles (id.) ou La Traque (2010).
En plus d'emprunter sa façade, le magasin Au Bonheur Parisien, lieu important dans Au bonheur des ogres, prend également les locaux de La Samaritaine, célèbre grand magasin aujourd'hui désaffecté dans lequel l'équipe du tournage a eu l'occasion de tourner tous les plans nécessaires sur ces lieux chargés d'Histoire.
Au bonheur des ogres est le premier film français dont les musiques sont composées par Rolfe Kent. Aux Etats-Unis, Kent a notamment composé les musiques de la série Dexter (2006) et des films La Revanche d'une blonde (2001), Lolita Malgré Moi (2003), Les Chèvres du Pentagone (2009) ou encore In The Air (id.) pour ne citer qu'eux.
Le réalisateur Nicolas Bary prend l'habitude de tourner avec des enfants. Il a en effet, avec Au bonheur des ogres, de quoi faire avec la fratrie Malaussène. D'autant plus que Les Enfants de Timpelbach (2007), son précédent film, est composé presque uniquement d'enfants. Il explique que ces expériences lui ont été bénéfiques : "Les enfants sont une source d’énergie incroyable. Ils réagissent tout de suite aux indications. Cela a d’ailleurs influencé ma façon de diriger les adultes : trouver le bon mot sans faire de trop longs discours."
Attention spoiler ! La comédienne Isabelle Huppert fait une apparition à la fin du film, dans le rôle de la reine Zabo l'éditrice.