Comme je viens de le lire ici, le thème du film n'est ni le surendettement, ni la maladie, et personne ne meurt pendant 2H. A se demander si certain ont vu ou compris. Le réalisateur évoque bien au contraire la force, la puissance, la vie, le fondement, le combat d'une personne à donner un sens essentiel à sa vie, pour apprendre soudainement...et bien... (et cela coupe un peu le souffle), il est tout simplement rayé des listes (quelques semaines à vivre, Aïe, ça fait bien court), sans même pouvoir finir sa soupe. Et cela peut arriver à n'importe lequel de notre entourage, sans prévenir, ou même à soi-même. Et la superbe du film, c'est de choisir de vivre audacieusement, avec la pudeur d'oublier, de ne pas communiquer à quiconque sur cet état de fin inéluctable, de garder la tête haute, de respirer, de vivre à plein poumons comme si de rien n'était. Un exemple hors du commun que peu de personnes peuvent suivre. A aucun moment une baisse volontaire de régime, ni faiblesse, mais au contraire un élan, une énergie, que seule la toute dernière demi-heure vient freiner et souffler divinement cette heureuse bougie qui ne voulait pas s'éteindre. On pense que cela va se terminer tristement, eh bien non ! cela repart encore et cela s'éclate même encore à quelques minutes de la fin du match. Il y a de la joie, même dans la tristesse, une sorte de jubilation à duper la mort et lui jouer des tours sans cesse et la faire ch**r jusqu'au bout. S'encourager à jouer avec tous, sans jamais être démasquée. Non pour tromper, mais pour épargner. Et le plus curieux, c'est cette stupidité que l'on peut avoir dans le regard à ne même pas entendre comprendre le message de nos proches. C'est un parfait inconnu qui détecte le jeu profond de l'actrice, son désarroi caché. Un beau pied de nez au mari, à la mère,etc qui n'y voient que du feu. Le jeu d'acteur est fantastique de justesse, de regards, de silences, de non-dits que bien des ronflements de spectateurs ont manifestement couvert. Et bien c'est dommage, car je découvre tardivement que le film dure 2H et passe si vite. Il y a une telle richesse dans ce film, tant de choses abordées, qu'à aucun moment, on ne peut s'ennuyer. Un film extrêmement énergique, un duel de justice très prenant, mais aussi une histoire d'amitié proche de l'histoire d'amour qui vient s'immiscer en parallèle pour soutenir le récit de ce merveilleux film. Film qui concerne tous ceux qui ont pensé qu'un jour, eux même, ou un très proche, pouvait être emporté sans aucun compromis ni trompette. Un formidable élan de vie, d'enthousiasme, pour ceux qui accepte de réfléchir 2s au sens profond de la vie, à ce que l'on peut en faire de mieux. Mais le film, le dit mille fois mieux et avec une poésie et une légèreté bien loin du mièvre, du gnangnan, de l'apitoiement, d'une quelconque tristesse malheureuse. Il est même rare et audacieux d'arriver à aborder la fin du film avec autant de légèreté, de pudeur, de refus de se laisser aller, de joie de vivre qui perce et anéantis totalement le choix du destin qui voudrait installer une quelconque mélancolie. Un sourire éclatant, un souffle, une volonté inébranlable de la part de l'héroïne, car seul le spectateur se montre plus lucide et réaliste et imagine très bien une fin possible. Et comme un beau match, la balle rebondit sans cesse. C'est avant tout un film heureux, car la victoire est à la force du mental.