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    Le Conte de la princesse Kaguya
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    benoitG80
    benoitG80

    3 319 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 1 juillet 2014
    "Le conte de la princesse Kaguya" inspiré et adapté d'un conte célèbre japonais, est un bonheur poétique et visuel tout simplement merveilleux de sensibilité, de délicatesse et de beauté pure !
    Le fond, presque philosophique de ce récit (une petite princesse sortie d'une pousse de bambou...), dont la forme emballe le tout à l'image d'un écrin, tant ces croquis aquarellés sont d'une virtuosité digne d'un grand maître en la matière, nous offre ni plus ni moins, un film d'animation qui surpasse tout ce que nous avons pu voir ces dernières années y compris les magnifiques réalisations de Miyazaki lui-même, c'est tout dire !
    En effet, le résultat visuel est tellement à la hauteur qu'il transcende les personnages, leurs actes et leurs paroles pour les magnifier et enchanter cette histoire tour à tour, joyeuse et mélancolique.
    On est ébahi devant tant de grâce, d'harmonie, de recherche dans les tons, les formes, les nuances qui composent des tableaux animés dont les dominantes varient même selon l'humeur et l'état d'esprit de la princesse !
    Du monochrome pur sur la plantation de bambous au paysage fleuri multicolore et léger, en passant par un feuillage d'un réalisme et d'un graphisme saisissants, c'est un véritable spectacle perpétuel qui s'offre à nos yeux, l'aquarelle étant juste légèrement cernée de ce fameux trait de crayon inimitable et tant regretté comme on le perçoit encore dans le célèbre Blanche Neige...
    Un seul petit regret malgré tout à propos des visages inégaux, certains superbes d'une intensité incroyable dans le regard, alors que d'autres sont extrêmement simplifiés avec des proportions curieuses (?) !
    Une véritable question pour moi à ce niveau, puisque des artistes aussi doués auraient pu, sans problèmes, arriver à une grande homogénéité dans ce domaine.
    Mais ne boudons pas notre plaisir, et donc un grand bravo à Isao Takahata des célèbres studios Ghibli, pour cette sublime et dernière réalisation davantage réservée aux grands, que l'on n'oubliera pas de sitôt !
    Edgar L.
    Edgar L.

    184 abonnés 271 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 décembre 2014
    Le film est tiré d'un conte traditionnel japonais datant du 10ème siècle intitulé "Le Conte du coupeur de bambou" écrit par Murasaku Shikibu, une dame de la Cour. On nous raconte ici l'histoire d'un vieux coupeur de bambous qui va trouver, nichée dans une plante, une minuscule princesse qu'il va recueillir avec sa femme. La minuscule princesse se transforme en bébé que les deux campagnards vont élever au fil des mois. Ils vont très rapidement se rendre compte que celle-ci grandit bien plus rapidement qu'un bébé banal. Elle apporte également à ses parents adoptifs richesse et bonheur. Elle leur permet de quitter leur cocon campagnard, et de rejoindre la capitale dans laquelle ils construiront un palais luxueux pour leur jeune princesse. Celle-ci va être courtisée par tous les plus prestigieux nobles du pays attirés par la beauté insolente de la jeune femme. Pourtant, celle-ci n'aspire qu'à la beauté et à la simplicité de la vie qu'il menait dans les champs. Elle va suivre malgré tout une initiation lui permettant d'acquérir le savoir-vivre et les bonnes manières d'une princesse japonaise. La question qui nous occupe alors est de savoir d'où vient cette princesse, et la réponse ne nous sera donnée que dans les dernières minutes du film. [...]

    Si certaine scènes sont d'une virtuosité artistique bluffante, le film pêche par quelques petits défauts. Sa longueur pourra en refroidir certains mais il serait néanmoins dommage de se priver du plaisir d'une animation fine et pleine de subtilité.
    Ashitaka3
    Ashitaka3

    93 abonnés 1 187 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 juin 2014
    Un chef-d’œuvre absolu, totalement culotté, totalement original. Simple, humain, subtil, des personnages attachants, une histoire passionnante, ultra-bien écrite, mise en scène avec brio, c'est parfait, c'est surprenant. Et le graphisme qui revient à la base de l'animation, on voit les traits, on voit l'animation mais c'est magique, c'est beau, c'est superbe. Je suis encore renversé... Quelle merveille absolue! C'est génial!!
    islander29
    islander29

    765 abonnés 2 276 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 25 juin 2014
    il y a une douceur rayonnante dans les graphismes de ce conte japonais qui je crois fait partie des symboles de la culture japonaise depuis longtemps.....
    On dirait une succession d'aquarelles dans des tons chaleureux et peu exubérants....
    On peut réellement parler du réalisateur Isao Takahata comme d'un artiste qui invente son style....
    Quant à l'histoire elle ravira grands et petits, même si elle n'a rien à voir avec le monde magique de Miyazaki, elle prône en permanence la sensibilité et avec des lignes simples et affirmées dégage une morale o combien essentielle à l'univers des contes, qu'il soient japonais ou européens.
    On peut même dire que se dégage une fascination poétique dans la belle homogénéité des dialogues et des images, qui sont apaisants et feutrés pour en définitive conduire à la puissance émotionnelle de la fin du film (la partie du film la plus féérique)....
    C'est une histoire d'amour qui ressemble à un rêve, un rêve accessible à bien des niveaux et qui se sert des images, de la beauté, et des bruits de la nature à certains moments pour mettre en emphase le spectateur et la princesse Kaguya, personnage mythique et qu'il faut à tout prix découvrir....
    maximemaxf
    maximemaxf

    325 abonnés 260 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 juillet 2014
    Après le départ d’Hayao Miyazaki des studios d’animation Ghibli, le flambeau a été reprit par une relève plus que prometteuse avec les réalisateurs suivant : Mamoru Hosoda, Makoto Shinkai, Hiromasa Yonebayashi ou encore Isao Takahata dont son dernier film est sorti très récemment, à savoir « Le conte de la princesse Kaguya », mais je ne m’attendais vraiment pas à voir une œuvre doté d’une telle poésie, d’un lyrisme et d’émotion pure comme celle-là. Je ne connaissais pas le conte japonais avant de voir ce film et à vrai dire je n’étais pas très optimiste à l’idée d’aller voir mon second film d’Isao Takahata puisque « Le tombeau des lucioles » ne m’avait pas séduit malgré un propos puissant et que le dernier film de Miyazaki m’avait terriblement ennuyé dû au fait qu’on n’était plus dans un monde fantastique mais dans un contexte bien plus ancrée à notre réalité.

    Mais le découvrir dans un film plein de subtilité, de délicatesse et de sentiments purs comme celui là m’a bercé et transporté à travers une histoire rempli de joie, de rire, de drame et de philosophie. Voire un film d’animation en aquarelle dans la pure tradition japonaise était une expérience inédite puisque c’était le tout premier film que je voyais avec ce style d’animation. Et franchement, je n’ais aucun mot précis pour dire à quel point cette animation était belle, les traits sont justes, les personnages principaux facilement reconnaissables malgré un petit manque de détail pour ceux qui sont plus secondaires, les mouvements de leurs corps et les expressions de leurs visages étaient représenté avec une telle justesse et une telle profondeur, les émotions éprouvés par chaque personnage étaient retranscrites de main de maître à l’écran. La scène la plus poétique est celle ou spoiler: Kaguya et Sutermaru à qui Donald Reignoux prête sa voix (après Harold dans « Dragons 2 », Andrew Garfied dans « The Amazing Spiderman » et Kristoff dans « La Reine des Neiges », il continue encore sur sa bonne lancée de doublage), s’envolent main dans la main à travers les nuages, au dessus- de la terre nous montrant une des romance les plus pures et les plus tendres entre deux amis d’enfance
    , et la plus frappante et la plus prenante de tous spoiler: est la figue imaginaire de Kaguya ou l’on voit ses toiles s’envoler au ciel lorsqu’elle s’enfuit du palais royal, les effets des traits et les changements d’environnement ont le souci du détail et défilent à une vitesse bien calculé pour qu’on comprenne ou se rend la princesse durant cette fugue imaginaire
    .

    La princesse Kaguya, magnifiquement doublée en version française par Claire Baradat, est un personnage fascinant auquel on finit par s’attacher en suivant ses moments de joie comme ses malheurs et ses moments dé détresse. Elle représentera un bon modèle à suivre pour l’enfant, elle démontre à travers ses choix et ses actes que le bonheur n’est pas une voie tracée dés la naissance comme le pense son père adoptif le coupeur de Bambou croyant aux signes du Seigneur lorsqu’elle leur a été envoyé mais qu’il faut le trouver par soi-même en faisant face aux épreuves que la vie nous impose. Elle nous apprend aussi à accepter les coutumes sans pour autant s’y soumettre entièrement et en nous montrant qu’il est possible de trouver des solutions à un problème ressortant de ce système conventionnel, le meilleur exemple que j’ais en tête spoiler: est le défi qu’a imposé Kaguya aux 5 nobles qui lui demandaient sa main en leur demandant de prouver leur amour en lui apportant chacun le trésor légendaire japonais auquel ils ont comparé la princesse. C’est un peu sa façon de dire qu’elle ne veut pas épouser un homme qu’elle n’a jamais rencontré ou connu auparavant
    , et c’est une manière intelligente mais aussi amusante de se libérer d’un conformisme auquel elle ne veut pas se soumettre. Durant tout le film, on la suit et on veut connaître ses malheurs comme ses joies, à tel point qu'on arrive même à verser quelques larmes durant ses chagrin, spoiler: notamment lorsqu'on apprend d'ou elle vient réellement et qu'elle est destinée à revenir sur la lune en laissant son père et sa mère derrière elle
    .

    Mais que serais un grand film des studios Ghibli sans un compositeur de grand nom à qui l’on doit la bande-son de « Princesse Mononoké », « Nausicäa de la vallée du vent » ou encore « Le vent se lève » ? J’ais nommé Joe Hisaishi qui a, une fois de plus, sorti une nouvelle composition qui se révèle très douce à l’oreille et accompagnant avec douceur et alchimie l’univers dans lequel évolue Kaguya. D’ailleurs j’ais presque honte de ne pas avoir fait de critique plus tôt sur un film des studios Ghibli puisque ce compositeur est à l’œuvre de nombreux chef d’œuvres de ce studio, et étant un fan d’Hayao Miyazaki il serait temps que je m’y mette un jour.

    Le seul reproche que je pourrais faire à ce film ce sont ses nombreuses longueurs durant la première demi-heure du film qui m’avait rendu hasardeux pour la suite, mais une fois cette première demi-heure passée, on découvre une histoire riche nous permettant de découvrir et d’en apprendre plus sur la culture japonaise et sur ses coutumes, les fleurs de cerisiers en sont un bon exemple d’ailleurs et les dessins représentant les champs, la ville et les coutumes locaux font honneur à cette culture asiatique, et ça change largement des blockbusters à gros budget sans intelligence existant uniquement pour divertir sans proposer quelque chose derrière tout ça.

    Pour conclure, ce nouveau chef d’œuvre que nous offrent les studios Ghibli est une fable plein de pureté et d’émotion qui ravira petit et grand, et offrira un moment de pure poésie et de lyrisme en faisant découvrir un des plus beaux conte japonais dans la plus traditionnel de leur culture, et je le classe sans problème dans mon top 5 de mes films préférés de 2014 avec "Jersey Boys" et "Dragons 2".
    Skipper Mike
    Skipper Mike

    70 abonnés 650 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 août 2014
    Si les contes et légendes traditionnelles se transmettent depuis si longtemps, c’est parce qu’ils associent profondeur et simplicité de façon à toucher avec précision le fondement de l’âme humaine, ses tourments et ses aspirations. Quoi de plus universel que les grands mythes religieux ou merveilleux ? Comment s’étonner de leurs succès et de leur perpétuation ? Walt Disney l’avait bien compris en faisant des premiers longs-métrages de ses studios des adaptations de ces contes, parvenant dans les meilleurs d’entre eux à susciter de la poésie, à engendrer un charme naïf et attendrissant ou au contraire à faire surgir des images bouleversantes de cruauté, mais fondatrices pour aider les enfants à grandir, et ce même si ces adaptations étaient souvent édulcorées par rapport aux textes originaux. Peu à peu, cet état d’esprit du monde de l’animation s’est évaporé au bénéfice de films à l’humour plus adolescent, privilégiant la référence pop et le rire léger à l’universalité des légendes existantes. Cela ne signifie pas que le genre a disparu, mais que d’autres ont émergé et parfois éclipsé le premier. Le studio Ghibli semble quant à lui être resté fidèle à l’esprit des premières productions Disney, dans le sens où il s'est engagé dans un fort respect de la tradition nippone et tente souvent d’atteindre une sorte d’universalité, et ce tout en refusant d’épargner douleur et cruauté aux jeunes spectateurs qui peuvent ainsi avoir un aperçu de la sordide réalité du monde – mais aussi de sa beauté.
    "Le Conte de la princesse Kaguya" est quant à lui une adaptation, ce qui permet à Isao Takahata de ne jamais faillir en ce qui concerne la densité et la portée du scénario, mais il aurait tout aussi bien pu faiblir dans la transposition de l’histoire en images. Heureusement, c’est exactement l’inverse qui a lieu : le réalisateur décide de ne pas utiliser la ligne claire et préfère laisser libre cours à sa créativité, et le résultat est extraordinaire. Le dessin se veut ainsi le prolongement des émotions qui traversent les personnages, clair et précis lors des moments de calme, vif et nerveux lors des effusions de passion. C’est une pure œuvre d’art qui se déploie alors sous nos yeux, dure et sensible, avec la majesté des plus grandes peintures et la beauté des histoires les plus significatives. On rit, on court, on vole, on tombe amoureux, on apprend, on doute, on pleure, on meurt, on vit. Ce sont toutes les strates de la société qui se plient pour accueillir la belle princesse Kaguya, l’histoire et la tradition du Japon qui se penchent sur elle et se transmettent au spectateur. Ce sont les éléments qui se déchaînent pour répondre à la soif de vie de cette enfant, pour l’aider à surmonter la tristesse et les frustrations, ou bien pour les lui faire ressentir avec plus d'ardeur. C’est d’une beauté infinie, tout simplement. En 2013, Isao Takahata a réalisé un chef-d’œuvre majeur du septième art.
    Critique de Monique Pantel dans Europe 1
    Critique de Monique Pantel dans Europe 1

    62 abonnés 355 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 27 juin 2014
    J'ai été tellement étonnée, que j'en ai oublié de m’assoir. C'est superbe. ça ne ressemble pas à un Walt Disney ! C'est beaucoup plus beau, beaucoup plus réussi, beaucoup plus gentil !
    AMANO JAKU
    AMANO JAKU

    298 abonnés 797 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 juin 2014
    Je n’aurais qu’un seul mot à dire : M-A-G-N-I-F-I-Q-U-E !! Presque 15 ans après sa dernière réussite "Nos Voisins les Yamada", Isao Takahata ("Horus", "Panda Panda", "Kié la Petite Peste", "Le Tombeau des Lucioles", "Pompoko") revient en très grande forme avec ce superbe film d’animation basé sur l’une des histoires folkloriques japonais les plus connues : « Le Conte de Coupeur de Bambou ». Visuellement parlant, c’est tout simplement grandiose : un style simple et épuré doté d’une animation fluide qui nous donne l’impression de voir de véritables estampes prendre vie sous nos yeux, c’est tout bonnement poétique et cela sert parfaitement le récit ainsi que sa réflexion quasi-philosophique sur la vie et la recherche du bonheur. Le tout étant parsemé de petites touches d’humour bienvenues (les premiers pas de Kaguya, le passage avec les prétendants et leur quête du « trésor »). Je suis totalement admiratif du cinéma d’animation japonais depuis que j’ai vu "Akira" à 12 ans et je ne compte plus les chef-d’œuvres que j’ai pu voir depuis ("Totoro", "Robo Carnival", "Nausicäa", les trois "Patlabor", "Tokyo Godfathers", "Porco Rosso", "Kamui", "Le Tombeau des Lucioles", "Jin-Rôh", "Princesse Mononoké", "Manie Manie", "Ninja Scroll", "Le Voyage de Chihiro", "Ghost In The Shell 1&2", "Perfect Blue", "Metropolis", "Paprika", Millenium Actress", "Steamboy", "Sky Crawlers", "Redline"…) et j’arrive encore à être émerveillé aujourd’hui…ah, c’est sûr que ce n’est pas Disney avec ses récents et pitoyables "Frozen" et "Planes" qui arrivera à me faire éprouver de telles émotions !! Sans être son meilleur film ("Le Tombeau des Lucioles" for ever !), "Le Conte de la Princesse Kaguya" est un très bon Takahata qui vous permettra de connaître ce grand classique nippon ainsi que de vous évader pendant plus de deux heures. Moi, j’adore !!
    De smet M.
    De smet M.

    10 abonnés 44 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 décembre 2014
    [...] Le film est d'une beauté visuelle folle, à tel que point que l'on croirait que chaque plan nous est sorti d'une exposition d'estampes japonaises ; mais une beauté épurée, tout comme le propos du récit, la morale véhiculée par le conte. Ce n'est pas l'affranchissement de la princesse qui est mis en scène – ce qui aurait été le cas dans tout film d'animation occidentale – mais plutôt sa résignation face à sa destinée, son impuissance à pouvoir lutter contre. Tout l'enjeu émotionnel est basé sur la vanité de ses actes, notamment dans une séance d'évasion à couper le souffle, usant avec brio le contraste entre la dureté de la chose et la poésie en découlant, le tout subjugué par la composition magique de Joe Hisaichi. [...]

    Critique compète sur le blog de Pours Cinéphilie
    carbone144
    carbone144

    70 abonnés 746 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 mai 2015
    Quand j'ai vu ce film, je savais seulement que c'était un Ghibli qui avait reçu de bonnes critiques. Quand je l'ai su, je l'ai regardé. J'ai d'abord été surpris par le dessin d'aspect simpliste et fait main. Une fois l'habitude prise une paire de minutes plus tard, je ne peux que constater être tombé sur un immense chef-d'oeuvre. Rarement un film ne m'a laissé K.O. aussi longtemps. J'ai vu plus tard que la seule critique négative qu'on pouvait lui apporter était sa lenteur. Pour ma part, je n'ai pas vu le temps passer et au contraire, pour peu qu'on prenne soin de se laisser aller, de s'attacher aux personnages et simplement de contempler ce conte, on en redemanderait des heures. Les personnages principaux, la princesse et ses parents, sont extrêmement attachants. On suit donc avec un oeil bienveillant leur histoire. Cette histoire est un véritable conte mis en image : Un conte japonais écrit pendant le Moyen-Âge avec une structure classique : une situation initiale sympathique, pleine de vie, posant les bases solides des personnages et du contexte. Ensuite une progression avec ses éléments perturbateurs, les aléas d'une vie. Cette suite est déjà plus sombre. La situation finale est un véritable choc. Dans le film, c'est un moment d'émotion absolument incroyable, une intensité dramatique terrible qui dépasse en réalité le seul film que l'on vient de regarder. En effet, l'ensemble du film laisse dégager une réflexion existentielle sur la vie, la nature et la liberté qui nous atteint directement. Le final nous offre l'opportunité de tirer des conclusion qui peuvent être terribles et donc mettent mal à l'aise. Pourquoi ? Spoiler : spoiler: Nous voyons dans ce film toute la joie d'une famille dont les membres s'aiment. Malgré quelques moments de tristesse, la princesse réussit à déterminer ce qui fait son malheur et ce qui est susceptible de faire son bonheur : la situation sociale, la noblesse la richesse, les coutumes et le confinement l'ennuient. Si en quelque sorte l'argent ne fait pas le bonheur, il faut savoir profiter de la vie. Et elle a la sensation d'avoir raté cela. Ne reste que l'amour qu'elle porte à ses parents. A la fin, lorsqu'elle doit repartir, il arrive alors l'une des choses les plus terribles qui puissent arriver, pire que la mort : il s'agit de la séparation. Des parents voyant leur grande fille s'en aller, c'est toute une partie de leur vie qui part en fumée. Pire, la princesse doit devenir amnésique, c'est toute sa vie qui est annulée, c'est comme sa mort pour ses parents.
    Il suffit d'avoir su s'attacher aux personnages et à l'histoire pour ressentir les sentiments qui se dégagent de ce final au point de se remettre en question soi-même. Pour ma part, je me suis senti mal. Ce film était si juste que je me demandais si la vie valait la peine d'être vécue tant les conclusions qu'on peut pourra en tirer à son terme venue risquent d'être négatifs. Une sensation absolument incroyable pourtant issu d'une conte animé gentil, plein de tendresse, mais pourtant d'une profondeur hors du commun. C'est le meilleur moyen de se sentir petit et humble quelques temps. Une expérience inoubliable !
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 814 abonnés 3 958 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 décembre 2014
    Pour faire le portrait d'un oiseau
    Peindre d'abord une cage
    avec une porte ouverte
    peindre ensuite
    quelque chose de joli
    quelque chose de simple
    quelque chose de beau
    quelque chose d'utile
    pour l'oiseau
    placer ensuite la toile contre un arbre
    dans un jardin
    dans un bois
    ou dans une forêt
    se cacher derrière l'arbre
    sans rien dire
    sans bouger ...
    Parfois l'oiseau arrive vite
    mais il peut aussi bien mettre de longues années
    avant de se décider
    Ne pas se décourager
    attendre
    attendre s'il le faut pendant des années
    la vitesse ou la lenteur de l'arrivée de l'oiseau
    n'ayant aucun rapport
    avec la réussite du tableau
    Quand l'oiseau arrive
    s'il arrive
    observer le plus profond silence
    attendre que l'oiseau entre dans la cage
    et quand il est entré
    fermer doucement la porte avec le pinceau
    puis
    effacer un à un tous les barreaux
    en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l'oiseau
    Faire ensuite le portrait de l'arbre
    en choisissant la plus belle de ses branches
    pour l'oiseau
    peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent
    la poussière du soleil
    et le bruit des bêtes de l'herbe dans la chaleur de l'été
    et puis attendre que l'oiseau se décide à chanter
    Si l'oiseau ne chante pas
    c'est mauvais signe
    signe que le tableau est mauvais
    mais s'il chante c'est bon signe
    signe que vous pouvez signer
    Alors vous arrachez tout doucement
    une des plumes de l'oiseau
    et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.

    Voilà, rien de plus à dire. Prévert préfigurait déjà de l'arrivée de la princesse Kaguya sur Terre. Parce que même si ça peut paraître niais, c'est exactement ce qu'a fait Takahata. Dire que je ne suis pas allé voir ce film au cinéma par flemme de traverser la rue, parce qu'il durait plus de deux heures, parce que j'avais détesté Pompoko... Quelle erreur ! Lorsque j'étais plus jeune, comble de l'originalité, le tombeau des lucioles m'avait fait pleurer quasiment tout le long durant, mais c'était un film très dur, surtout lorsqu'on le voit enfant... Et là Takahata a réussi la même... mais avec un sujet beaucoup plus simple, beaucoup plus universel, beaucoup plus beau et le film en est d'autant meilleur. C'est ça que j'aime au cinéma, vibrer parce que c'est magnifique ! Vibrer parce qu'on est en présence de quelque chose de rare qui peut se briser à chaque instant, venir rompre l'harmonie parfaite... Et c'est ce que le film propose pendant plus de deux heures qui en paraissent beaucoup moins : l'harmonie parfaite... On est à la fois dans le conte, dans la romance, dans le drame, il y a un peu de comédie aussi... Tous les enjeux sont là, devant nous, quelque part on sait plus ou moins ce qui va se passer, parce qu'on est dans le conte et que la structure est connue... et ça ne fait que renforcer le fatum lorsqu'on a compris la fin...

    Si j'ai pleuré ce n'était pas parce que c'était triste, mais parce que c'était incroyablement beau et c'était incroyablement beau parce que c'était vrai... Vers la fin du film je savais que peu importe la fin je ne serai pas content car le film s'arrêter... Et que peu importait la princesse, ce qu'il allait advenir d'elle, elle allait nous quitter, elle allait me quitter. Et ça c'est magique, c'est au-delà du sublime...

    Je n'ai même pas envie de parler des choix esthétiques du film tant c'est peu important, tant c'est juste le support de cette histoire magnifique d'une limpidité et d'une fluidité totale. Et contrairement au dernier Miyazaki qui m'avait profondément ému à plusieurs reprises également mais lors de scènes précises... Là ce n'est pas une scène qui m'a ému, c'est l'intégralité du film, c'est un tout qui fait corps... C'est juste bouleversant !

    J'aime le côté où on est typiquement dans le conte, avec les prétendants qui ont chacun une quête, puis on a un récit enchâssé... Il n'y a plus universel comme récit, la princesse rebelle qui ne veut pas se marier... Qui aspire à quelque chose de plus grand... Et c'est traité magnifiquement, souvent ce genre de passages est d'un pénible, insupportable... parce que le réalisateur en fait des caisses, là pas besoin, tout est dit calmement, sans en faire trop, avec une grande subtilité, on comprend tout, pas besoin d'en faire plus... Et ça conduit à cette fin, mais qui est d'autant plus belle qu'elle tranche totalement avec la scène précédente qui est d'un beauté folle...

    On est en présence d'un Au Hasard Balthazar où les personnages garderaient leur âme d'enfant... Et j'aime profondément ces deux films pour des raisons du coup différentes, mais tellement proche, c'est juste sublime parce que ça touche à tout ce qui fait que lire de histoire est un baume au coeur, soulageant d'un monde trop triste.

    C'est une production totalement à contre courant, qui ressemble à mille choses tout en étant unique, les influences sont extrêmement bien digérées ! En tous cas je suis tout chamboulé... Il y a des films qui m'émeuvent profondément sur le coup, en y repensant, mais qui sont dans la dureté, dans l'austérité (et ça me trouble d'autant plus qu'ils sont austères et que tout à coup la tendresse resurgit, c'est pour ça que j'adore Dumont), mais des voyages comme ça, je ne sais pas si j'en ai déjà fait. Le fait que ça soit aussi pour les enfants invite à cette grande simplicité sans pour autant prendre à un seul moment le spectateur pour un incapable limité intellectuellement et ça fait tout... Jamais un malotru défaillant cognitivement ne pourra venir dire que ça se prend la tête, que c'est un truc de bobos ou que sais-je... c'est juste du pur cinéma, du cinéma intelligent, pour les enfants, les adultes, pour tout le monde et qui est la preuve qu'on peut toucher tout le monde sans faire dans le racolage sans être putassier... Parce que le cinéma c'est ça : l'émotion !

    La seule incertitude qui demeure est s'il est le meilleur film de l'année ou non... Le duel avec P'tit quinquin est serré...
    stanley
    stanley

    57 abonnés 751 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 juin 2014
    Le conte de la princesse Kaguya commence comme il se termine, par des moments exceptionnels d'émotions, de beauté et de sensibilité. Les réserves pour ma part viennent de la longueur du film (2h17 inusitée pour un film d'animation même pour un dessin animé japonais), visibles au milieu lors de l'adaptation de la princesse au château. Lors de ces moments, le film s'aplati un peu. Quoiqu'il en soit Le conte de la princesse Kaguya est réussi. Les scènes avec le bébé s'ébattant au sol et au contact des animaux est un ravissement. La conclusion du film tirera des larmes au plus sec des globes oculaires. Les personnages existent vraiment à travers le rôle des parents adoptifs. Signalons l'originalité de l'attraction mère-fille au dépens du père, très axé sur sa propre réussite. Je préfère personnellement les qualités du dessin de Myazaki, réalistes en confrontation avec des éléments magiques aux traits esquissés de Takahata. Paradoxalement, ces traits simples exhibent des éléments de caractère très bien représentés sur les visages de la princesse (amour, peur, colère, joie etc...) L'humour n'est pas oublié, de même qu'une certaine violence (nature déchaîné, chasse aux animaux, morts, violence). La scène où Kaguya assiste sans intervenir au passage à tabac de son ex jeune ami montre la personnalité de cinéaste via son héroïne, immature et perdue. C'est un film aussi fort en éléments moraux sur l'éducation (la croissance de la princesse va trop vite, elle ne peut faire le deuil et traverser les difficultés de la vie). A noter une scène marquante : la fuite de la princesse du palais où le dessin s'affole et les traits partent en vrille. Un bon film que je considère pas comme le grand film annoncé.
    Caine78
    Caine78

    6 036 abonnés 7 396 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 avril 2015
    Toujours délicat d'écrire sur un film qui nous a un peu déçu lorsque les critiques ont été dithyrambiques, presse comme spectateurs d'ailleurs. Alors attention : loin de moi l'idée de remettre en cause toutes ses qualités. C'est assez beau, dessiné avec délicatesse et parfois de vraies trouvailles, la richesse de l'histoire et le sens du récit étant de toute façon suffisants pour le rendre tout à fait fréquentable. Mais voilà, j'ai beau avoir été séduit par cette ambitieuse association entre le fond et la forme, soyons clairs : c'est trop long. Je ne vois en effet pas vraiment ce qui justifiait ces 2h17 de spectacle, l'œuvre souffrant en conséquence de plusieurs longueurs (notamment dans la deuxième partie) ainsi que d'un léger manque de clarté dans son propos, si bien qu'à la fin, j'en avais légèrement marre. Après, cela ne doit une fois de plus pas occulter les très grands atouts du « Conte de la Princesse Kaguya », son style et son intelligence restant largement au-dessus de la moyenne, mais on est très loin de l'émotion du « Tombeau des lucioles », réalisé 26 plus tôt par le même Isao Takahata. Légère déception, donc.
    Marla-Jane
    Marla-Jane

    12 abonnés 97 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 juillet 2014
    Un enchantement. Pour un texte poétique sur le film:
    Julien D
    Julien D

    1 108 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 juin 2014
    Dans la continué de graphismes minimalistes au profit d’une animation délicieusement fluide entrepris il y a quinze ans dans Mes voisins les Yamada, Isao Takahata fait son grand retour (correspondant au départ à la retraite du cofondateur des studios Ghibli, Hayao Miyazaki) en adaptant en format d’un long-métrage animé un célèbre conte japonais vieux de onze siècles. Le coupeur de bambou est en effet un des mythes fondateurs de la culture nippone, et cette version dont le récit s’axe sur son héroïne (dans la fable originelle, ses prétendants ont chacun un rôle plus développé) nous fait découvrir les bases de la mythologie et des traditions ancestrales japonaises. Ce scénario aussi poétique que mélancolique s’accorde merveilleusement à l’archaïsme assumé du style visuel de ce film étonnant aux allures d’aquarelle animée. La durée de plus de deux du long-métrage, inhabituelle dans de telles productions, surtout lorsqu’elles ne reposent sur l’action) en fait cependant un spectacle trop lent pour pouvoir maintenir jusqu’au bout l’attention du jeune public.
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