Brillante Mendoza ne fait pas dans le genre tout le monde il est beau tout le monde il est gentil. Non, il filme les Philippines tel qu'elles existent. Si l'on veut voir de beaux scénarios avec des happy ends, il faut aller voir des films Hollywoodiens. Bien sur, le tournage (façon documentaire) donne un certain réalisme à l'histoire, et peut nous mettre parfois mal à l'aise, mais ce film reste une fiction. Il faut avoir été sur place pour se rendre compte que oui, la vie aux Philippines est comme cela pour certaines personnes qui ne savent pas de quoi sera fait demain. Et bien des Philippins font comme dans le film et se débrouillent comme ils le peuvent pour survivre dans une société qui ne les épargne pas. Très bon film.
"Lola" s'ouvre sur Manille, où l'on suit une des premières grand-mère qui déambule dans les rues. Caméra à l'épaule pendant tout le film, la façon de filmer devient vite agaçante, et l'envie de prendre un doliprane grandissante. "Lola", ou une histoire de base très intéressante qui aurait pu être un chef d'œuvre de sensibilité devient ,à cause de plans "inutiles" qui ne font pas avancer l'histoire, une série d'anecdotes qui noient complétement le fil de l'histoire. (Ex:Un plan de 30 secondes sur une des lolas qui allument une bougie) Bref, au lieu de voir, la combat de deux femmes pour l'honneur de leur famille, Lola montre une série de plans "sans vie" sur un Manille pluvieux.
Enfin, Lola fait plus office de documentaire sur la dure vie de la population qu'une réflexion sur la force de personnes épuisées par le temps. Un film à voir donc comme un documentaire.
Les personnages sont d'une grande finesse, dignes et élégants. J'ai été touchée par la rencontre des deux grands-mères. Le film est tissé dans un style très réaliste ne cède pas au misérabilisme au contraire la solidarité et l'entraide tire les personnages vers le haut. Malgré quelques lenteurs, j'ai trouvé ce film prenant et émouvant sans jamais être larmoyant.