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Un visiteur
5,0
Publiée le 11 août 2018
Le Château de l’araignée prouve deux choses : Le talent exceptionnel du réalisateur Akira Kurosawa et l’universalité de l’œuvre de William Shakespeare. Macbeth s’active dans le Japon féodal comme s’il y était né. Le personnage de Lady Macbeth prend encore plus de dimension dans le souffle du théâtre nô comme si cela venait mettre en exergue sa relation avec le diable. Les deux comédiens qui incarnent le couple maudit permettent à la production d’atteindre le niveau tragique que commande originalement la pièce. Elle tout en retenue et en profondeur, lui d’une intensité démesurée. Même s’il nous est plus difficile de juger la justesse de leur interprétation, la frénésie soutenue dans leur jeu, les décors épurés et la prise de vue géométrique propre au cinéma japonais viennent souligner l’aspect rituel de leurs actions et le caractère fabuleux de l’histoire. La photographie est magnifique et puissante. Le brouillard naturel qui sévissait pendant les extérieurs, et qui rendait la tâche particulièrement difficile à l’équipe de tournage, crée au final un climat empreint de mystère très approprié. Les séquences équestres, l’ambiance sonore, les scènes à grand déploiement tout en sobriété, il n’y a rien qui fait défaut. Il se dégage beaucoup de poésie de la violence souterraine que recèle l’univers shakespearien et l’œuvre de Kurosawa l’exprime de manière sublime. Au milieu XVIe siècle on hésitait entre croire aux prophéties ou forcer le destin. Cinq cents ans plus tard, on remercie le ciel pour la rencontre Shakespeare-Kurosawa.
"Le Château de l'araignée" est l'adaptation de la célèbre pièce de Shakespeare, "Macbeth", avec dans le rôle principal l'acteur fétiche de Kurosawa, Toshirô Mifune. Que ce dernier interprète un général qui sombre progressivement dans la folie sonne comme une évidence, tant son investissement et son expressivité sont remarquables et donnent au film une force d'incarnation stupéfiante. Mais comme chez Shakespeare où l'on ne peut dissocier Macbeth de Lady Macbeth, on ne saurait ici parler du général Washizu sans évoquer sa femme Asaji, un personnage joué par la formidable Isuzu Yamada, qui semble réellement hantée. Et si les acteurs sont au sommet de leur art, la mise en scène de Kurosawa n'est pas en reste. D'une limpidité impressionnante, elle transcende avec une puissance inouïe les grandes thématiques de l'oeuvre (accomplissement du destin, soif de pouvoir, basculement dans la folie), inscrites dans des décors qui tendent à démontrer que la frontière entre réel et fantastique est poreuse. Il suffit de voir comment Kurosawa filme les personnages perdus dans la forêt, toujours à une distance conséquente pour prendre le point de vue d'un esprit alors invisible. Mais une fois la sorcière identifiée, c'est la brume qui entoure les deux généraux (Washizu et Miki), une façon de laisser penser que tout ceci n'est qu'un rêve. Même dans un lieu habité (le château), les ambitions politiques - inévitablement rattachées au réel - sont toujours liées à l'apparition du fantastique, notamment dans l'incroyable scène où Washizu délire, avec une caméra qui montre successivement l'apparition et la disparition de la figure imaginée par de lents travellings arrières et circulaires. Le vrai et le faux cohabitent mais sont constamment en tension, jusqu'à un final mémorable qui vient clore ironiquement sur cet étrange alliage : la scène de la forêt mouvante est en effet l'aboutissement de la vision déployée par Kurosawa, le cinéaste réalisant-là un film sidérant de bout en bout, complexe, riche et visuellement ébouriffant. Un chef-d'oeuvre !
A force je me demande vraiment ce que je vais pouvoir écrire de plus tant mes superlatifs semblent être usés jusqu'à la corde. Une adaptation de Shakespeare exceptionnelle qui doit aussi énormément au talent du légendaire Tôshiro Mifune. Les calculs politiques, les tourments intérieurs, les trahisons... tout est étudié au peigne fin et joué à merveille. Mais le film qui aurait pu chez certain se contenter d'une mise en scène très théâtrale (bref ce qu'aurait fait n'importe quel réalisateur français), arrive à surprendre notamment dans la spectaculaire scène finale avec la chute de Washizu, une séquence tout simplement incroyable. Kurosawa restera quand même le premier à m'avoir fait découvrir et aimer Shakespeare.
Aprés avoir adapté "L'Idiot" de Dostoievski (assez brillament d'ailleurs), Kurosawa s'attaque à Shakespeare (Macbeth en l'occurence mais vous le savez déjà) en le transposant au Japon Médieval (il y reviendra avec "Ran", adapté du "Roi Lear") et en libére l'essence bien mieux que la majorité des adaptations "classiques" (Il faudrait offrir le DVD à Monsieur Branagh). Le mal est montré dans toute sa toxicité, tel un parfum qui procure ivresse autant qu'horreur, enraciné en l'être si profondément que le plus juste des justes peut en être la proie et le bras armé. Revu aujourd'hui, ce film est d'une actualité étonnante lorsque l'on voit apparaître sur nos écrans des films tels que "History of Violence" (qui fait aussi penser à Peckinpah). Les grands réalisateurs ne meurent jamais.
Transposition de «Macbeth» dans le Japon du XVIème siècle, «Le château de l'araignée» (1957) est l'un des deux ou trois plus grands chefs-d'oeuvre de Kurosawa, mais aussi la plus éblouissante traduction cinématographique du drame de Shakespeare, supérieure à mon sens à celle de Welles (1948). Il faut dire que le réalisateur japonais ne recherche pas une fidélité littérale à l'auteur élisabéthain mais s'essaye plutôt à une transmutation de l'essence même de la tragédie dans les conventions du théâtre traditionnel Nô, peut-être davantage compatible avec les exigences propres du cinéma que celles du théâtre anglais du début du XVIIème siècle. Ainsi, pour donner un exemple, une grosse part du texte de lady Macbeth disparaît purement et simplement mais se voit admirablement traduit dans son contenu par la seule attitude hiératique et hallucinée de Asaji (Isuzu Yamada). Et cela crève sans doute mieux l'écran que de longues tirades théâtrales surlignant inutilement l'image cinématographique et son pouvoir suggestif propre. On remarquera d'ailleurs combien le travail graphique de Kurosawa est proprement hallucinant. La précision du cadrage, la beauté et la netteté du dessin, le dosage subtil des éclairages, l'usage profondément contrasté du noir et blanc sont stupéfiants. Les acteurs, en particulier Mifune, assument merveilleusement les exigences du jeu extrêmement stylisé du Nô et les scènes d'ensemble sont chorégraphiées avec une maîtrise absolue. Plusieurs morceaux d'anthologie sont inoubliables. On évoquera seulement celui où Washizu et Miki rencontrent la sorcière dans la forêt ou encore celui, spectaculaire, de l'assassinat final de Washizu (Mifune) sous une pluie de flèches. Kurosawa a signé là un monument intimidant de perfection!
Kurosawa a le sens du rapport qu'entretient l'humain vis-à-vis de l'histoire. Dans une époque féodale japonaise où règne la supersitition et l'autorité seigneuriale Kurosawa montre que les Hommes fabriquent eux-mêmes leur histoire. La prophétie de la socière fait que le seigneur Washizu va décider de son histoire en fonction de cette prophétie. La chanson de la socière est cruciale. Elle chante que la destinée humaine c'est la passion du pouvoir et que les Hommes sont prêts à tout croire pour y accéder. L'histoire est alors tragique pour l'humain qui cède à cette passion. Washizu ne résistera pas à son ambition et sera broyé par l'histoire remplacé par un autre Homme qui sera à son tour remplacé par un autre. Tout se fini et rien ne perdure. C'est alors la réalisation hors du commun de Kurosawa qui prend le pas avec la brume inquiétante, la forêt comme labyrinthe de l'esprit, le chateau comme symbole d'une gloire passée,la femme comme exaltatrice des ambitions masculines et la musique qui participe à cette atmosphère de fin des temps. Tout Kurosawa est là et tant mieux car il signe un chef-d'oeuvre.
Il était une fois dans le Japon féodal, la transposition de la tragédie royale écossaise de Sir Shakespeare in love par ce chef-d'œuvre de sensei Akira oh seigneur Kurosawa, Banzai, Banzai, Banzai !!! L'envoûtement de sa poésie musicale lointaine en ce début de son tambour battant calligramme mythifié. Difficile d'en trouver l'accès avec bonne traduction tellement c'est rare, ses films d'anthologie japonaise sont du grand cinéma. Les shogun percutent le daimyo tout honneur dans son château de l'araignée rongé par les esprits malins, prédit par sa maudite épouse de sa destinée, meurtrier par meurtrier pour le trône ravagé depuis l'intérieur, tel est l'ultime leçon.
Très beau Kurosawa où le noir et blanc et la qualité de la réalisation restituent admirablement la lutte pour le pouvoir dans le Japon médiéval. Libre adaptation de Macbeth, c'est vraisemblablement l'une des plus belles mises en scènes du chef-d'oeuvre de Shakespeare.
Kurosawa restitue tout un art, venu du théâtre japonais, du rituel, de la stylisation des gestes, des costumes (les costumes guerriers sont stupéfiants), du maquillage, dans sa mise en scène cinématographique. Le brouillard est plus qu’un simple accessoire, ça devient un élément agissant, comme la forêt. Le sens du surnaturel presque animiste tire le film vers le fantastique. Kurosawa réussit à magnifier un sommet de l’art dramatique anglais, européen, avec un art spécifiquement japonais, sans dénaturation. C’est ce qui s’appelle toucher à l’universel.
Une réalisation grandiose, un grand nombre de plans incroyables (notamment ceux avec du brouillard ou la brume). Un scénario adapté de MacBeth donc parfait pour le cinéma. Le jeu des acteurs est traditionnel et augmente encore la théâtralité et la densité du récit. Un chef-d'oeuvre de plus pour Kurosawa.
Le chateau de l'araignée est très réussi : transposition de la pièce de Shakespeare "Macbeth" dans le Japon du 16ème siècle, alors évidemment l'adaptation est parfois quelque peu libre, mais heureusement aussi. Autrement nous n'aurions pas eu droit à cette magie japonaise omniprésente ou à la fameuse scène de la forêt qui avance ou encore la trahison des sujets du nouveau seigneur, soit Toshiro Mifune, encore une fois excellent dans ce rôle. Le scénario est formidable et la mise en scène n'est pas moins que la réussite absolue, encore un chef d'oeuvre du maître Kurosawa pour lequel mon admiration grandit de jour en jour... A ne pas louper !!
Véritable maître, Akira Kurosawa est un de seuls metteurs en scène asiatique à avoir autant influencé le cinéma occidental! Mais avec une filmographie comme la sienne, ça ne peut forcer que le respect. "Le château de l'araignée" n'en déroge pas à la règle, et devient mon favoris Kurosawa. Pourquoi? Car peut-être mon géant et magnifique que "Ran" ou encore moins ennuyant que "Rashômon", il se trouve qu'il pêche même dans le bestiaire horrifique nippon. Avec ces cris d'oiseaux, cette sorcières, ces nuits qui font monter le stress ou encore ce sang giclé sur les murs. Sans oublié les fameuses champs de batailles qui sont quand même beaucoup moins spectaculaire, on retrouve des personnages obnubilés par le pouvoir et qui en deviennent complètement fou, surtout un personnage qui avait lancée et poussé tout les autres. Une personne qui change le destin d'un millier d'autres. Passionnant, grand, maîtrisé, caméra et plan magnifique comme ce travelling qui suit Washimizu et son compatriote dans la forêt, jusqu'à qu'un rire glaçant leur sang, fait rapprocher la caméra vers les visages de ces peureux et avides de pouvoir. Excellent style et n'a pas vieillit. Le film de Kurosawa qu'il faut voir!
Une guerre a lieu, quand 2 soldats sont envoyés. Alors qu’ils se trouvent dans la forêt, un esprit fait son apparition et leur prédit leur avenir. Après avoir discuté de la prophétie avec sa femme, elle fait naître en le général Takatori la crainte que Miki le devance. La mise en scène de Kurosawa montre cette relation qui naît quand on voit sa femme entre les 2 personnages.
Kurosawa signe une super adaptation de Mc Beth en la transposant au temps du Japon médiéval. Il met en scène une fois de plus l’honneur des japonais sans égaler son Rashomon.
On est en 1957, mais grâce au talent de Kurosawa, la forêt est inquiétante au plus au point grâce aux effets visuels et au décor, dans une région brumeuse non loin du Mont Fuji.
Comme à son habitude, Toshirō Mifune est grandiose dans un rôle qui lui convient parfaitement.
Quand Kurosawa rencontre Shakespeare, quand le plus grand cinéaste de l'histoire rencontre le plus grand auteur de théâtre, ça fait forcément un chef-d'oeuvre, mon film préféré du maître japonais. Comme toujours, Toshiro Mifune est incroyable, affirmant ici son talent qui lui vaut d'être l'un des meilleurs acteurs du monde. Un film magique !