Thriller dramatique, écrit et réalisé par David Cronenberg, Cosmopolis est une véritable purge. L'histoire nous fait suivre Eric Packer, un jeune multimilliardaire se rendant chez le coiffeur en limousine le jour d'une visite présidentielle à Manhattan. Dans le même temps, l'ère du capitalisme touche à sa fin et le chaos s'installe peu à peu. Alors que son empire financier s'effondre, Eric est persuadé qu'il va être assassiné dans les vingt-quatre heures. Ce scénario, adapté du roman du même nom de Don DeLillo, nous plonge pendant un peu plus d'une heure et demie dans une intrigue profondément soporifique. On assiste à un récit devenant très rapidement pénible à visionner tant c'est inintéressant au possible malgré une soit disant critique du capitalisme et de ses dérives. Seulement, c'est si mal raconté que son propos est incompréhensible. On assiste à une succession de scènes longues, lentes et sans ambiance plus mauvaises les unes que les autres, sans aucune cohérence et d'une grande confusion, au point où c'est un véritable supplice d'aller jusqu'au bout. L'ensemble est très verbeux mais pour ne rien dire de concret, devenant donc vite ennuyant. D'autant plus que les personnages déblatérant ces réflexions abstraites faussement intellectuels n'ont absolument aucune profondeur et sont interprétés par une distribution aucunement convaincante comportant en tête d'affiche un Robert Pattinson inexpressif. Il est entouré par d'autres noms tout aussi mal choisis entre Jay Baruchel, Paul Giamatti, Samantha Morton, Kevin Durand, Juliette Binoche, Sarah Gadon, Mathieu Amalric ou encore Emily Hampshire. Aucun de ces rôles n'est là pour relever le niveau, tous étant cruellement creux. Leurs échanges, qui sont le cœur du récit, sont indigestes, insipides et interminables à cause de dialogues abscons, pompeux et vides de sens. C'est un charabia qui s'entremêlé, passant du coq à l'âne sans aucun liant. Si le fond est totalement raté, le film se rattrape légèrement sur sa forme. En effet, la réalisation du cinéaste canadien s'avère plutôt bonne. Cependant, sa mise en scène évolue dans des lieux confinés sans charme. Ce visuel austère est accompagné par une b.o. insignifiante, ne parvenant même pas à créer un semblant d'atmosphère. Cerise sur le gâteau de ce naufrage, tout cela accouche d'une fin au goût d'inachevée, venant mettre un terme à Cosmopolis, qui, en conclusion, est un long-métrage tout simplement détestable, à fuir comme la peste.