« Cloud Atlas » c’est au premier abord le film que l’on a un peu peur d’aller voir, notamment en raison de sa durée, mais aussi parce qu’il semble faire preuve d’une complexité qui peut rebuter les moins courageux. Mais c’est justement ça qui, au fond, rend le projet intéressant et attirant. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les trois réalisateurs ont trouvé là un projet à la hauteur de leur ambition, et de leur talent, pour un résultat absolument grandiose. Passer à côté serait vraiment une erreur, que vous risqueriez de regretter plus tard car il est plus qu’évident que c’est une oeuvre à aller vivre dans les salles de cinéma! Il faut que vous sachiez que le film est tellement riche, qu’il est très difficile d’en parler, et qu’une fois sorti de la salle la seule chose que l’on a en tête, c’est y retourner afin d’essayer d’aller comprendre toutes les choses qui ont pu nous échapper durant le premier visionnage. Mais c’est une chose qui était à prévoir, vu l’ampleur et l’ambition du film. Néanmoins, ce que l’on constate immédiatement, c’est que les réalisateurs étaient conscient de cela, et qu’ils ont su, par le biais du montage qui atteint un niveau de perfection assez impressionnant, donner à l’ensemble une fluidité qui rend le récit passionnant. Impossible de s’ennuyer tant tout a été fait pour intéresser le spectateur, et les deux heures cinquante que dure le film passe à une vitesse folle. De plus, si on reste un minimum concentré, les liens et les transitions entre les multiples histoires, assez intenses, paraissent étonnamment logiques, sans jamais que cela soit choquant. On se laisse transporter, et on vit les évènements du début à la fin. Autre gros point du fort du film, et qui joue énormément sur la réussite et la qualité de celui-ci, c’est bien évidement son casting exceptionnel. Ils donnent entièrement de leur personne pour incarner ses nombreux personnages, et deviennent souvent méconnaissables. Difficile encore de trouver un terme pour définir leurs interprétations, mais on ne peut que saluer et rester bouche bée devant leur immense travail, car incarner une multitude de personnages aux caractères différents et sur des époques différentes, et bien cela demande une certaine dose de talent. Et s’il fallait citer les noms de ceux qui s’en sortent le mieux, on pensera bien évidemment en premier lieu à Tom Hanks, Ben Wishaw et Hugo Weaving qui ont légèrement plus de présence que les autres. Côté mise en scène, et au vu d’un tel projet, c’était difficile d’être constamment au top, et on remarque quelques petites imperfections, notamment sur les maquillages et les prothèses qui, parfois, font faux. Cependant, les effets spéciaux plus qu’impressionnants et les univers variés et originaux rattrapent aisément ces petits défauts, presque dérisoires pour le coup. En conclusion: Les Wachowski et Tykwer signent leur chef d’oeuvre, qui n’est pas sans défauts mais qui mérite bien ce titre vu le résultat final, ainsi que leur plus grand film en terme d’ambition et de qualité, et surtout un grand moment de cinéma. Une oeuvre qui marquera forcément les esprits, même si elle n’a pas rencontré un gros succès sur le sol américain, et qui fait preuve d’une telle richesse qu’il est évident qu’il faut la voir et la revoir sans modération pour pouvoir déceler ses plus petits détails, et ce rendre compte de son ampleur et de son intelligence. C’est de toute évidence, le must-see du moment, ne serait-ce que pour son casting impressionnant et son côté visuel claquant.